Je
comprends que bien des Russes soient de chaleureux partisans de la politique de
Vladimir Poutine. Sur bien des plans, intérieurs et extérieurs, ce dernier a su
redonner de la puissance, de l’ordre, de l’influence à son pays. Néanmoins,
quand il rappelle hier à propos de la commémoration du débarquement allié en
Normandie du 6 juin 1944 que le rôle essentiel dans la victoire sur le nazisme
fut celui de l’URSS, cela relève de la désinformation historique qui constitue
de plus en plus un des soubassements idéologiques du régime et du
conditionnement non seulement de l’ensemble du peuple mais surtout de
l’éducation de la jeunesse.
Hélas,
aucun dirigeant des pays commémorant le débarquement n’a voulu ou n’a su répliquer
au président russe. Sans doute Trump en aurait-il le caractère mais il n’est
pas sûr qu’il ait la culture pour cela. Sinon il aurait pu se livrer à l’envoi
d’une gerbe de « tweets ».
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Rappelant qu’avant d’être son ennemie, l’URSS fut durablement l’alliée de
l’Allemagne nazie, Staline signant le 24 août 1939 avec le représentant
d’Hitler, Von Ribbentrop, le pacte d’alliance que l’on sait. Ou plutôt que ne
savent plus des politiques et des journalistes incultes.
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Rappelant que le pacte avait été longuement préparé par les deux comparses
Hitler et Staline.
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Rappelant qu’il se concrétisa dans un sommet de cynisme par la double invasion
de la Pologne par la Wehrmacht le 1er septembre 1939, par l’Armée
rouge le 17 septembre.
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Rappelant les massacres respectifs de la Tcheka-NKVD soviétique (Katyn) et de
l’appareil SS-Gestapo.
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Rappelant l’engloutissement de centaines de milliers de Polonais et aussi de
Biélorusses et d’Ukrainiens de Pologne dans les camps du goulag.
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Rappelant que le 18 juin 1940, jour de l’appel de Londres du général de Gaulle fut
aussi le jour de l’entrée des troupes allemandes dans Paris, ce dont Staline félicita
aussitôt son ami Hitler.
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Rappelant que l’alliance de ces deux comparses, Hitler et Staline, dura jusqu’à
l’attaque surprise de l’URSS déclenchée par le premier, le 22 juin 1941.
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Rappelant que l’alliance hitléro-stalinienne nazie-communiste a donc duré près
de deux ans (août 1939 – juin 1941) !
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Rappelant que si n’avait été au long des années suivantes la gigantesque
livraison de matériel américain (véhicules par dizaines de milliers) à une
Armée rouge exsangue après les hécatombes des purges de Staline, ce dernier
n’aurait pu terminer en vainqueur la guerre qu’il avait commencé en allié des
futurs vaincus.
La
considération que certains peuvent avoir pour la politique de Poutine ne
devrait tout de même pas les dispenser de constater qu’il est un grand champion
de la désinformation historique et politique c’est-à-dire du mensonge.
La
fascination qu’il sécrète chez beaucoup ne rappelle-t-elle pas les aveuglements
de jadis devant Hitler et Staline ?
Il
n’y a heureusement pas ou plus de statues d’Hitler en Allemagne. Il y a
toujours le mausolée de Lénine à Moscou et des milliers de statues de Staline
en Russie. L’État de Poutine veille à leur entretien.
