jeudi 21 février 2019

« Lobby or not lobby »


Le triste constat de l’évidence de la taupinière de la connivence homosexuelle très haut dans la hiérarchie de l’Église catholique

Voici que, deux ou trois jours à peine après l’annonce à grand renfort d’artillerie médiatique de la parution du gros bouquin Sodoma de l’enquêteur Fréderic Martel, militant homosexuel, est tombée la nouvelle de la réduction à l’état laïque du cardinal américain Théodor Mc Carrick. Celle-ci a été présentée avec une quasi-unanimité médiatique comme le geste décisif d’un François subitement paré de la vertu courageuse de vouloir nettoyer les écuries d’Augias de l’Église de la purulence des abominations pédophiles.
Observons cependant d’emblée que François a toujours pris soin d’inciter à ne pas confondre les pédophiles et les homosexuels. Et certes, tous les homosexuels ne sont pas des pédophiles. Mais néanmoins cela tomberait-il sous l’accusation d’homophobie que d’observer que le plus grand nombre des abominations pédophiles sont perpétrées sur des jeunes garçons par des hommes. Donc des délits sexuels de nature homosexuelle. Comment d’ailleurs ne pas rappeler aussi la revendication d’homosexuels bien connus d’abaissement de l’âge de la minorité sexuelle ?
Après la période de révélations de pareilles abominations surgissant du passé en maints pays et leur désastreux effet médiatique d’accumulation, ces informations ne contribuent évidemment pas à promouvoir de la considération pour l’Église catholique, que méritent pourtant les œuvres menées aujourd’hui comme au long des deux millénaires par tant de disciples de Jésus-Christ.
Trois amis prêtres nous ont dit récemment leur affliction d’avoir été plus d’une fois, dans la rue, traités de pédophiles. Ils ne doivent pas être les seuls.
Et l’auteur, identifié, de la profanation (incendie de crèche) de la cathédrale de Lavaur – l’AGRIF se porte partie civile – durant sa garde à vue s’est, selon nos informateurs, présenté comme un athée militant, révolté contre la pédophilie catholique…

La stratégie du silence impossible à tenir
On comprend que beaucoup de bons fidèles, qui n’ont pas, et c’est bien normal, la mémoire de certains événements de l’actualité religieuse, qui passe et très vite s’oublie, n’expriment pas leur surprise devant les paroles et les actes quelques peu contradictoires du pape régnant. Car seuls, ceux qui, par souci de clairvoyance, suivent avec attention le déroulement de son pontificat, ont pu remarquer l’évolution entre l’acte d’éviction finale de Théodore Mc Carrick et la stratégie du silence de François au sujet de ce personnage, il y a encore quelques mois.
Souvenons-nous, c’était notamment le mardi 28 août 2018, sur une pleine page le Figaro titrait en effet : « Le pape choisit la stratégie du silence » et suivait la mention : « Accusé d’avoir couvert les agissements d’un cardinal homosexuel, François préfère garder ses distances ». Cela illustré par la grande photo d’un François ne débordant pas exactement de douceur franciscaine mais évoquant plutôt un personnage style « tontons flingueurs ». François était toujours alors dans sa ligne de juillet 2013 où il avait lancé son célèbre « Qui suis-je pour juger ? ». Phrase massivement, planétairement reprise et comprise comme un propos novateur de tolérance, d’ouverture pour l’homosexualité condamnée jusqu’ici par l’Église comme par la synagogue depuis l’Ancien Testament jusqu’à François. C’était dans l’avion qui le ramenait des JMJ de Rio de Janeiro où, selon l’usage aérien qu’il affectionne, il se prêtait aux questions des journalistes dont il est généralement friand.
Mais sur la question portant sur son emploi de monseigneur Battista Ricca, il s’était aussitôt fermé, en cinq mots : « Qui suis-je pour juger ? » Battista Ricca était un monsignore connu pour son concubinage avec son petit ami Patrick Haari. Il avait jadis installé ce dernier à la nonciature de Montevideo. Mais l’ouvrage Le pape dictateur de Henry Sire, ancien historiographe de l’Ordre de Malte (traduit pas Jeanne Smits), fournit d’utiles précisions sur la carrière de cet individu longtemps personnage clé de la question homosexuelle au Vatican.
Lorsque le cardinal Bergoglio fut élu pape, très vite il nomma monseigneur Ricca prélat de la Banque vaticane, missionné en fait pour être l’œil de François, le surveillant de la réforme financière voulue par ce dernier.
Certes, par souci d’équilibrage conforme à la confidence qu’il avait jadis faite sur son tempérament « un poco furbo » - traduire par « madré » - François, féru de dialectique et de praxis, dans une autre séquence aérienne de confidence à visée médiatique, distinguait les homosexuels et les « gays ». Il développa à sa manière une nécessaire distinction des premiers, à accueillir, avec les seconds, constituant d’inacceptables lobbies.

Camouflets à l’égard de Benoît XVI
Cela ne l’empêchait pourtant pas d’avoir en quelque sorte fondamentalement remis en selle le cardinal Mc Carrick. Ce dernier, en effet, alors archevêque de Washington et cardinal, avait été déposé, en 2009, par le pape Benoît XVI, aussitôt que ce dernier eut des conclusions d’une enquête interne corroborant ce qui se savait déjà largement aux États-Unis et jusqu’à Rome, à savoir ses coucheries avec ses séminaristes préférés. Or, nonobstant cela, François désavouant son illustre prédécesseur, dès son élection en 2013 n’avait-il pas pris Mc Carrick comme conseiller personnel pour les États-Unis ? Ne devait-il pas, il est vrai, à ce dernier le formidable appui pour son élection en 2013 de tout son réseau d’amis et de petits amis et de sa puissance aussi sur le plan financier.
Il ne voulait pas en parler mais ce sont bien finalement les révélations, dans une lettre ouverte de onze pages, de monseigneur Carlo Maria Vigano, ancien nonce apostolique aux États-Unis et ancien secrétaire général du gouvernement de la cité du Vatican, qui ont contraint François à aller jusqu’à sa décision de réduction à l’état laïc de celui qui fut son soutien et son conseiller jusqu’il y a peu encore.
Certains ont pu trouver que monseigneur Carlo Maria Vigano (1) a eu tort d’aller jusqu’à demander dans sa lettre la démission de François. Mais n’était-ce pas, et la preuve de sa légitime exaspération de n’avoir jamais pu se faire entendre sur la dénonciation de faits aussi tristes, et la preuve que sa lettre ouverte ne rentrait pas dans une stratégie d’influence mais n’était que l’ultime démarche d’un homme d’église exaspéré devant l’inertie au sommet de l’Église face à de très graves scandales ? François avait eu beau déclarer « Je ne dirai pas un mot à ce sujet », cette position n’était pas médiatiquement tenable, les faits incriminés par monseigneur Vigano n’étant pas contestables. Alors, il n’a pu d’abord que se résoudre à faire appliquer, le 22 juillet 2018, la mesure de Benoît XVI retirant à Mc Carrick son titre de cardinal et lui imposant une vie de pénitence. Et puis, en excellent metteur en œuvre qu’il sait être de la dialectique de retournement, il a annoncé contre Mc Carrick l’ultime mesure de discipline catholique aujourd’hui possible contre un prélat homosexuel. Ceci accompagné d’une formidable récupération de soutien médiatique faisant de lui, dans la plus totale contre-vérité, le grand pourfendeur de la connivence homosexuelle au sommet de l’Église.

« Sodoma » et la stratégie pan-homosexualiste dans l’Église
Or, machination ou coïncidence, la mesure qui a frappé enfin monseigneur Mc Carrick a donc coïncidé avec la sortie du livre au titre révélateur, Sodoma. Dans son excellente recension critique, Jeanne Smits que l’on doit selon moi impérativement lire (sur son blog), a mis en avant la motivation centrale de ce triste bouquin : « L’Église est sociologiquement homosexuelle parce qu’elle impose le célibat sacerdotal… Donc, le prêtre soumis à ce régime a toutes les chances d’être un homosexuel qui se cache ». Et donc, voici la finalité stratégique qui, selon nous, très clairement ressort de ce livre : il faut libérer l’Église de son carcan biblique de condamnation de Sodome (Genèse XIX-1), il faut agir pour qu’elle devienne annonciatrice d’un millénarisme homosexuel.
Remarquons que cela s’inscrit parfaitement dans l’avancée générale de la revendication homosexuelle en trois étapes :
- revendication du respect en tant que minorité,
- revendication de l’égalité,
- revendication de la supériorité (conquête médiatique et culturelle, gay-pride…).
Mais revenons à l’Église : ce qui s’y est développé, pour les multiples raisons qu’il serait ici trop long d’analyser en profondeur, politiques, psychologiques, sociologiques, esthétiques, idéologiques, c’est une minorité interactive de ce que j’ai appelé dans Reconquête « de connivence homosexuelle ». Or comme l’écrivait Jacques Bainville, « une minorité, c’est un réseau ». Et quasi-inéluctablement, tout réseau aspire à accéder au pouvoir, pouvoir d’influence sinon de gouvernement. L’histoire est jalonnée d’entreprises d’influence, de domination ou de conquête des pouvoirs par des minorités (de toutes sortes, idéologiques, politiques, ethniques, religieuses, ethnico-religieuses, économiques). Il n’est pas sans intérêt d’observer, comme l’analyse pertinemment Jeanne Smits, que l’auteur de Sodoma a bénéficié d’un très gros budget rédactionnel quatre ans durant, avec moult collaborateurs et financement de déplacements coûteux et que les traductions en huit langues de sa production et sa promotion médiatique énorme ont exigé d’amples crédits pour l’éditeur. Le réseau homosexuel influent au sommet de l’Église était donc de plus en plus impatient de se trouver en symbiose avec un pape ouvert à l’accueil fraternel des sensibilités homosexuelles.

Sidération !
Il s’agissait évidemment pour le militant homosexuel Frédéric Martel de parler favorablement dans Sodoma des hauts prélats et prélats du réseau vaticanesque d’homophiles ou d’homocrates, réseau d’entraide, de « courte échelle », de cooptation. Et surtout, de les montrer plus puissants et plus nombreux qu’ils ne le sont réellement. Ceci à des fins classiques de sidération de l’ennemi tel qu’employés dans bien des guerres. « L’ennemi » principal étant ici tout bonnement l’évêque catholique non homosexuel, donc le « tradi », le « réac », à attaquer certes en ce qu’il peut quelquefois offrir de prise à la critique, mais surtout par tous les artifices de la désinformation, du dénigrement, de la dérision et, prudence, non sans conseils d’avocats de l’éditeur, de ce que j’appellerais de l’insinuation, de la suggestion, de l’incitation indirecte à de la rumeur diffamatoire, mais surtout pas de la grossière et si l’on peut utiliser cet oxymore, de la franche diffamation.

Charlatanerie freudienne
À ses artifices de sidération, ce Martel a ajouté l’affirmation grotesque procédant de la charlatanerie freudienne selon laquelle les homophobes ne sont que des homosexuels refoulés, des « homosexuels de la haine de soi » comme dirait madame Roudinesco, la marxiste-léniniste-sartrienne gardienne du temple de la psychanalyse. Tiens pardi ! À ce compte-là, bien sûr, tout le monde il est homo! À  part que ce Martel-là, ne s’avise pas d’un très logique possible retournement symétrique d’analyse : et si les homosexuels étaient en réalité souvent des hétérosexuels refoulés ! Et je vous assure, amis lecteurs, cela se plaide facilement. Martel, en fait, ne nous sert que du Roger Peyrefitte mal réchauffé, cet écrivain de la fin du siècle dernier, qui avec beaucoup plus d’esprit et de talent d’écriture nous livra jadis des bouquins de la même veine sur le thème de « ils sont partout », « ils » étant tour à tour les homosexuels, déjà, les juifs et les francs-maçons (à chaque catégorie son bouquin).

Damnée hétérotélie !
Hélas pour la stratégie pan-homocratique de ce Martel, voilà que François semble lui aussi victime de la quasi-inéluctabilité de « l’hétérotélie ». Non ce mot n’est pas, du moins dans sa création initiale, un nouveau concept de sexualité ! Il a été créé par notre ami Jules Monnerot, grand résistant et patriote, philosophe de la politique et sociologue de la révolution. Pour faire court, disons que ce mot, conformément à son étymologie, désigne le phénomène quasi-universel de détournement de l’objectif visé que rarement, sinon jamais, n’est atteint le but initial poursuivi par les hommes politiques, conducteurs de peuples, princes, présidents ou dictateurs et mêmes papes…
Or, ne voilà-t-il pas que la conclusion de l’affaire Mc Carrick est comme une pilule très amère pour le pan-homosexualisme. Car pourquoi François a-t-il viré Mc Carrick hors du clergé sinon pour ses pratiques homosexuelles ? C’est qu’il a été obligé de décider cela. Lui, le pape catholique en titre, le pape dans lequel Martel et ses semblables plaçaient leur espoir conquérant, il n’a tout de même pas osé resservir son « Qui suis-je pour juger ? » Or, ce que voulaient Martel et son lobby, ce n’est pas que le pape pardonne les péchés mais que désormais il abolisse le péché ! Mais il serait alors placé ainsi, inéluctablement, hors de son Siège, hors de l’Église. Il n’a pas voulu risquer cela. Pire encore que le déchu Mc Carrick, Martel, au sommet de sa gloire de militant et d’écrivain homo, n’a donc pas atteint son but. L’ange gardien déclencheur des garde-fous hétérotéliques assurément veillait.



(1) - À ne pas confondre avec le proche de François, monseigneur Dario Edoardo Vigano, ancien responsable de la communication au Vatican, à belle tête de faussaire, obligé de démissionner au mois de mars 2018 après avoir commis la forfaiture de manipuler une lettre de benoît XVI dans un sens de soutien à la ligne théologique de François. La réaction d’indignation du pape émérite, pourtant d’ordinaire si doux, fut à la hauteur de la falsification imposant pour le moins la démission du falsificateur. Mais ce dernier n’en fut pas moins affecté par François au poste de conseiller de son successeur… Comme on le voit, les relations entre les deux papes ne baignent pas vraiment dans ce que le vocabulaire ecclésiologique désigne sous l’expression « d’herméneutique de la continuité » c’est-à-dire la persistance d’une unité fondamentale de doctrine par-delà les apparences circonstancielles.