vendredi 15 novembre 2019

M. Macron avait promis…


Sur l’air de la Carmagnole, la vieille chanson révolutionnaire anti-monarchiste, que de paroles goguenardes auront été modelées depuis contre nos présidents de la République les plus girouettes !

Presque chaque jour, depuis son élection, Emmanuel Macron en fournit d’abondance les thèmes avec l’avalanche des discours d’aujourd’hui contredisant ceux d’hier et des actes à l’opposé de ses paroles. 

Ainsi, sur le sourcilleux respect eurocratique du déficit budgétaire à maintenir sous la barre des 3%. Le discours désormais a changé. La barre des 3 %, dit-il maintenant, c’était un dogme d’un autre siècle !

Macron doit être très vieux ou plutôt posséder l’art d’ancestraliser les propos qu’il tenait il y a… moins de trois ans ! Désormais, l’heure est à laisser filer les déficits. De quoi réjouir Mélenchon !

« M. Macron avait promis…
… qu’il relèverait le niveau de vie…
… qu’il diminuerait les impôts (bis)…
… qu’il y aurait pas tant d’immigrés (bis)…
…qu’il y aurait plus de sécurité (bis)… »

Facile de trouver des continuations plus ou moins respectueuses. 

Je confie cela à nos étudiants. Pas de difficulté non plus pour de possibles refrains. Par exemple :

« Dansons le grand sabbat,
Vive le son, vive le son,
Dansons le grand sabbat
Tous dans les bras de Schiappa ! »


Le général Georgelin : « Que voilà un brave ! »

Comme l’empereur jadis, Macron a cette fois trouvé un général à sa convenance, un général idéologiquement bien aligné, un vrai général scrogneugneu auquel il a pu pincer l’oreille en claironnant : « Que voilà un brave ! ».

Un brave en effet qui n’a pas hésité à lancer à la cantonade, à l’adresse de l’architecte en chef de Notre-Dame : « Qu’il ferme sa gueule ! »

Somme toute, comme lui, Macron, à l’adresse du général de Villiers qui n’était pas un inconditionnel comme ce bon Georgelin.

Quel coup de génie macronien que d’avoir trouvé ce militaire franc-macronniquement bien pensant (il est membre du club Le Siècle) pour diriger la reconstruction de Notre-Dame. D’autant que Macron a promis que la chose serait bouclée en cinq ans. 

Or, les mois passent et rien n’avance. Alors, avec un gars comme Georgelin qui se met en fonction, le chantier ne va pas traîner. C’est tout de même pas un architecte qui va le retarder en voulant reconstruire par trop passéistement.

Macron l’a décidé : c’est le brave Georgelin qui est compétent, pas l’architecte ! Et c’est le brave Georgelin qui a bien le droit et même le devoir d’imposer la grande doctrine du « silence dans les rangs ! Fermez vos gueules ! » à un architecte indiscipliné d’un autre siècle. Car…

« M. Macron avait promis (bis)…
De rebâtir Notre-Dame de Paris (bis)…
Et en moins de cinq ans… ».