1) Ses interlocuteurs
Dans ce long entretien
de près de trois heures, Emmanuel Macron a répondu aux questions ou critiques
de deux journalistes de son choix : Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel.
Comme dans les duos de
flics, le premier tenait le rôle du méchant, genre obstiné, agressif,
répétitif, avec comme une tête de jacobin porteur de pique dans quelque film
sur la prise de la Bastille. À la fin cependant, il émettra de bonnes
observations sur la réalité de l’islam en France.
Le second, Edwy Plenel,
est, on le sait, le grand inquisiteur de la République. Plenel et son sourire
de rusé félin faussement bonhomme, au visage plissé comme celui d’un très vieux
mandarin, son regard scrutateur filtrant de paupières sans cesse clignotantes ;
Plenel selon les deux mots de « trotskyste culturel » ainsi qu’il s’est
défini lui-même ; ce Plenel de velours, avec ses premières phrases d’interpellation
ondoyante dans une sorte d’onction cléricale, puis sortant vite ses griffes
confites dans la haine tchékiste.
2) Macron, maître de
kung-fu
La riposte de Macron à
Plenel fut rapide et sans ambiguïté, mettant en avant la « malhonnêteté »
des allégations de ce dernier. Il n’hésita pas ensuite à rappeler au grand
inquisiteur et donneur de leçons ses propres turpitudes fiscales avec
Mediapart.
Sans doute gardait-il
dans sa réserve de réplique le rappel du soutien naguère de Plenel à l’islamiste
Tariq Ramadan ; et plus encore celui, jadis, en 1972, dans rouge, au groupe
palestinien terroriste Septembre noir massacreur de onze athlètes israéliens à
Munich lors des Jeux Olympiques. Hélas, cela ne vint pas.
Quoi qu’il en fut,
Plenel, médiocre dans ses tentatives d’escarmouche médiatique, mais non
déstabilisé, se contenta ensuite d’un questionnement dans un registre gaucho-humanitariste ;
de quoi susciter des accès de rire sarcastique chez son vieux camarade Krivine…
Mais que de temps perdu alors que des questions essentielles ne furent pas abordées.
3) Sur la guerre en Syrie
Comme on le sait, nous n’avons
jamais eu aucune sympathie pour le régime baassiste syrien coupable au long des
décennies de tant de massacres et assassinats au Liban.
Aussi n’en sommes-nous
que plus à l’aise pour de deux maux choisir le moindre et ne pas souhaiter
aujourd’hui une victoire de l’État islamique ou des autres islamo-jihadismes.
Or, Emmanuel Macron n’a
pas fourni les preuves de la responsabilité de l’État syrien dans le dernier
massacre par gaz asphyxiant. De plus, alors qu’il était sur le point d’une
victoire décisive dans la Ghouta, on ne comprend guère que ce dernier ait en
quelque sorte commis l’erreur d’un nouveau crime par arme chimique. Cette occurrence
est bien bizarre. Ce que l’on sait assurément, c’est qu’on ne sait pas tout !
4) Sur les conflits sociaux
ou tensions dans le monde étudiant.
Bien sûr, la tentative
des deux journalistes de les amalgamer plus ou moins était une absurdité. La « convergence
des luttes » est une ineptie gauchiste. Nous ne critiquerons pas Macron
sur ce plan.
Retraites et fiscalité
En revanche, ses
arguments en faveur de la diminution des retraites des classes moyennes par
encore de l’argumentation de la CSG, sont spécieux alors qu’il s’oppose à l’instauration
d’un système de retraites, plus juste, par capitalisation.
5) Sur l’islamisme et l’islam
Oui, sur ce plan, Jean-Jacques
Bourdin a esquissé, mais en vain, un début de questionnement : celui que
pose la réalité en France d’une « société de mœurs islamiques », cela
s’appelle « l’oumma », c’est selon le Coran : « la plus belle des communautés donnée aux
hommes par Allah ». Et l’oumma n’a pas de frontières. Sur ce fait
majeur fondamentalement déterminant pour l’avenir de notre pays, Emmanuel
Macron a pataugé. Quand donc s’avisera-t-il d’accepter le fait que l’islam n’est
pas seulement une religion mais une idéologie théocratique totalitaire ?
Or, pour conjurer les
dangers de la « radicalisation » croissante d’une grande partie des
jeunes musulmans et convertis à l’islam, ce n’est qu’en prenant le mal à sa « racine »
(c’est l’étymologie de « radicalisation ») qu’on peut le combattre. C’est-à-dire
en appuyant toutes les initiatives de déconstruction idéologique de l’islam et
d’abord par l’analyse critique de ses textes indûment sacralisés.
Emmanuel Macron a
répondu qu’il fallait « remettre de la République » dans l’Éducation
Nationale. Bel aveu de l’échec de l’école laïque !
6) L’Europe
Les propos d’Emmanuel
Macron sur les nations de l’Europe centrale, celles qui ont été libérées du
carcan communiste, sont insupportables. Car ce que veulent, notamment la
Pologne, la Hongrie, la Croatie, la Tchéquie et les autres, c’est tout
simplement de ne pas retomber sous un nouveau joug islamo-ottoman.
Ne sait-il pas combien
on peut se sentir plus libre et plus en sécurité à Cracovie ou à Budapest qu’à
Paris ?
7) Sur la condition
féminine
Tout patelin, ce grand
humaniste de Plenel s’est fait l’avocat de la cause des femmes suscitant ainsi
comme une fusionnelle convergence avec Emmanuel Macron. Ce dernier a bien sûr
évoqué le rôle éminent de sa secrétaire d’État Marlène Schiappa au service de
ce qu’il entend être la grande cause de sa présidence : l’émancipation et
l’égalité des femmes.
Sans doute aurait-il pu
apprendre aux téléspectateurs que cette dame, grande égérie de la « libre
pensée », s’est donnée en spectacle le 7 mars dernier au théâtre Bobino
avec Myriam El Khomri, ex-ministre du travail de Hollande, et Roselyne
Bachelot, l’ancienne ministre de la Santé de Nicolas Sarkozy.
L’intitulé du spectacle :
« Monologues du vagin ». Sur un tel titre on mesure combien Marlène
Schiappa et ses délicates compagnes de théâtre vont faire avancer la cause des
femmes en particulier et de la civilisation en général.
Du progrès, à l’évidence,
par rapport à Anna de Noailles ou à Sarah Bernhard.
De quoi satisfaire ce
bon monsieur Plenel !
Mais peut-être aussi
cela est-il révélateur des approches freudiennes de la condition féminine qui
semblent être celles d’Emmanuel Macron ?