- France : le grand échec de la réforme des retraites
On ne sait ce que dira
demain soir Emmanuel Macron pour ses vœux au peuple de France. C’est évidemment
d’abord sur la poursuite de la grève des transports contre sa réforme des
retraites qu’il est attendu.
La question aujourd’hui
n’est même plus de savoir si la réforme initialement concoctée pourra passer
mais si Macron annoncera le report de ce qu’il en reste à une date ultérieure. L’objet
majeur de cette réforme était d’en finir avec la quarantaine de régimes « spéciaux »
coûtant cher à la collectivité nationale.
D’ores et déjà, ça c’est
fichu au train où vont leurs remplacements par des régimes désormais « particuliers »,
c’est-à-dire à peu près la même chose.
Exit donc le grand
projet d’un régime « universel ».
En cette affaire, le
gouvernement a jusqu’ici été pitoyable, ayant fonctionné sur une dramatique
méconnaissance de la réalité du monde syndical toujours largement tenu par des
noyaux et fractions léninistes ou lénino-trotskystes. Or, sur ce monde, l’influence
de la connivence maçonnique organisée autour d’un Jean-Paul Delevoye est à peu
près nulle : l’hostilité centenaire remontant aux célèbres « 21
conditions de Moscou » entre le communisme et la franc-maçonnerie n’a pas
entièrement disparu.
Le premier effet de la
calamiteuse réforme annoncée aura été de redonner du grain à moudre au
bolchevisme syndical un peu assoupi dans le confort de sa bureaucratie
largement subventionnée avec l’argent public.
Avec le Peppone Martinez
et l’apparatchik Laurent brun, mû par son mimétisme léninien, la CGT a retrouvé
les réflexes de ses meilleurs temps staliniens dans l’art des piquets de grève
et des méthodes d’intimidation. Enfance de l’art révolutionnaire aussi que de
manipuler une partie de la mouvance des gilets jaunes ou tout simplement de
faire porter des gilets jaunes aux adhérents de la CGT qui a les moyens d’ne
acheter autant que nécessaire.
Évidemment, comme le
disait Maurice Thorez, « il faut savoir terminer une grève ».
Mais pour le moment, ce
sont les syndicats grévistes, bénéficiant toujours d’une grande complaisance
médiatique qui semblent attendre, sûrs d’eux et dominateurs, l’occasion de
triompher que leur donnera quelque revirement gouvernemental.
Je ne suis toujours pas
sûr de m’être trompé en écrivant naguère qu’Emmanuel Macron ne terminerait pas
son mandat.
Ce dont je suis sûr aujourd’hui,
c’est qu’il ne pourra désormais faire passer aucune réforme sociale salutaire
pour le pays. Nul doute qu’il concoctera encore des funestes réformes
sociétales avec mesdames Buzin et Schiappa.
Une réforme des
retraites était nécessaire. Celle, médiocre et compliquée, que son gouvernement
croyait pouvoir faire passer est d’ores et déjà laminée. Enterrée ou pas, elle
ne va déboucher que sur un échec.
Dans le monde :
- « Le grand retour ottoman »
Ces mots faisaient il y
a quelques années la couverture de Reconquête.
C’est toujours un des
grands dangers pour l’Europe. C’est tout le programme d’Erdogan.
-
Trump
a hélas abandonné les Kurdes de Syrie chassés par l’armée turque.
-
Poutine
a conclu avec Erdogan une alliance surprenante, contre-nature. Combien de temps
durera-t-elle ? Pour l’instant, elle dure.
-
L’armée
turque vient de faire son entrée en Libye après l’accord conclu à Tripoli entre
Erdogan et le chef du gouvernement libyen, Faiez Sarraj.
C’est le retour de la
Turquie en Méditerranée. Faiez Sarraj a contre lui les forces du maréchal
Khalifa Haftar qui domine l’est du pays et est soutenu par l’Égypte, les
Émirats-Arabes-Unis et… la Russie. L’alliance turco-russe ne doit pas tous les
jours être bien évidente.
- Afghanisan : le recul américain.
Après la débacle soviétique
en Afghanistan, il y a trente ans, c’est maintenant au tour de l’Amérique de Trump
de vouloir plier bagage, et de négocier pour cela avec les talibans.
Cela ne chagrine pas
Poutine, adepte de la vieille maxime : « Les ennemis de nos ennemis sont nos amis ». Les chefs talibans
sont désormais officiellement reçus à Moscou, avec tous les égards, par Sergueï
Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères.
- Chine – Iran – Russie : manœuvres navales conjointes en mer d’Oman et dans l’océan indien, près du détroit d’Ormuz.
Ces manœuvres, démarrées
le 27 décembre et programmées pour les quatre derniers jours de l’année, ont
évidemment une importance géopolitique majeure.
C’est pour le régime
islamiste d’Iran une manière de montrer que le pays n’est pas militairement
isolé face aux États-Unis et à leurs alliés. Mais rien d’étonnant dans ces manœuvres
quand on considère d’une part que la Russie est l’alliée du régime syrien que l’Iran
soutient également, avec notamment le renfort du Hezbollah libanais ; de l’autre
que la Chine a un immense besoin du pétrole iranien.
Comme je l’ai souvent
répété, si le mondialisme est une abominable idéologie, on peut se rassurer en
constatant qu’un super-gouvernement mondial, ce n’est pas encore pour demain.
Il faudrait au moins
pour cela que Poutine, Trump et Xi Jinping (et Narandra Modi, et Erdogan…)
nouent un idyllique pacte de gouvernance de la planète. Peu probable !
- Liban : le carcan du Hezbollah.
Le Liban est dans une terrible
crise économique et sociale. Mais, fondamentalement, la crise est politique et
même géopolitique. Car la grande majorité des Libanais, chrétiens comme
sunnites et même, désormais, bien des chiites aussi, ne supportent plus le
carcan du Hezbollah.
Celui-ci a pris il y a
quelques années le relais de l’occupation syrienne. Plus subtilement peut-être
car ne pouvant facilement tenir simultanément sa guerre en Syrie, préparer l’éventualité
d’un nouveau conflit avec Israël, et tenir l’essentiel du gouvernement libanais
selon son alliance avec le général Aoun, président de la République.
Le Liban n’a besoin ni
de la Syrie, ni de l’Iran, ni de l’Arabie saoudite, ni de la guerre avec
Israël.
- L’heureuse nouvelle du Brexit
L’année s’est bien achevée pour
Boris Johnson, le plus souvent fielleusement caricaturé dans nos medias, un peu
comme Trump, alors qu’il est un homme très cultivé. La plupart des analystes
politiques avaient annoncé son inéluctable échec avec une sublime incompétence.
Or, finalement, c’est le très
aristocratique Johnson qui a réalisé pour l’heure le plus bel exploit
populiste, écrasant partout un travaillisme archéo-léniniste et autres partis
déconnectés des réalités populaires. God save the Queen mais aussi God save Johnson !