mercredi 14 mars 2018

La France gouvernée par Macron-Bendit ?


Ce matin, Thomas Legrand sur France-Inter évoque le procès du groupe de Tarnac dont j’ai traité ici–même hier.

Une présentation avec beaucoup de sympathie, quasi énamourée !

Certes, selon lui, à l’époque des faits, il s’agissait d’un groupe d’ultra-gauche mais pas véritablement terroriste. Somme toute des écolos un peu extrémistes, dans la mouvance, dit-il, « anarcho-libertaire ». Il ne prononce pas le mot « situationniste » ni celui de « Tiqqoun ». 

Dommage, car à l’heure où il parle, l’ancien libertaire et situationniste Cohn-Bendit est peut-être déjà arrivé dans le studio, où il va être le « grand invité » de la matinale de France-Inter de Léa Salamé et surtout, ce matin-là, pour être principalement questionné par Nicolas Demorand. 

Mais auparavant, après le journal, c’est le billet de Bernard Guetta. On se connaît bien dans tout ce petit monde de l’expression médiatique. On peut imaginer qu’à la pause, ils se racontent bien des souvenirs. Guetta et Cohn-Bendit ont au moins mai 68 en commun. Le premier chez les Mao, le second avec son mouvement du 22 mars. 

Demorand et Guetta ont aussi en commun une partie de leur jeunesse au Maroc. (Tout comme Patrick Cohen passé à Europe 1).

Mais le plus politiquement intéressant va résider dans les propos de Cohn-Bendit. Demorand, parfaitement au courant, l’interroge sur sa proximité politique avec Emmanuel Macron. Cohn-Bendit semble être devenu pour ce dernier une sorte de conseiller complice. Les deux hommes, en effet, se rencontrent fréquemment. À l’écouter, on mesure combien celui qui fut il y a cinquante ans le communiste libertaire « Danny le rouge » et aussi l’anarchiste « Danny le noir » est aujourd’hui en parfaite connivence avec Macron sur le libéralisme « sociétal ». 

Somme toute, toujours portés l’un et l’autre par l’idéologie déconstructionniste et l’utopie du meilleur des mondes. C’était vrai de François Hollande mais lui, c’était un vaniteux jouisseur imbécile au premier degré, ce que l’on a encore vérifié avant-hier avec ses propos de matamore sur Poutine : lui, Hollande, au pouvoir, ce dernier n’aurait qu’à bien se tenir ! 

Macron et Cohn-Bendit sont beaucoup plus intelligents, beaucoup plus subtils. Donc, sur le fond, beaucoup plus sociétalement pervers.

Devant partir, je n’ai pas écouté ensuite Claude Askolovitch pas si nul non plus dans son registre fréquent d’humaniste au grand cœur. Mais lui aussi n’est pas sans éléments de convergence politico-culturelle de gauche avec les journalistes précités.

On ne peut certes reprocher à aucun d’entre eux d’avoir pactisé avec quelque officine que ce soit, de droite authentique. La franc-macronnerie leur convient. Et voilà notre pays gouverné d’une certaine manière par un être idéologique nouveau : Macron-Bendit. 

Somme toute, l’union de deux "alpha plus" tels que dans « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley ou encore deux membres de « l’hyperclasse » telle que présentée dans le dictionnaire du XXI° siècle de Jacques Attali.