Le hasard des choses fait
que je dépouillais ce matin assez tôt, avec un jour de retard, la presse d’hier
et que je lisais avec attention l’article d’Eric Zemmour « Leçons
israéliennes ».
Prenant ensuite mon
café, j’écoutais Edwy Plenel, de Médiapart, interrogé très admirativement par
Nicolas Demorand sur France-Inter.
Une sorte de télescopage
à sécrétion jubilatoire pour moi !
J’ai de l’admiration
pour le talent d’Eric Zemmour mais, je l’ai déjà écrit, je ne partage pas tout de
son souverainisme étatiste, selon moi par trop jacobin et par trop gaullolâtre.
Mais il donne souvent par écrit des analyses remarquables et des synthèses très
brillantes et j’aime, quand il parle, son humour et ses flèches d’ironie.
Ce qu’il écrit dans les
premières lignes de son papier d’hier sur Israël est superbe.
Lisons : « Israël est un de ces sujets qui rendent fou.
Follement enamouré ou follement haineux… Israël est un de ces sujets qui
rendent manichéen, où l’histoire est prise en otage par les passions, où la
raison est sans cesse dévoyée par l’émotion, où les esprits les plus subtils et
les plus iconoclastes s’abîment dans la moraline et le compassionnel ».
Zemmour analyse après cela,
avec pertinence, le livre « Le siècle Balfour » de Philippe Simonnot
paru aux éditions Pierre Guillaume de Roux. Mais il n’est pas de mon propos ici
de commenter tout son commentaire.
J’en extrais donc seulement
le rappel selon lequel le sionisme est un « nationalisme imité des nationalismes ethnocentristes de la fin du XIX°
siècle ».
C’est ce que j’ai
développé dans mon « Histoire des juifs d’Abraham à nos jours » et
redit à l’occasion, notamment sur Radio-Courtoisie et Radio-Libertés pour
répliquer à ceux qui confondent le sionisme avec le mondialisme. Mais ce que je
retiens surtout du propos de Zemmour, c’est en effet le début, d’une vérité
que, si je puis dire, j’ai pu amplement mesurer.
J’ai été en effet durablement
la cible et la victime des deux folies qu’il évoque. Il y a eu d’abord celle
des traqueurs et inquisiteurs de ce que la fulgurante éditorialiste juive,
Annie Kriegel, avait dénoncé dans une lettre prophétique à Michel Rocard (3
avril 1990) comme « une insupportable police juive de la pensée ».
L’instrumentalisateur en
fut en 1983 l’ancien dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et
alors journaliste au Monde, le trotskyste Edwy Plenel.
J’observe qu’il se fait
aujourd’hui, avec des accents de Charles Péguy dont il se réclame désormais, quelquefois
le héraut avec son journal en ligne Mediapart d’un sourcilleux combat pour la
vérité.
Et peut-être en effet
a-t-il permis la sortie de quelques vérités du puits de l’occultation
politico-médiatique. Mais je note aussi qu’il ne manifeste aucune repentance
professionnelle pour la désinformation calomnieuse dont il usa maléfiquement à
mon égard, m’imposant ainsi de batailler judiciairement, et toujours
victorieusement, des années durant, comme je l’ai traité dans un de mes livres
(1). Plenel rendit ainsi fous de haine contre moi un certain nombre de juifs excités
par la venimeuse désinformation qu’il avait faite de mes propos.
Mais, ainsi que le dit
le dicton, comme « même le diable porte pierre », je dois au fond à
Plenel d’avoir, je crois, assez bien étudié pour mes répliques ce qui fut
longtemps désigné, et même encore peut-être, sous l’expression de « question
juive ». Je dois dire également que je n’ai heureusement pas manqué non
plus du soutien de juifs non trotskystes témoins de la vérité contre les lignes
de Plenel qui se rangeait à l’époque dans la revue juive Passages (n° 08,
juillet 1988) parmi les goys « yiddishisés ».
Mais la réalité étant
souvent dialectique, et comme j’ai toujours réprouvé, et religieusement de par
ma foi catholique, et scientifiquement de par ma raison et ma méditation de l’histoire,
tout antisémitisme, j’ai vu alors se dresser contre moi ceux qui relèvent, cher
Zemmour, de la folie anti-juive, anti-israélienne ou antisémite.
C’est ainsi notamment que
pour avoir signé avec plusieurs autres patrons d’émission de Radio-Courtoisie
une lettre demandant à Henry de Lesquen de démissionner de la présidence de
cette radio (pas de son émission !) tant qu’il serait, comme il l’affirmait,
candidat à la présidence de la République (avec un programme raciste et antisémite
délirant), non seulement l’individu ne se contenta pas de m’en exclure tout à
fait arbitrairement mais il me décida, selon ses fantasmes, agent d’Israël ou
suppôt du CRIF, vitupérant aussi l’AGRIF comme une officine du CRIF et une « escroquerie » !
Certes, eu égard à son
rôle médiatique, il est le seul des « rendus fous par Israël » contre
lequel j’ai été contraint de déposer plainte. Sans haine et non sans affliction,
attristé que j’étais de ses évolutions.
Plenel et Lesquen n’ont
pas été les seuls à me diffamer pour des raisons strictement inverses, à propos
d’Israël, « un de ces sujets qui rendent fous », en effet, cher
Zemmour. Et vous savez combien je l’ai vérifié !
À la suite de Plenel,
hier, et quelquefois encore aujourd’hui, j’ai en effet vu s’engouffrer contre
moi quelques tristes désinformateurs fanatiques plus ou moins supplétifs de
cette police de la pensée lucidement dénoncée par Annie Kriegel. Plenel, lui, aujourd’hui, manifestant une arabophilie sans
nuances, fait plutôt dans la traque à la soi-disant islamophobie.
Symétriquement, dans le
sillage de Lesquen, j’ai enregistré de même des expressions d’animosité voire
de haine de quelques individus portés ou plutôt sans cesse agités par un obsessionnel
et délirant antisémitisme. Cela ne m’inquiète ni ne m’abat. Pourquoi ? Simple
affaire peut-être de tempérament, de conviction, de la recherche un brin
batailleuse de la vérité qui rend libre et de la pitié pour les méchants et de
l’indulgence pour les fous.
Mais sans doute,
par-delà mes imperfections, pour l’amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ et pour
sa mère, la sainte Vierge Marie, et pour Saint Joseph et tous les apôtres dont
on ne saurait oublier qu’ils étaient, je crois, quelque peu de race sémite
comme l’ont rappelé, face à la double monstruosité totalitaire communiste et
nazie, les papes Pie XI et Pie XII.
(1) « Bernard Antony
raconte – tome II – 15 procès face aux calomnies médiatiques.
Préface de
Cécile Montmirail.
Postface de
Me Jérôme Triomphe, 22 €.