Pain bénit pour les médias, la dérisoire « affaire »
Mélenchon a pour intérêt de reposer la question, après l’affaire Fillon, du
rôle de Médiapart dans le pouvoir judiciaire.
Les mélenchoniens,
mélenchophiles ou mélencholâtres n’ont pas à
s’inquiéter. Certes les fulminations colériques de leur lider maximo contre des journalistes de
France-Info ont suscité de la réprobation et même quelque apparente indignation
dans la classe politico-médiatique.
Mais ils peuvent se
rassurer : rien de semblable à la féroce haine excommunicatrice qui se
déversa jadis à plusieurs reprises contre Jean-Marie Le Pen ayant certes par
trop complaisamment usé et abusé d’un mot inapproprié qui n’était tout de même
pas… un détail.
En effet, déjà, on a pu
en entendre plus d’un mettre les mélenchonnades sur le compte du tempérament un
peu trop colérique du « conducator » du Vieux Port par ailleurs « si
cultivé », ajoutent-ils avec une certaine tendresse.
Non, la brouille ne
durera pas. Elle ne sera que brouillard vite dissipé car les médias ont
objectivement besoin de Mélenchon autant que Mélenchon des médias.
Et d’autant plus qu’en
réalité ils sont d’accord sur l’essentiel sinon sur tout !
Car, à la vérité,
Mélenchon est un parfait conformiste constamment aligné sur l’idéologiquement
correct qui règne globalement dans les médias, depuis les écoles de journalisme
où tous les sondages effectués au moment des élections ont révélé que les
étudiants, sans doute bien recrutés, votaient à gauche ou à l’extrême-gauche à
près de 100 %.
Ainsi Mélenchon, en réalité
lider « maximots » d’une fraction de France bien soumise, est-il
totalement d’accord avec eux tous ou quasiment tous, en parfaite acceptation du
meilleur des mondes politico-culturel, celui de tous les pseudo-antiracismes,
mais où l’on ne dénonce jamais les racismes réels (anti-français,
anti-chrétien, anti-humain…).
Contre « l’islamophobie »,
contre « l’homophobie », plus et mieux que Mélenchon, ma parole, tu
meurs !
Le hic, il est vrai, c’est
que ce maluche se croyait un intouchable insoumis totalement à l’abri de
petites méchancetés de quelques juges. Il les croyait insoumis à sa manière, et
donc plus respectueux de son magistère moral de défenseur des classes
populaires que de l’aura d’un Fillon ou de celle d’un Sarkozy, tous deux issus
de la putride bourgeoisie dont il n’a cessé d’exprimer une haine de garde rouge.
Mais, triste erreur pour
le camarade Mélenchon, ce n’est pas parce qu’un certain nombre de magistrats
plus ou moins lénino-trotskystes (ceux du syndicat de la magistrature) ont osé naguère
ignoblement afficher sur un « mur des cons » les photos de ceux qu’ils
exécraient révolutionnairement, que tous les magistrats seraient sur une ligne
d’inconditionnel respect de ses agissements ou de ses modes de financement.
Mais ne voilà-t-il pas que
sur son dossier aussi, après les perquisitions, Mediapart a aussitôt obtenu des
révélations et notamment sur la découverte d’une source d’argent liquide (12 000
€) sommeillant en quelque tiroir de sa trésorerie.
La question à ce stade
est de savoir comment, une fois de plus, une fois encore, Mediapart, agence d’information,
a pu être informé de ce qui relève en bonne justice des secrets d’une
instruction judiciaire.
Sur ce point, l’indignation
de Mélenchon est légitime, comme l’était celle de Fillon. Et il ne cesse d’en
être ainsi dans de multiples affaires. Car que devient alors le principe si
invoqué de l’indépendance de la justice quand au sein de l’institution
judiciaire s’instaure à l’évidence l’usage de tout « balancer » à des
informateurs des medias ?
Car, au fil des années,
l’agence Mediapart, créée par le journaliste Edwy Plenel spécialisé en recueil
et diffusion de délations, est devenue comme une véritable institution
nouvelle, une institution médiatique parasite, greffée sur l’institution judiciaire,
hors de tout contrôle, au mépris de la séparation des trois pouvoirs
(législatif, exécutif, judiciaire) censée être le fondement de notre système
républicain.
Mélenchon hurle contre
cela. Sur ce point il n’a pas circonstanciellement tort, même s’il se manifeste
ainsi, lui, l’inconditionnel de Castro et de Chavez, à rebours de son approbation
des régimes totalitaires, dans lesquels le parti contrôle non seulement les
trois pouvoirs mais aussi le quatrième, le pouvoir médiatique.
Or peu à peu, le
toujours lénino-trotskyste Edwy Plenel, fût-il devenu islamophile, perfectionne
son modèle de surveillance tchékiste de notre système politico-social, et d’abord,
et surtout, de ses semblables idéologiques, par nature les plus suspects, comme l’imprécateur
révolutionnaire Mélenchon aux allures de Danton.
Plenel n’est certes pas
encore comme dans « 1984 » en position de Big Brother exterminateur de
tout rival. Mais il distille sans cesse ses venins et tisse inlassablement ses
toiles d’araignée.
Mélenchon, hélas,
au-delà de son exaspération, ne semble avoir ni la lucidité ni la culture pour
remettre en cause ses convictions révolutionnaires archaïques.
Car, n’en déplaise, à sa
bête noire Macron, c’est d’une véritable et novatrice contre-révolution dont la
France a aujourd’hui besoin : celle qui notamment organiserait la distinction
des pouvoirs, mais redonnant au pouvoir exécutif rien que sa place mais toute
sa place, la première, pour harmoniser les pouvoirs, conduire les politiques de
bien commun et arbitrer les intérêts.
Ce n’est qu’ainsi, même « le
diable portant pierre », que Mélenchon pourrait être un utile démon…