Ce matin 8 janvier sur France-Inter,
la très médiocre gaucho-conformiste Sophie Aram y allait d’un énième couplet
sur le droit sans restriction à la critique des religions. Tout cela
naturellement pour exalter la grandeur de la mission libératrice de Charlie.
Rien de bien neuf donc
si ce n’était que, la veille, dans d’autres émissions, on évoquait la bien
triste situation de l’organe désormais quasi officiel de la laïcocratie républicaine.
Notons au passage que Charlie
ne s’en est jamais pris à « la secrète religion de la République, la
religion maçonnique … ».
Mais nonobstant cela,
depuis les grands tirages suscités après l’horreur des attentats et la
curiosité d’un grand nombre de découvrir ce qu’était « l’esprit Charlie »,
le chiffre des lecteurs de l’affligeant périodique scatologique a très vite
dégringolé :
-
Moins
de trente mille exemplaires vendus en kiosque.
-
Trente
mille abonnés encore.
Mais, on le sait, le
deuxième chiffre est celui d’une entourloupe. En effet, des collectivités ont
massivement souscrit des abonnements. Par exemple, à la mairie de Paris de dame
Hidalgo. Une énorme majorité des abonnements permettant la survie de Charlie
provient ainsi d’un soutien par l’argent public.
Je l’ai déjà écrit, je
suis aussi pour ma part très partisan de la liberté de critique des religions
mais de toutes les religions, y compris celle du Grand-Orient et autres
obédiences ésotériques.
Et j’ai dans ma
bibliothèque bien des ouvrages de nombre d’auteurs ayant utilisé leur talent,
et souvent déversé leur redoutable venin, contre ma religion : somme
toute, ma foi, et mes convictions catholiques au défi de leurs critiques et
attaques quelquefois très positivement décapantes, comme disait Gustave Thibon.
Ce matin devant les
rayonnages de ma bibliothèque consacrés aux livres de réflexion chrétienne, mais
aussi anti-chrétienne ou anti-cléricale, je regarde les titres de Voltaire, de
Diderot, de Rousseau, de Proudhon, de Kant, d’Hegel, de Marx, de Clémenceau, de
Jaurès, de Blum, et aussi bien sûr de Renan, de Nietzche, d’Auguste comte, ces
trois derniers avec toute la part positive de leur pensée. Et je n’oublie pas,
rangé ailleurs, le toujours bien vivant et à maints égards sympathique par-delà
de fondamentales divergences, Alain de Benoist.
Et je ne décevrais ce
dernier, s’il apprenait que l’on peut trouver aussi en une autre pièce les
ouvrages traitant de Julien l’apostat. Même s’il eut tort, je ne considère pas
avec mépris ce dernier, confronté qu’il était à des problématiques de son temps
qui ne sont pas sans rappeler les nôtres.
Je pense à tous ces critiques
et caustiques anti-chrétiens et à bien d’autres encore, certains non sans
raisons quelquefois fondées, dignes d’être prises en considération, mais d’autres,
hélas, talentueux dans leur injustice et souvent brillants dans leur haine.
Comme il en fut,
analogiquement d’un Céline, dans ses pamphlets de détestation anti-juive, dont
on parle aujourd’hui.
Mais quand je considère
la misérable continuité de Charlie que nous transfère régulièrement un employé
de la camarade Hidalgo, je me dis que bien peu de tous ceux que j’ai ci-dessus
évoqués auraient éprouvé autre chose qu’un mélange de commisération, de mépris,
de tristesse, de dégoût, devant l’accablante médiocrité de scatologie toujours recommencée
de Charlie.
On me dit, « si non
evero e ben trovato », qu’à Charlie on célèbrera bientôt, en grande pompe,
les 666 « meilleurs dessins de
sodomie », parmi des milliers publiés depuis les débuts de ce canard. Ce sera
en présence de nombre de personnalités du « chaubize » et de tous les
partis sans exception.
Ce serait, paraît-il,
sous le patronage d’enfer de l’illustrissime défunt démoniaque sodomite, le
grand humaniste Pierre Bergé et de son compagnon parfumeur et couturier Yves
Saint-Laurent.
En attendant, la vérité,
c’est que Charlie, malgré les encensements des médias et des hautes autorités
de la République, est inexorablement tombé des mains, après une ou deux tentatives,
de la quasi-totalité du million des nouveaux acheteurs d’il y a trois ans. L’immense
majorité d’entre eux n’a en effet rien trouvé de lisible dans des articles d’intellocrates,
abscons pour la plupart, microscopiquement compactés ; ni de risible ni de joyeux dans la même
obscénité scatologique toujours recommencée, aux antipodes de toute verdeur
gauloise ou de la belle truculence rabelaisienne.
Non, décidément, on ne
voit pas en quoi la critique des religions doit passer par l’obscénité
sodomite.
Et si finalement l’incomparable
médiocrité purulente de Charlie était déjà en ce monde un châtiment post-mortem
de Voltaire ?