Ce matin, Thomas Legrand sur France-Inter évoque le procès du groupe de Tarnac dont j’ai traité ici–même hier.
Une présentation avec
beaucoup de sympathie, quasi énamourée !
Certes, selon lui, à l’époque
des faits, il s’agissait d’un groupe d’ultra-gauche mais pas
véritablement terroriste. Somme toute des écolos un peu extrémistes, dans la
mouvance, dit-il, « anarcho-libertaire ». Il ne prononce pas le mot « situationniste »
ni celui de « Tiqqoun ».
Dommage, car à l’heure
où il parle, l’ancien libertaire et situationniste Cohn-Bendit est peut-être
déjà arrivé dans le studio, où il va être le « grand invité » de la
matinale de France-Inter de Léa Salamé et surtout, ce matin-là, pour être principalement
questionné par Nicolas Demorand.
Mais auparavant, après
le journal, c’est le billet de Bernard Guetta. On se connaît bien dans tout ce
petit monde de l’expression médiatique. On peut imaginer qu’à la pause, ils se
racontent bien des souvenirs. Guetta et Cohn-Bendit ont au moins mai 68 en
commun. Le premier chez les Mao, le second avec son mouvement du 22 mars.
Demorand et Guetta ont aussi
en commun une partie de leur jeunesse au Maroc. (Tout comme Patrick Cohen passé
à Europe 1).
Mais le plus
politiquement intéressant va résider dans les propos de Cohn-Bendit. Demorand,
parfaitement au courant, l’interroge sur sa proximité politique avec Emmanuel
Macron. Cohn-Bendit semble être devenu pour ce dernier une sorte de conseiller
complice. Les deux hommes, en effet, se rencontrent fréquemment. À l’écouter,
on mesure combien celui qui fut il y a cinquante ans le communiste libertaire « Danny
le rouge » et aussi l’anarchiste « Danny le noir » est aujourd’hui
en parfaite connivence avec Macron sur le libéralisme « sociétal ».
Somme toute, toujours
portés l’un et l’autre par l’idéologie déconstructionniste et l’utopie du
meilleur des mondes. C’était vrai de François Hollande mais lui, c’était un
vaniteux jouisseur imbécile au premier degré, ce que l’on a encore vérifié
avant-hier avec ses propos de matamore sur Poutine : lui, Hollande, au
pouvoir, ce dernier n’aurait qu’à bien se tenir !
Macron et Cohn-Bendit sont
beaucoup plus intelligents, beaucoup plus subtils. Donc, sur le fond, beaucoup
plus sociétalement pervers.
Devant partir, je n’ai
pas écouté ensuite Claude Askolovitch pas si nul non plus dans son registre
fréquent d’humaniste au grand cœur. Mais lui aussi n’est pas sans éléments de
convergence politico-culturelle de gauche avec les journalistes précités.
On ne peut certes reprocher
à aucun d’entre eux d’avoir pactisé avec quelque officine que ce soit, de
droite authentique. La franc-macronnerie leur convient. Et voilà notre pays
gouverné d’une certaine manière par un être idéologique nouveau :
Macron-Bendit.
Somme toute, l’union de deux "alpha plus" tels que dans « Le
meilleur des mondes » d’Aldous Huxley ou encore deux membres de « l’hyperclasse »
telle que présentée dans le dictionnaire du XXI° siècle de Jacques Attali.