Sur l’air de la
Carmagnole, la vieille chanson révolutionnaire anti-monarchiste, que de paroles
goguenardes auront été modelées depuis contre nos présidents de la République
les plus girouettes !
Presque chaque jour,
depuis son élection, Emmanuel Macron en fournit d’abondance les thèmes avec l’avalanche
des discours d’aujourd’hui contredisant ceux d’hier et des actes à l’opposé de
ses paroles.
Ainsi, sur le sourcilleux
respect eurocratique du déficit budgétaire à maintenir sous la barre des 3%. Le
discours désormais a changé. La barre des 3 %, dit-il maintenant, c’était un
dogme d’un autre siècle !
Macron doit être très
vieux ou plutôt posséder l’art d’ancestraliser les propos qu’il tenait il y a…
moins de trois ans ! Désormais, l’heure est à laisser filer les déficits. De
quoi réjouir Mélenchon !
« M. Macron avait promis…
… qu’il relèverait le niveau de vie…
… qu’il diminuerait les impôts (bis)…
… qu’il y aurait pas tant d’immigrés (bis)…
…qu’il y aurait plus de sécurité (bis)… »
Facile de trouver des
continuations plus ou moins respectueuses.
Je confie cela à nos
étudiants. Pas de difficulté non plus pour de possibles refrains. Par exemple :
« Dansons le grand sabbat,
Vive le son, vive le son,
Dansons le grand sabbat
Tous dans les bras de Schiappa ! »
Le général Georgelin : « Que voilà un brave ! »
Comme l’empereur jadis, Macron
a cette fois trouvé un général à sa convenance, un général idéologiquement bien
aligné, un vrai général scrogneugneu auquel il a pu pincer l’oreille en
claironnant : « Que voilà un
brave ! ».
Un brave en effet qui n’a
pas hésité à lancer à la cantonade, à l’adresse de l’architecte en chef de
Notre-Dame : « Qu’il ferme sa
gueule ! »
Somme toute, comme lui,
Macron, à l’adresse du général de Villiers qui n’était pas un inconditionnel
comme ce bon Georgelin.
Quel coup de génie
macronien que d’avoir trouvé ce militaire franc-macronniquement bien pensant
(il est membre du club Le Siècle) pour diriger la reconstruction de Notre-Dame.
D’autant que Macron a promis que la chose serait bouclée en cinq ans.
Or, les mois passent et
rien n’avance. Alors, avec un gars comme Georgelin qui se met en fonction, le
chantier ne va pas traîner. C’est tout de même pas un architecte qui va le
retarder en voulant reconstruire par trop passéistement.
Macron l’a décidé :
c’est le brave Georgelin qui est compétent, pas l’architecte ! Et c’est le
brave Georgelin qui a bien le droit et même le devoir d’imposer la grande
doctrine du « silence dans les rangs !
Fermez vos gueules ! » à un architecte indiscipliné d’un autre
siècle. Car…
« M. Macron avait promis (bis)…
De rebâtir Notre-Dame de Paris (bis)…
Et en moins de cinq ans… ».