Ce lundi matin, Emmanuel
Macron rencontrait à l’Élysée les représentants du Conseil Français du Culte
Musulman (CFCM), cet organisme jadis créé à l’initiative (malheureuse) de
Nicolas Sarkozy.
Feu le cardinal Lustiger
exprima alors sur ce fait une juste réprobation, regrettant que ce dernier ait
ainsi fait de l’islam en France une sorte de « religion d’État ».
Ce n’est en effet que
par la reconnaissance de l’État que l’islam en France existe en tant que
religion !
Or, combien de fois
faudra-t-il répéter qu’ils se trompent lourdement, les laïques qui fondamentalement
ne voient l’islam que comme un phénomène religieux somme toute très semblable au
catholicisme en particulier et au christianisme en général, dont les églises s’appelleraient mosquées, les
curés imans, et dont la bible s’appellerait Coran ?
Cela, alors que l’islam
est avant tout une « orthopraxie », c’est-à-dire une pratique de vie
conforme au modèle du prophète Mahomet, et non une « orthodoxie », c’est-à-dire
d’abord une doctrine théologique juste.
Emmanuel Macron affirme
préférer parler de laïcité que d’islam pour n’être pas « complice d’une
espèce de confusion collective ».
En termes chrétiens,
cela se traduirait par une affirmation de volonté de ne pas mélanger ce qui
relève de l’État et ce qui relève de la religion (« Rendez à César ce qui
est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ! »). Et donc, en termes
laïques, de ne demander aux musulmans que de respecter les lois de la République.
Mais c’est là qu’est l’erreur
et même une macro-erreur !
Car l’islam est une gouvernance sociale totalitaire,
depuis le gouvernement de Médine par le prophète Mahomet, à la fois chef
politique, chef de guerre, chef religieux, chef des mœurs.
Sa constitution fondamentale, régissant tous les ordres, est
la charia, c’est-à-dire la loi tirée, pour tous les aspects de la vie, du Coran
et des Hadîths, les actes et les paroles du prophète.
Emmanuel Macron hélas s’inscrit
totalement dans la confusion collective en croyant que l’on peut établir dans l’islam
la distinction entre le religieux et la politique, entre ce que l’on appelle en
terme chrétien « le spirituel » et « le temporel ».
Ce serait là vouloir un
islam sans la charia !
Mais sans la charia, l’islam
ne serait plus l’islam ou deviendrait un autre islam. Et dans ce cas, il n’y
aurait certes plus, et très heureusement, « d’islamisme » !
Nous avons été heureux
de lire sous la plume de Rémi Brague, grand historien et philosophe des
religions, grand scientifique de l’islam, « qu’entre l’islamisme et l’islam,
il y a différences de degrés, non pas de nature ».
C’est ce que nous écrivions
en 2006 dans notre livre « L’islam sans complaisance ». C’est ce que
nous n’avons cessé de répéter au long des années. Quant au recteur de la
mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, ancien président du CFCM, aujourd’hui comme
si souvent, reçu à l’Élysée, qui prétend défendre un islam non politique, n’écrivait-il
pas : « L’islam est à la fois une
religion, une communauté, une loi et une civilisation. (…) Ne sont pas
seulement musulmans ceux qui pratiquent les cinq piliers de l’islam, mais tous
ceux qui appartiennent à cet ensemble identitaire ».
Ainsi la France selon M.
Dalil Boubakeur doit-elle accueillir et intégrer un ensemble qui est à la fois
religion, communauté, loi et civilisation !
Mais cet ensemble, selon
lui, serait étranger à toute dimension politique !
Bon courage à monsieur
Macron qui veut d’un islam non communautariste !