À moins qu’il ne
commette le tour de force de ne rien dire d’essentiel, d’intéressant, de
nouveau, aux parlementaires réunis ce jour en congrès à Versailles, bien sûr je
réagirai, en fin de journée ou demain, au discours d’Emmanuel Macron.
J’en entends certains
tomber dans la facilité d’un pré-commentaire à la lumière de la quasi certitude
de l’usage de sa constante posture du « en même temps », certes
désormais bien commode pour faire mouche sur la réalité de ses contradictions
par-delà justement son invocation de mesures politiques nécessaires à mener
simultanément sans contradiction.
Mais la clé de cela n’est
pas politique, elle est psychiatrique, elle procède de l’évidente psychologie
binaire du personnage. Il y en a eu d’ailleurs beaucoup comme lui au cours des
siècles parmi les monarques et les présidents et même les papes.
Oui, la clé du
comportement politique de Macron, ce n’est pas du tout qu’il annonce par
exemple, comme bien d’autres avant lui, une politique de plus d’égalité et plus
de liberté, chose contradictoire si on veut bien y réfléchir un tant soit peu. Non,
en réalité, le « en même temps », c’est dans les méandres de son « moi »,
de son conscient et de son inconscient, que cela réside. Ainsi, de vouloir être
simultanément le garant de l’autorité et de la dignité de l’État et de se faire
photographier à l’Élysée avec Brigitte entouré de rapeurs homos d’un louque
plus qu’inquiétant.
Ainsi, de vouloir
incarner en Afrique la grandeur de la France et de choisir, pour s’y exprimer,
de se retremper dans une boîte de nuit de sa jeunesse dans les fumées de la
marijuana parmi une faune certes évidemment triée et surveillée de bobos du
cru.
Encore une fois, le « en
même temps » macronien ne vise peut-être pas tant à la simultanéité de
mesures politiques, économiques et sociales qu’à la satisfaction d’une exigence
psychologique de conciliation d’appétits, instincts et orientations opposés
comme le ying et le yang.
Le « en même temps »
de Macron, au fond, c’est la recherche de son « tao » !
Cela dit, on verra bien
tout à l’heure comment M. Macron pourra en
même temps parler de respect de la personne humaine et de PMA, de refus du
totalitarisme et de l’accueil de l’islamigration, de sécurité et de radicale
complaisance pour les incendiaires de voitures jamais condamnés voire jamais
poursuivis, voire jamais arrêtés.
Car il ne suffit pas d’être
l’héritier bénéficiaire de la grandeur et de la splendeur de Versailles, ni de
prendre dans le discours des accents bonaparto-gaulliens pour restaurer un État
au service du bien commun national.