Voici l’été, le temps
des sècheresses et des problèmes d’irrigation.
Cela n’interrompt pas le
temps des âneries et même le stimule.
J’entends ainsi hier
matin sur France-Inter une donzelle radiophonique émettre la considération que
les vaches consomment beaucoup d’eau. À l’en croire, cent litres par jour et
par animal. Finaude, elle suggère une première conclusion : avec moins de
vaches dans les étables ou dans les prés, on consommerait moins d’eau. Té pardi !
Donc, si l’on ne
mangeait pas de viande, il n’y aurait pas besoin de vaches et ça économiserait
de l’eau. Té pardi !
Car il est bien connu
que pour faire pousser des salades, des concombres et des haricots verts, on
doit pouvoir le faire avec de l’eau déshydratée…
Bien connu tout de même
que les autres animaux, les sauvages ou les pas sauvages consomment aussi pas
mal d’eau ; surtout à la tombée de la nuit, « l’heure où les fauves
vont boire ».
Sur ce point les écolos
vegans rejoignent les chasseurs : en effet, tuer les animaux sauvages tels
que lions, phacochères, lycaons, tigres ou éléphants, et même kangourous, ne
serait-ce pas préserver les ressources aquatiques ?
Ne se pose le problème
que pour l’hippopotame. C’est un animal très méchant, beaucoup plus que la
vache. Mais consomme-t-il vraiment de l’eau ou ne fait-il, dans le fleuve, qu’être
traversé par elle ?
Mais au fait, la vache
elle-même n’arrose-t-elle pas les prés avec son pissat aussi puissant que celui
des Bavarois lors des fêtes de la bière ?
La perfection écologique,
bien sûr, convenons-en tout de même, c’est de supprimer d’abord les vaches,
surtout les normandes, coupables de sur-consommation et ensuite le reste des
bétails et des fauves divers.
Peut-être pourrait-on
laisser subsister les camélidés, vu qu’en moyenne, et même s’il en boit
beaucoup en une seule fois, le chameau du Sahara ne consomme pas le dixième de
ce qu’ingère la vache normande. Et d’ailleurs, toutes les vaches en général
boivent trop. Même les Bretonnes. Et ajoutons que les écolos ajoutent très
scientifiquement que ces ruminants désertifères ne cessent d’amplifier, par le
rejet de leurs gaz à effet de serre, les trous dans la couche d’ozone.
On ne saurait accuser de
pareille chose les puissants dromadaires du désert de Gobi.
Faut-il à ce stade de
notre réflexion écolo-zoologique et géopolitique rappeler que l’on peut lire
dans la « Sira » (la biographie du prophète) que le petit Mahomet, à
peine sevré, fut envoyé par sa tendre maman, selon les coutumes de sa tribu des
Quraychites, dans une tribu bédouine, pour être élevé dans les grands espaces
du Hedjaz avec principalement du lait de chamelles de la meilleure race ?
Du « bio » garanti !
En cheminant dans cette
réflexion caravanière, ne pressent-on pas que le salut écologique de la planète
passe par la solution radicale et immigrationniste de moins de vaches et moins
d’hommes ?
Sur ce, on attend aussi
avec un grand intérêt ce que prescrivent en matière de forêts nos donzelles
radiophoniques écolo-véganes ? Car les arbres des forêts, à l’hectare d’ordinaire
beaucoup plus nombreux que les vaches auvergnates ou savoyardes sur leurs prés,
ça boit vraiment beaucoup plus d’eau qu’elles. Le pire, c’est l’eucalyptus.
Mais en fin de compte,
le nuisible des nuisibles n’est-il pas l’homme ? Aussi, comme le pensent
tous les grands sages de la religion écololâtrique, moins y en aura, mieux ce
sera. Pour cela, la solution qui s’impose, c’est de plus en plus d’avortements
(sans aucune limite de durée de grossesse) et de plus en plus d’euthanasies. Le
meilleur des mondes selon les prescriptions de Jacques Attali, qui néanmoins
pour sa part s’obstine à vieillir doucement…