lundi 9 juillet 2018

En attendant son discours…


À moins qu’il ne commette le tour de force de ne rien dire d’essentiel, d’intéressant, de nouveau, aux parlementaires réunis ce jour en congrès à Versailles, bien sûr je réagirai, en fin de journée ou demain, au discours d’Emmanuel Macron.

J’en entends certains tomber dans la facilité d’un pré-commentaire à la lumière de la quasi certitude de l’usage de sa constante posture du « en même temps », certes désormais bien commode pour faire mouche sur la réalité de ses contradictions par-delà justement son invocation de mesures politiques nécessaires à mener simultanément sans contradiction.

Mais la clé de cela n’est pas politique, elle est psychiatrique, elle procède de l’évidente psychologie binaire du personnage. Il y en a eu d’ailleurs beaucoup comme lui au cours des siècles parmi les monarques et les présidents et même les papes.

Oui, la clé du comportement politique de Macron, ce n’est pas du tout qu’il annonce par exemple, comme bien d’autres avant lui, une politique de plus d’égalité et plus de liberté, chose contradictoire si on veut bien y réfléchir un tant soit peu. Non, en réalité, le « en même temps », c’est dans les méandres de son « moi », de son conscient et de son inconscient, que cela réside. Ainsi, de vouloir être simultanément le garant de l’autorité et de la dignité de l’État et de se faire photographier à l’Élysée avec Brigitte entouré de rapeurs homos d’un louque plus qu’inquiétant. 

Ainsi, de vouloir incarner en Afrique la grandeur de la France et de choisir, pour s’y exprimer, de se retremper dans une boîte de nuit de sa jeunesse dans les fumées de la marijuana parmi une faune certes évidemment triée et surveillée de bobos du cru.

Encore une fois, le « en même temps » macronien ne vise peut-être pas tant à la simultanéité de mesures politiques, économiques et sociales qu’à la satisfaction d’une exigence psychologique de conciliation d’appétits, instincts et orientations opposés comme le ying et le yang.

Le « en même temps » de Macron, au fond, c’est la recherche de son « tao » !

Cela dit, on verra bien tout à l’heure comment M. Macron pourra en même temps parler de respect de la personne humaine et de PMA, de refus du totalitarisme et de l’accueil de l’islamigration, de sécurité et de radicale complaisance pour les incendiaires de voitures jamais condamnés voire jamais poursuivis, voire jamais arrêtés.

Car il ne suffit pas d’être l’héritier bénéficiaire de la grandeur et de la splendeur de Versailles, ni de prendre dans le discours des accents bonaparto-gaulliens pour restaurer un État au service du bien commun national.