lundi 16 avril 2018

Nos réactions sur Macron hier à l’entretien de Chaillot : un peu de bon kung-fu au début mais une continuation médiocre et une affligeante conclusion.



1)     Ses interlocuteurs

Dans ce long entretien de près de trois heures, Emmanuel Macron a répondu aux questions ou critiques de deux journalistes de son choix : Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. 

Comme dans les duos de flics, le premier tenait le rôle du méchant, genre obstiné, agressif, répétitif, avec comme une tête de jacobin porteur de pique dans quelque film sur la prise de la Bastille. À la fin cependant, il émettra de bonnes observations sur la réalité de l’islam en France.

Le second, Edwy Plenel, est, on le sait, le grand inquisiteur de la République. Plenel et son sourire de rusé félin faussement bonhomme, au visage plissé comme celui d’un très vieux mandarin, son regard scrutateur filtrant de paupières sans cesse clignotantes ; Plenel selon les deux mots de « trotskyste culturel » ainsi qu’il s’est défini lui-même ; ce Plenel de velours, avec ses premières phrases d’interpellation ondoyante dans une sorte d’onction cléricale, puis sortant vite ses griffes confites dans la haine tchékiste.

2)    Macron, maître de kung-fu

La riposte de Macron à Plenel fut rapide et sans ambiguïté, mettant en avant la « malhonnêteté » des allégations de ce dernier. Il n’hésita pas ensuite à rappeler au grand inquisiteur et donneur de leçons ses propres turpitudes fiscales avec Mediapart.

Sans doute gardait-il dans sa réserve de réplique le rappel du soutien naguère de Plenel à l’islamiste Tariq Ramadan ; et plus encore celui, jadis, en 1972, dans rouge, au groupe palestinien terroriste Septembre noir massacreur de onze athlètes israéliens à Munich lors des Jeux Olympiques. Hélas, cela ne vint pas.

Quoi qu’il en fut, Plenel, médiocre dans ses tentatives d’escarmouche médiatique, mais non déstabilisé, se contenta ensuite d’un questionnement dans un registre gaucho-humanitariste ; de quoi susciter des accès de rire sarcastique chez son vieux camarade Krivine… Mais que de temps perdu alors que des questions essentielles ne furent pas abordées.

3)    Sur la guerre en Syrie

Comme on le sait, nous n’avons jamais eu aucune sympathie pour le régime baassiste syrien coupable au long des décennies de tant de massacres et assassinats au Liban.

Aussi n’en sommes-nous que plus à l’aise pour de deux maux choisir le moindre et ne pas souhaiter aujourd’hui une victoire de l’État islamique ou des autres islamo-jihadismes. 

Or, Emmanuel Macron n’a pas fourni les preuves de la responsabilité de l’État syrien dans le dernier massacre par gaz asphyxiant. De plus, alors qu’il était sur le point d’une victoire décisive dans la Ghouta, on ne comprend guère que ce dernier ait en quelque sorte commis l’erreur d’un nouveau crime par arme chimique. Cette occurrence est bien bizarre. Ce que l’on sait assurément, c’est qu’on ne sait pas tout !

4)    Sur les conflits sociaux ou tensions dans le monde étudiant.

Bien sûr, la tentative des deux journalistes de les amalgamer plus ou moins était une absurdité. La « convergence des luttes » est une ineptie gauchiste. Nous ne critiquerons pas Macron sur ce plan. 

Retraites et fiscalité

En revanche, ses arguments en faveur de la diminution des retraites des classes moyennes par encore de l’argumentation de la CSG, sont spécieux alors qu’il s’oppose à l’instauration d’un système de retraites, plus juste, par capitalisation. 

5)    Sur l’islamisme et l’islam

Oui, sur ce plan, Jean-Jacques Bourdin a esquissé, mais en vain, un début de questionnement : celui que pose la réalité en France d’une « société de mœurs islamiques », cela s’appelle « l’oumma », c’est selon le Coran : « la plus belle des communautés donnée aux hommes par Allah ». Et l’oumma n’a pas de frontières. Sur ce fait majeur fondamentalement déterminant pour l’avenir de notre pays, Emmanuel Macron a pataugé. Quand donc s’avisera-t-il d’accepter le fait que l’islam n’est pas seulement une religion mais une idéologie théocratique totalitaire ?

Or, pour conjurer les dangers de la « radicalisation » croissante d’une grande partie des jeunes musulmans et convertis à l’islam, ce n’est qu’en prenant le mal à sa « racine » (c’est l’étymologie de « radicalisation ») qu’on peut le combattre. C’est-à-dire en appuyant toutes les initiatives de déconstruction idéologique de l’islam et d’abord par l’analyse critique de ses textes indûment sacralisés.

Emmanuel Macron a répondu qu’il fallait « remettre de la République » dans l’Éducation Nationale. Bel aveu de l’échec de l’école laïque !

6)    L’Europe   

Les propos d’Emmanuel Macron sur les nations de l’Europe centrale, celles qui ont été libérées du carcan communiste, sont insupportables. Car ce que veulent, notamment la Pologne, la Hongrie, la Croatie, la Tchéquie et les autres, c’est tout simplement de ne pas retomber sous un nouveau joug islamo-ottoman. 

Ne sait-il pas combien on peut se sentir plus libre et plus en sécurité à Cracovie ou à Budapest qu’à Paris ? 

7)    Sur la condition féminine

Tout patelin, ce grand humaniste de Plenel s’est fait l’avocat de la cause des femmes suscitant ainsi comme une fusionnelle convergence avec Emmanuel Macron. Ce dernier a bien sûr évoqué le rôle éminent de sa secrétaire d’État Marlène Schiappa au service de ce qu’il entend être la grande cause de sa présidence : l’émancipation et l’égalité des femmes. 

Sans doute aurait-il pu apprendre aux téléspectateurs que cette dame, grande égérie de la « libre pensée », s’est donnée en spectacle le 7 mars dernier au théâtre Bobino avec Myriam El Khomri, ex-ministre du travail de Hollande, et Roselyne Bachelot, l’ancienne ministre de la Santé de Nicolas Sarkozy.

L’intitulé du spectacle : « Monologues du vagin ». Sur un tel titre on mesure combien Marlène Schiappa et ses délicates compagnes de théâtre vont faire avancer la cause des femmes en particulier et de la civilisation en général. 

Du progrès, à l’évidence, par rapport à Anna de Noailles ou à Sarah Bernhard. 

De quoi satisfaire ce bon monsieur Plenel !

Mais peut-être aussi cela est-il révélateur des approches freudiennes de la condition féminine qui semblent être celles d’Emmanuel Macron ?