À la page 24 de ce jour,
un titre : « Les immigrés
contribuent à la natalité très forte de la France » et un sous-titre :
« Le taux de fécondité est de 1.8
enfant par femme pour les Françaises et de 2.6 pour les immigrées selon l’INED ».
Le titre est en effet
trompeur car tout le monde sait bien que le taux de fécondité permettant le
renouvellement de la population est de 2.1 enfants par femme. La natalité en France
n’est donc pas très forte. Or, actuellement, le taux de 2.6 pour les immigrées
ne suffit pas à compenser le 1.8 pour les femmes françaises et à porter le taux
général à 2.1.
Et d’ailleurs, dans le
corps de l’article on peut lire que la « surfécondité » des immigrées
« ajoute un peu plus de 0.1 enfant
au taux de fécondité national ».
Ce dernier n’aurait été
alors que de 1.78 (au lieu de 1.88).
Mais autres indications
intéressantes : « En 2017, sur
100 naissances, 81.2 % étaient de « mère native » et 18.8 % de « mère
immigrée » alors que les chiffres respectifs étaient de 84 % et de 16
% en 2009.
Une première conclusion
s’impose, l’apport des immigrés à la natalité en France augmente donc. Cela n’étonnera
personne.
Autres points importants :
l’étude de l’INED (publiée dans Population et Sociétés- juillet 2019) donne la
définition précise de ce que l’on range sous le vocable « immigré » :
c’est une personne née étrangère à l’étranger et résidant habituellement en France.
Si elle acquiert la nationalité française, elle continue de compter parmi les
immigrées. À l’inverse, est classée sous le qualificatif de « mère native »
toute mère née en France. Fût-elle d’origine immigrée.
Les « mères
immigrées » (en âge de procréer) représentent 12 % de la population des
mères en France et ont contribué à 18.8 % des naissances en 2017 avec un taux
de fécondité de 2.6.
Le taux de fécondité
pour les immigrées originaires du Maghreb est de 3.5.
Réflexions complémentaires
La classification « immigrée »
ne recouvre pas celle de « origine immigrée » dont la proportion est
évidemment numériquement supérieure mais difficilement quantifiable sans
critères objectifs de définition.
Difficile sans doute de
faire la statistique des Français ayant 1, 2, 3, 4 parents ou grands-parents de
nationalités étrangères. On sait d’ailleurs comment les droitdelhommistes s’opposent
à pareilles enquêtes, considérant que l’on peut tout à fait gouverner de même
des populations normandes, alsaciennes ou corses, et des populations façonnées
par la culture et la charia islamique, ou d’autres modelées par les préceptes
de la sociabilité confucéenne.
Comme si l’éclairage de
la politique par une sociologie non limitée était politiquement incorrecte.