Comme l’a souhaité François posant en une gestuelle de
satisfaction joyeuse devant le monument en bronze désormais installé place
Saint Pierre à Rome et dénommé « Les Anges inconscients », la photo a
fait le tour du monde. Ou presque.
François avait commandé,
il y a sans doute pas mal de temps, cette réalisation au sculpteur canadien
Timothy Schmalz. François l’a inaugurée le dimanche 29 septembre. Elle est la représentation
très figurative d’une barque plutôt importante chargée de plusieurs dizaines de
migrants en la posture de réfugiés debout, leurs regards sans doute tournés
vers un rivage d’accueil, sous les ailes d’un ange.
Allusion manifeste à un
passage de l’épître de Saint Paul aux hébreux : « N’oubliez pas l’hospitalité, elle a permis à
certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges ».
Cela nous suggère
quelques réflexions, non exhaustives, que voici :
D’abord sur l’intitulé
du monument. Où donc le sculpteur et François ont-ils déniché l’idée d’anges
« inconscients » ? Dans la phrase de Saint Paul, ce sont les
vertueux accueillants qui ne sont pas conscients que leur hospitalité leur fait
recevoir des anges dans les personnes de ces migrants. Car, que l’on sache,
Dieu n’a pas créé des anges « inconscients » : ni les bons anges, ni
ceux de la bande à Satan.
Mais si les migrants
sculptés sur cette barque sous les ailes protectrices d’un ange forcément bon sont
assurément aussi de bons migrants, tous les migrants ne sont pas forcément
bons.
Serait-il
antiévangélique de ne pas tenir compte des réalités et de ne pas séparer la
charité d’une saine prudence sélective ?
Nous ne ferons pas nôtre
une réflexion subalterne et polémique sur le coût du monument avec lequel on
aurait pu financer beaucoup d’accueil de réfugiés. Cela irait par trop dans le
sens des critiques barbares des sectes socialistes égalitaristes et
éradicatrices contre les immenses beautés de l’art chrétien au service du beau
qui est la première richesse que l’Église catholique dispense à tous, aux
pauvres autant qu’aux riches.
Considérons plutôt les
propos de François lors de l’inauguration de la barque de bronze. « Nous ne pouvons pas rester indifférents à
ceux qui n’appartiennent pas à « notre » groupe », a-t-il déclaré. Certes !
Mais très saint Père,
n’y a-t-il pas aussi dans l’Église beaucoup trop d’indifférence à l’égard des
innombrables fidèles persécutés par les régimes totalitaires du
communisme ? Comment comprendre que vous-même ayez manifesté tant de
sollicitude affectueuse pour le sanguinaire dictateur cubain Fidel Castro sans
évoquer les centaines de milliers de migrants ayant dû quitter Cuba leur
patrie, sans évoquer ceux qui n’ayant pu fuir connurent les pires sorts,
liquidés en masse par l’argentin Che Guevara dans la prison de Santa Clara, la
Loubianka locale.
Comment comprendre votre
politique d’éloge du régime communiste chinois perpétuant en son Laogaï les
abominables persécutions contre les fidèles de l’Église catholique romaine mais
aussi parachevant l’extermination des Tibétains.
Sans parler du système
de conditionnement totalitaire de tout un peuple et d’atteinte aux droits
fondamentaux de la personne humaine ?
Nous ne comprenons pas
bien ce que vous entendez par « notre groupe ». Mais le « groupe »
dont vous, vous avez la charge spirituelle et caritative, c’est non seulement
l’ensemble du peuple chrétien mais par-delà, toute l’humanité. Or,
pardonnez-nous de vous le dire respectueusement, n‘êtes-vous pas vous-même, de
fait, très discriminant ?
Enfin, vous avez
remartelé votre injonction coutumière : « Nous devons accorder une importance particulière à l‘égard des
étrangers ».
Daignez que pour notre
part, nous accordions au moins autant d’attention à nos compatriotes qui sont
aussi très souvent dans le désarroi, de plus en plus dans la misère et de plus
en plus aussi des étrangers dans leur propre pays.
Mais, très saint Père, pourquoi
donc une importance « particulière » à l’égard des étrangers si
nombreux ? À moins que vous ne sous-entendiez par là une attention
« vigilante » ? C’est en effet ce que devraient faire les
pouvoirs publics car tous les « étrangers » ne relèvent pas d’une humanité
idéalisée. Vous, qui devez maintenir à flot la barque de Saint Pierre si
secouée par les drames au sein de l’Église, ne devriez pas aussi vous soucier
de ce que soient par trop embarqués par de malhonnêtes passeurs des réfugiés
que ne menacent pas toujours des guerres mais dont trop aussi, motivés par des
idéologies religieuses, assimilent abusivement les pays d’accueil à des pays
conquis ?
Que Rome, très saint Père, prenne garde au désespoir et à la
colère des peuples autant abandonnés par ses dirigeants religieux que par les
politiques !