Comme je le développerai
peut-être un peu plus pour le prochain numéro de Reconquête, l’affaire « Benalla-Macron »
prouve une nouvelle fois, s’il en était besoin, combien la politique n’est pas,
tant s’en faut, uniquement une affaire de conception de l’intérêt général, de
prises de positions idéologiques et de décisions.
Emmanuel Macron est un
jacobin (exaltateur de « l’État-providence », voir son discours au
Congrès), il est dans cette logique un ardent saint-simonien et adepte de la
technocratie. Au XIX° siècle, le comte de Saint-Simon dont l’influence a été
considérable jusqu’à nos jours résumait un peu sa doctrine dans sa célèbre
formule « Il faut substituer l’administration
des choses au gouvernement des hommes ».
Formule par excellence
de la conception positiviste de la politique, se voulant exclusivement scientifique.
Et n’eut-il pas en effet comme collaborateur le jeune Auguste Comte, le
fondateur de la sociologie et de l’école positiviste ?
Cette volonté de
substituer la raison aux passions et aux pulsions fut reprise dans les pensées,
par ailleurs totalement aux antipodes d’un Engels prétendant élaborer avec Marx
le « socialisme vrai » ou socialisme scientifique, et d’un Charles
Maurras et de sa brillante école d’Action Française.
Ce dernier, voulant en
finir avec le règne de la subjectivité des opinions à la base du jeu
démocratique, de ses rhétoriques et de ses conflits partisans.
Or, de même que les
rationalistes saint-simoniens ne furent pas exempts des passions qui les
divisèrent, ni un Auguste Comte de son romantisme, voici, et c’est très
intéressant, que Macron le technocrate, Macron le positiviste saint-simonien et
rationaliste, Macron l’adepte prosélyte du meilleur des mondes de l’IVG et de
la PMA, est secoué par une crise que l’on ne peut bien analyser sans faire
appel à la psychiatrie.
Sa réception à l’Élysée, le jour de la fête de
la musique, pour une soirée « électro » d’un groupe de danseurs
rapeux sodomites éructeurs de pitoyables obscénités sans cesse réchauffées
avait déjà surpris.
La photo du couple
présidentiel parmi ces gugusses aux mimiques intéressantes a fait le tour du
monde médiatique et politique : Emmanuel est à l’évidence ravi de
contentement et Brigitte, très souriante, encore plus peut-être, entourée du
bras gauche familièrement protecteur d’un énergumène se façonnant une bouche
goulue alors qu’avec deux doigts de sa main droite il fait un signe de
victoire.
Victoire peut-être du « fils
d’immigré, noir et pédé » selon l’inscription sur le tee-shirt de l’un de
ces prosélytes de la délicate injonction « Danse enc… de ta mère ».
Ce qui, selon Benjamin Griveaux, ne saurait choquer que des rétrogrades
réactionnaires racistes incapables de comprendre le nouveau contexte culturel.
L’affaire initialement
dite « affaire Benalla » mais devenue une tempête politico-médiatique
« Ben Allah-Macron » ne peut être pleinement analysée qu’avec le
renfort de la psychiatrie pour observer et peut-être expliquer les goûts bigrement
glauques du couple présidentiel. En parfaite harmonie sans doute avec ceux de
Marlène Schiappa peut-être choisie comme secrétaire d’État à la condition
féminine surtout pour sa réussite dans le roman pornographique. Quel affligeant
conformisme à notre époque !
À l’évidence, Alexandre
Benalla était, jusqu’à son dramatique échouage du 1° mai, bien plus qu’un garde
des corps présidentiels : plutôt une sorte de grand frère protecteur,
sinon dominateur, fascinant gaillard dispensateur de multiples arrangements,
services et conseils et pouvant probablement tout comprendre de l’univers
psychiatrique du parfaitement « binaire » Macron ».
Ce dernier est en effet
comme un fascinant Janus dont un Shakespeare aurait tiré un intéressant
personnage pour une tragédie du pouvoir. Car, ne nous y trompons pas, si l’affaire
« Ben Allah-Macron » recouvre une grande part de comédie
politicienne, elle n’en est pas moins l’expression d’une grande tragédie, celle
d’une France livrée jusqu’au sommet de son État à la destruction de son
identité culturelle, facteur essentiel de sa décomposition génocidaire.