lundi 25 mai 2020

Dans les médias: le pâté d’alouette !


Pour certaines rédactions comme celle des journaux du matin de France-Inter, l’épidémie coronarienne aura été durablement une bonne affaire.
De quoi parler ?

Pas besoin de se fatiguer ; du covid, encore du covid, toujours du covid !

Et idem pour les émissions du soir des chaînes d’infos en continu.

Comme le célèbre pâté d’alouette  (95% cheval, 5%d’alouette) beaucoup sont encore à 95% covidées et à 5% consacrées à ce qui se passe dans tous les autres domaines de l’actualité. On verra bien ce qu’il va en être désormais.

Peut-être que le 2ème tour des élections municipales va ramener un peu de diversité ? 

Encore que des premiers signes semblent montrer que presque tous les dossiers municipaux risquent d’être abordés à l’aune de la « gestion sanitaire » : les jardins publics et le covid ; les théâtres et les musées et le covid, les écoles et le covid.

Imagine-t-on désormais les soirées de LCI ou de BFM sans ces accrocs de « l’info » à commenter que se sont révélés être certains chefs de service d’infectiologie et spécialistes d’épidémiologie ?

Comme ils sont chaque jour, et au moins chaque soir, pendant des heures, à commenter les nouvelles et les polémiques thérapeutiques et vaccinales, on se demande si vraiment jusqu’à l’emergence covidienne, ils avaient beaucoup de travail.

Heureusement, pour les changer un peu des informations salomoniennes et des polémiques professorales, les Français auront eu la joie au fil des jours, de pouvoir, pour les uns, les bons citoyens, s’appliquer à respecter les dernières directives de la castaniaiserie, pour les autre, les mauvais républicains, s’efforcer de les enfreindre.

Ainsi, ce matin, vers les 7h12, pouvait-on entendre dans l’émission de Léa Salamé et de Nicolas Demorand un sublime reportage sur la traque par des policières, municipales, je crois, des mauvais baigneurs: les baigneurs pas dans l’eau, les baigneurs pas debout, les baigneurs allongés, ces contrevenants quasi inertes, complices objectifs de la propagation horizontale du covid, se carapatant au ras des serviettes.

La zélée policière les exhortait à s’extirper sans plus attendre de leur dangereux état d’allongement. « Il faut bouger !, Il faut bouger ! » leur lançait-elle en dévouée protectrice du nouvel ordre mobile des plages et des bains. Mais France-Inter nous a épargné la scène de la verbalisation : 135 euros la bronzette !

Brave Castaner, que l’on appelle désormais sur le Vieux Port, avec des accents de Raimu, « Monsieur 135 », admirable Castaner qui s’efforce si imaginativement de combattre la propagation virale par de la rentrée fiscale.

Cela dit, ce matin, une fois encore, on n’a pas causé des autres virus.

Il n’aurait pourtant pas fallu plus de temps que pour la chasse aux allongés, pour évoquer les émeutes à Argenteuil propagées par les virus de la violence ; pour évoquer les massacres perpétrés ces trois derniers jours par les virus de l’islamisme de Boko Haram et autres groupes jihâdistes du Sahel au lac Tchad; au Niger, au Nigeria et au Burkina Fasso; et encore en Somalie par al-Shabaa.

Et rien non plus dans nos «  infos », ou si rarement et si brièvement, sur les tensions au Cachemire entre Inde et Chine.

Et pour ce qui est de la Chine, de la dernière étape d’étouffement des dernières libertés de Hong-Kong; histoire pour Xi de dériver, pour un temps, l’attention de son peuple de l’immense progression du chômage de masse.

Danger majeur et que seule la guerre pourrait bien conjurer.

Je pourrais ainsi, aujourd’hui, noircir des pages et des pages dans la comparaison des niaiseries dont les médias officiels nous bassinent (dernière en date, l’affaire des cinq ananas à la Martinique) avec les événements majeurs pour la vie du monde, et de l’Europe en particulier.