mercredi 26 juin 2019

Té pardi !


Voici l’été, le temps des sècheresses et des problèmes d’irrigation.

Cela n’interrompt pas le temps des âneries et même le stimule.

J’entends ainsi hier matin sur France-Inter une donzelle radiophonique émettre la considération que les vaches consomment beaucoup d’eau. À l’en croire, cent litres par jour et par animal. Finaude, elle suggère une première conclusion : avec moins de vaches dans les étables ou dans les prés, on consommerait moins d’eau. Té pardi !

Donc, si l’on ne mangeait pas de viande, il n’y aurait pas besoin de vaches et ça économiserait de l’eau. Té pardi !

Car il est bien connu que pour faire pousser des salades, des concombres et des haricots verts, on doit pouvoir le faire avec de l’eau déshydratée…

Bien connu tout de même que les autres animaux, les sauvages ou les pas sauvages consomment aussi pas mal d’eau ; surtout à la tombée de la nuit, « l’heure où les fauves vont boire ».

Sur ce point les écolos vegans rejoignent les chasseurs : en effet, tuer les animaux sauvages tels que lions, phacochères, lycaons, tigres ou éléphants, et même kangourous, ne serait-ce pas préserver les ressources aquatiques ?

Ne se pose le problème que pour l’hippopotame. C’est un animal très méchant, beaucoup plus que la vache. Mais consomme-t-il vraiment de l’eau ou ne fait-il, dans le fleuve, qu’être traversé par elle ?

Mais au fait, la vache elle-même n’arrose-t-elle pas les prés avec son pissat aussi puissant que celui des Bavarois lors des fêtes de la bière ? 

La perfection écologique, bien sûr, convenons-en tout de même, c’est de supprimer d’abord les vaches, surtout les normandes, coupables de sur-consommation et ensuite le reste des bétails et des fauves divers.

Peut-être pourrait-on laisser subsister les camélidés, vu qu’en moyenne, et même s’il en boit beaucoup en une seule fois, le chameau du Sahara ne consomme pas le dixième de ce qu’ingère la vache normande. Et d’ailleurs, toutes les vaches en général boivent trop. Même les Bretonnes. Et ajoutons que les écolos ajoutent très scientifiquement que ces ruminants désertifères ne cessent d’amplifier, par le rejet de leurs gaz à effet de serre, les trous dans la couche d’ozone.

On ne saurait accuser de pareille chose les puissants dromadaires du désert de Gobi.

Faut-il à ce stade de notre réflexion écolo-zoologique et géopolitique rappeler que l’on peut lire dans la « Sira » (la biographie du prophète) que le petit Mahomet, à peine sevré, fut envoyé par sa tendre maman, selon les coutumes de sa tribu des Quraychites, dans une tribu bédouine, pour être élevé dans les grands espaces du Hedjaz avec principalement du lait de chamelles de la meilleure race ? Du « bio » garanti !

En cheminant dans cette réflexion caravanière, ne pressent-on pas que le salut écologique de la planète passe par la solution radicale et immigrationniste de moins de vaches et moins d’hommes ?

Sur ce, on attend aussi avec un grand intérêt ce que prescrivent en matière de forêts nos donzelles radiophoniques écolo-véganes ? Car les arbres des forêts, à l’hectare d’ordinaire beaucoup plus nombreux que les vaches auvergnates ou savoyardes sur leurs prés, ça boit vraiment beaucoup plus d’eau qu’elles. Le pire, c’est l’eucalyptus.

Mais en fin de compte, le nuisible des nuisibles n’est-il pas l’homme ? Aussi, comme le pensent tous les grands sages de la religion écololâtrique, moins y en aura, mieux ce sera. Pour cela, la solution qui s’impose, c’est de plus en plus d’avortements (sans aucune limite de durée de grossesse) et de plus en plus d’euthanasies. Le meilleur des mondes selon les prescriptions de Jacques Attali, qui néanmoins pour sa part s’obstine à vieillir doucement…