mardi 10 mars 2020

Amplifiant l’islamo-tsunamigration, face à l’Europe, Erdogan joue et gagne ?


 Les eurocrates se suivent et sur l’essentiel se ressemblent. Ainsi, une fois de plus, une fois encore, les médias ont amplement diffusé les photos de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et du président du Conseil européen, Charles Michel recevant ce lundi à Bruxelles, avec force courbettes, le dictateur turc, Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier doit se demander sans cesse jusqu’où il peut aller dans ses chantages avec cette Union Européenne qui a pour lui toutes les complaisances.

On se souvient qu’en 2016, l’Union Européenne avait accepté le principe d’une aide globale à la Turquie de six milliards d’euros de contrepartie d’une promesse d’Erdogan de ne pas encore laisser passer vers l’Europe des millions de migrants.

Depuis, la Turquie a consommé la plus grande partie de l’aide européenne. Et elle en redemande. Or Erdogan a demandé aussi une aide de l’Europe pour le conflit qui l’oppose à la Syrie appuyée par la Russie. Pour mieux connaître les arcanes de cette situation, on lira dans Reconquête (février) le remarquable article d’analyses géopolitique sur les relations russo-turques de notre ami Constantin Telegat.

Il fallait toute la méconnaissance de bien des journalistes pour annoncer l’imminence d’une guerre frontale russo-turque !  Poutine a reçu Erdogan à Moscou et le grand affrontement n’a pas eu lieu. Et n’aura pas lieu de si tôt. Il n’aura pas lieu de si tôt car ni Erdogan ni Poutine ne veulent remettre en cause la construction du gazoduc d’importance stratégique pour les deux états.

Ce gazoduc qui doit acheminer le gaz russe en Europe, construit en Russie est en chantier sous la mer noire, va ressortir en Turquie et traverser les Balkans vers l’Allemagne. Poutine et Erdogan ont certes ample matière à conflit entre les deux pays qu’ils dirigent mais ils sont faits aussi pour se comprendre.

Ils sont en effet les chefs de deux puissances séculairement et inéluctablement ennemies. Mais en ne relâchant jamais leur vigilance respective, méprisant également toute considération morale en politique, ces deux hommes, ces deux fauves, ont tout pour se comprendre. L’un et l’autre se veulent des reconstructeurs d’empire et l’affirment haut et fort. Erdogan veut rebâtir l’empire islamo-ottoman. Il n’aime rien tant que de célébrer fastueusement des reconstitutions de la prise de Constantinople avec force représentations d’unités de janissaires en costumes d’époque. Alors que Paul VI a cru bon jadis de rendre à la Turquie les drapeaux turcs pris à Lépante, il ne viendrait jamais à l’idée d’Erdogan d’émettre quelques repentance ottomane sur la séculaire et effroyable pratique du devshirmé ( consistant à prélever dans toutes les familles des populations chrétiennes en dhimmitude un jeune garçon sur cinq. Pour être ensuite circoncis, islamisés et suivre la terrible formation des écoles de janissaires).

Pas plus il ne prononcera la moindre repentance pour le génocide, il y a un siècle, décidé par les dirigeants Jeunes-Turcs, des Arméniens, Assyro-Chaldéens, Grecs et autres chrétiens qui vivaient alors sur les territoires de l’actuelle Turquie.

Ce qui importe autant à Erdogan que la conquête des zones frontières de la Syrie, c’est d’amplifier la présence islamo-ottomane en Europe. Mais rien ne presse. Tantôt il laisse passer, tantôt il exige et obtient de l’argent pour ne pas laisser passer.

A suivre