vendredi 27 juillet 2018

Benalla était grand et voyait peut-être en Macron son prophète...


Comme je le développerai peut-être un peu plus pour le prochain numéro de Reconquête, l’affaire « Benalla-Macron » prouve une nouvelle fois, s’il en était besoin, combien la politique n’est pas, tant s’en faut, uniquement une affaire de conception de l’intérêt général, de prises de positions idéologiques et de décisions.
 
Emmanuel Macron est un jacobin (exaltateur de « l’État-providence », voir son discours au Congrès), il est dans cette logique un ardent saint-simonien et adepte de la technocratie. Au XIX° siècle, le comte de Saint-Simon dont l’influence a été considérable jusqu’à nos jours résumait un peu sa doctrine dans sa célèbre formule « Il faut substituer l’administration des choses au gouvernement des hommes ».
 
Formule par excellence de la conception positiviste de la politique, se voulant exclusivement scientifique. Et n’eut-il pas en effet comme collaborateur le jeune Auguste Comte, le fondateur de la sociologie et de l’école positiviste ?

Cette volonté de substituer la raison aux passions et aux pulsions fut reprise dans les pensées, par ailleurs totalement aux antipodes d’un Engels prétendant élaborer avec Marx le « socialisme vrai » ou socialisme scientifique, et d’un Charles Maurras et de sa brillante école d’Action Française. 

Ce dernier, voulant en finir avec le règne de la subjectivité des opinions à la base du jeu démocratique, de ses rhétoriques et de ses conflits partisans.

Or, de même que les rationalistes saint-simoniens ne furent pas exempts des passions qui les divisèrent, ni un Auguste Comte de son romantisme, voici, et c’est très intéressant, que Macron le technocrate, Macron le positiviste saint-simonien et rationaliste, Macron l’adepte prosélyte du meilleur des mondes de l’IVG et de la PMA, est secoué par une crise que l’on ne peut bien analyser sans faire appel  à la psychiatrie.

 Sa réception à l’Élysée, le jour de la fête de la musique, pour une soirée « électro » d’un groupe de danseurs rapeux sodomites éructeurs de pitoyables obscénités sans cesse réchauffées avait déjà surpris.

La photo du couple présidentiel parmi ces gugusses aux mimiques intéressantes a fait le tour du monde médiatique et politique : Emmanuel est à l’évidence ravi de contentement et Brigitte, très souriante, encore plus peut-être, entourée du bras gauche familièrement protecteur d’un énergumène se façonnant une bouche goulue alors qu’avec deux doigts de sa main droite il fait un signe de victoire.

Victoire peut-être du « fils d’immigré, noir et pédé » selon l’inscription sur le tee-shirt de l’un de ces prosélytes de la délicate injonction « Danse enc… de ta mère ». Ce qui, selon Benjamin Griveaux, ne saurait choquer que des rétrogrades réactionnaires racistes incapables de comprendre le nouveau contexte culturel.

L’affaire initialement dite « affaire Benalla » mais devenue une tempête politico-médiatique « Ben Allah-Macron » ne peut être pleinement analysée qu’avec le renfort de la psychiatrie pour observer et peut-être expliquer les goûts bigrement glauques du couple présidentiel. En parfaite harmonie sans doute avec ceux de Marlène Schiappa peut-être choisie comme secrétaire d’État à la condition féminine surtout pour sa réussite dans le roman pornographique. Quel affligeant conformisme à notre époque !

À l’évidence, Alexandre Benalla était, jusqu’à son dramatique échouage du 1° mai, bien plus qu’un garde des corps présidentiels : plutôt une sorte de grand frère protecteur, sinon dominateur, fascinant gaillard dispensateur de multiples arrangements, services et conseils et pouvant probablement tout comprendre de l’univers psychiatrique du parfaitement « binaire » Macron ».

Ce dernier est en effet comme un fascinant Janus dont un Shakespeare aurait tiré un intéressant personnage pour une tragédie du pouvoir. Car, ne nous y trompons pas, si l’affaire « Ben Allah-Macron » recouvre une grande part de comédie politicienne, elle n’en est pas moins l’expression d’une grande tragédie, celle d’une France livrée jusqu’au sommet de son État à la destruction de son identité culturelle, facteur essentiel de sa décomposition génocidaire.