mercredi 10 juillet 2019

(Dé)natalité : des chiffres révélateurs sous un mauvais titre dans le Figaro.


À la page 24 de ce jour, un titre : « Les immigrés contribuent à la natalité très forte de la France » et un sous-titre : « Le taux de fécondité est de 1.8 enfant par femme pour les Françaises et de 2.6 pour les immigrées selon l’INED ».

Le titre est en effet trompeur car tout le monde sait bien que le taux de fécondité permettant le renouvellement de la population est de 2.1 enfants par femme. La natalité en France n’est donc pas très forte. Or, actuellement, le taux de 2.6 pour les immigrées ne suffit pas à compenser le 1.8 pour les femmes françaises et à porter le taux général à 2.1.

Et d’ailleurs, dans le corps de l’article on peut lire que la « surfécondité » des immigrées « ajoute un peu plus de 0.1 enfant au taux de fécondité national ».

Ce dernier n’aurait été alors que de 1.78 (au lieu de 1.88).

Mais autres indications intéressantes : « En 2017, sur 100 naissances, 81.2 % étaient de « mère native » et 18.8 % de « mère immigrée » alors que les chiffres respectifs étaient de 84 % et de 16 % en 2009. 

Une première conclusion s’impose, l’apport des immigrés à la natalité en France augmente donc. Cela n’étonnera personne. 

Autres points importants : l’étude de l’INED (publiée dans Population et Sociétés- juillet 2019) donne la définition précise de ce que l’on range sous le vocable « immigré » : c’est une personne née étrangère à l’étranger et résidant habituellement en France. Si elle acquiert la nationalité française, elle continue de compter parmi les immigrées. À l’inverse, est classée sous le qualificatif de « mère native » toute mère née en France. Fût-elle d’origine immigrée.
Les « mères immigrées » (en âge de procréer) représentent 12 % de la population des mères en France et ont contribué à 18.8 % des naissances en 2017 avec un taux de fécondité de 2.6.
Le taux de fécondité pour les immigrées originaires du Maghreb est de 3.5.


Réflexions complémentaires

La classification « immigrée » ne recouvre pas celle de « origine immigrée » dont la proportion est évidemment numériquement supérieure mais difficilement quantifiable sans critères objectifs de définition. 

Difficile sans doute de faire la statistique des Français ayant 1, 2, 3, 4 parents ou grands-parents de nationalités étrangères. On sait d’ailleurs comment les droitdelhommistes s’opposent à pareilles enquêtes, considérant que l’on peut tout à fait gouverner de même des populations normandes, alsaciennes ou corses, et des populations façonnées par la culture et la charia islamique, ou d’autres modelées par les préceptes de la sociabilité confucéenne.

Comme si l’éclairage de la politique par une sociologie non limitée était politiquement incorrecte.