Pour certaines rédactions comme celle des
journaux du matin de France-Inter, l’épidémie coronarienne aura été durablement
une bonne affaire.
De quoi parler ?
Pas besoin de se fatiguer ; du covid,
encore du covid, toujours du covid !
Et idem pour les émissions du soir des chaînes d’infos
en continu.
Comme le célèbre pâté d’alouette (95% cheval, 5%d’alouette) beaucoup sont
encore à 95% covidées et à 5% consacrées à ce qui se passe dans tous les autres
domaines de l’actualité. On verra bien ce qu’il va en être désormais.
Peut-être que le 2ème tour des
élections municipales va ramener un peu de diversité ?
Encore que des
premiers signes semblent montrer que presque tous les dossiers municipaux risquent
d’être abordés à l’aune de la « gestion sanitaire » : les
jardins publics et le covid ; les théâtres et les musées et le covid, les
écoles et le covid.
Imagine-t-on désormais les soirées de LCI ou de
BFM sans ces accrocs de « l’info » à commenter que se sont révélés
être certains chefs de service d’infectiologie et spécialistes d’épidémiologie ?
Comme ils sont chaque jour, et au moins chaque
soir, pendant des heures, à commenter les nouvelles et les polémiques
thérapeutiques et vaccinales, on se demande si vraiment jusqu’à l’emergence
covidienne, ils avaient beaucoup de travail.
Heureusement, pour les changer un peu des
informations salomoniennes et des polémiques professorales, les Français auront
eu la joie au fil des jours, de pouvoir, pour les uns, les bons citoyens, s’appliquer
à respecter les dernières directives de la castaniaiserie, pour les autre, les
mauvais républicains, s’efforcer de les enfreindre.
Ainsi, ce matin, vers les 7h12, pouvait-on
entendre dans l’émission de Léa Salamé et de Nicolas Demorand un sublime
reportage sur la traque par des policières, municipales, je crois, des mauvais
baigneurs: les baigneurs pas dans l’eau, les baigneurs pas debout, les
baigneurs allongés, ces contrevenants quasi inertes, complices objectifs de la
propagation horizontale du covid, se carapatant au ras des serviettes.
La zélée policière les exhortait à s’extirper
sans plus attendre de leur dangereux état d’allongement. « Il faut bouger !,
Il faut bouger ! » leur lançait-elle en dévouée protectrice du nouvel
ordre mobile des plages et des bains. Mais France-Inter nous a épargné la scène
de la verbalisation : 135 euros la bronzette !
Brave Castaner, que l’on appelle désormais sur
le Vieux Port, avec des accents de Raimu, « Monsieur 135 », admirable
Castaner qui s’efforce si imaginativement de combattre la propagation virale
par de la rentrée fiscale.
Cela dit, ce matin, une fois encore, on n’a pas
causé des autres virus.
Il n’aurait pourtant pas fallu plus de temps que
pour la chasse aux allongés, pour évoquer les émeutes à Argenteuil propagées
par les virus de la violence ; pour évoquer les massacres perpétrés ces
trois derniers jours par les virus de l’islamisme de Boko Haram et autres
groupes jihâdistes du Sahel au lac Tchad; au Niger, au Nigeria et au Burkina
Fasso; et encore en Somalie par al-Shabaa.
Et rien non plus dans nos « infos »,
ou si rarement et si brièvement, sur les tensions au Cachemire entre Inde et
Chine.
Et pour ce qui est de la Chine, de la dernière
étape d’étouffement des dernières libertés de Hong-Kong; histoire pour Xi de
dériver, pour un temps, l’attention de son peuple de l’immense progression du
chômage de masse.
Danger majeur et que seule la guerre pourrait
bien conjurer.
Je pourrais ainsi, aujourd’hui, noircir des
pages et des pages dans la comparaison des niaiseries dont les médias officiels
nous bassinent (dernière en date, l’affaire des cinq ananas à la Martinique)
avec les événements majeurs pour la vie du monde, et de l’Europe en
particulier.