La question du « port du voile
islamique », et plus particulièrement de la vêture de drap noir
empaquetant presque totalement la femme, soulève une fois encore
d’effervescents débats dans le monde politico-médiatique. Ils sont, hélas,
marqués par une formidable ignorance quasi générale de ce qu’est l’islam.
D’abord, pour ce qui est du voile des
femmes, la question n’est abordée dans le Coran que dans 2 versets de la
sourate XXIV (31 et 60) et dans 3 versets de la sourate XXXIII (53, 55 et 59).
Le plus explicite est ce dernier :
« Ô
Prophète !
Dis
à tes épouses, à tes filles
Et
aux femmes des croyants
De
se couvrir de leurs voiles :
C’est
pour elles le meilleur moyen
De
se faire connaître
Et
de ne pas être offensées »
Dans bien des pays d’islam et à certaines
époques, ceci n’a pas été considéré comme un impératif majeur.
L’intellectuel musulman
« islamologue », Tariq Ramadan, longtemps enseignant invité de
nombreuses grandes universités (Bruxelles, Oxford, Institut catholique de
Toulouse,…) et de l’Institut du Monde Arabe à Paris, précisait notamment ceci
dans son livre Les musulmans dans la
laïcité : « L’islam entre
difficilement dans les limites de l’acception du mot « religion ».
Son frère, Hani ramadan, écrivait : « L’islam touche autant l’espace public
que la sphère privée (…). Il est religion et État, foi et loi, doctrine et mode
de vie ; il comprend dans son système les principes d’un gouvernement et aussi des prescriptions
de guerre, appelant les croyants au combat pour défendre leurs droits »
(Bulletin du Centre islamique de Genève, décembre 1999).
Une lecture non superficielle du Coran et
des Hadiths corrobore cela. Sans cesse d’ailleurs y revient l’injonction
d’Allah : « Obéissez à Allah,
obéissez à Muhammad son prophète ». L’obéissance à Muhammad s’est
traduite, après les époques d’écriture du Coran et des Hadiths, par l’élaboration
de la loi islamique, la charia.
Celle-ci est intégralement fondée sur l’exemplarité des gestes et des
commandements du prophète tels que
rapportés dans les Hadiths et la sunna
(tradition).
L’Arabie saoudite sunnite ou l’Iran
chiite, pays modèles des deux grandes branches de l’islam, en appliquent
strictement dans leurs lois les injonctions en matière de justice, et
notamment :
-
la lapidation des femmes adultères
-
la décapitation des criminels
-
la mise à mort des apostats
-
l’amputation d’une main des voleurs
-
la flagellation (souvent mortelle) pour les buveurs d’alcool ou coupables de
délits divers.
http://www.lagrif.fr/s-informer/nos-communiques/171-le-probleme-ce-n-est-pas-tant-le-voile-c-est-de-devoiler-la-realite-de-l-islam