Emmanuel
Macron est en Chine, accompagné notamment par Laurent Fabius et par
l’inénarrable « libéral » Jean-Pierre Raffarin grand admirateur
depuis longtemps du régime le plus policier et répressif de notre époque dans
une perfection inégalée du totalitarisme marxiste-léniniste.
Avec
eux, nombre de grands patrons attirés sans doute aussi par les formes modernes
de la route de la soie désormais transcontinentale et multimodale que veut
développer Xi-Jinping.
On
ne reprochera pas à Emmanuel Macron de mener une nécessaire politique d’État à
État, ni de vouloir rechercher, même s’il en évite le mot, plus de réciprocité
et donc d’équilibre dans les échanges commerciaux des deux pays. D’autant que
l’Allemagne, pays qui a le génie de l’exportation, ne nous a pas attendu pour
conclure beaucoup de marchés avec un empire toujours dit « du
milieu » mais qui, depuis le siècle dernier, n’a cessé d’élargir sa
circonférence.
Mais
quand on se remémore que notre État, et bien d’autres aussi, ne voulaient de
relations ni commerciales, ni politiques, ni culturelles avec l’Afrique du sud
du temps de l’apartheid ou avec le Chili du général Pinochet, on ne peut
qu’ironiser sur les grandes envolées d’affection pour le régime chinois
infiniment pire.
Dans la continuité du maoïsme,
mais son système étant solidement établi, ce dernier n’a plus besoin de mener
des politique d’extermination. Même l’immense Tibet est désormais totalement
sous contrôle. Sa population d’origine n’a cessé d’être réduite par rapport à
une sinisation continue et massive. Les Tibétains de souche, avec leurs
derniers monastères-musées, ne constituent plus désormais qu’un reliquat de
population ancienne, d’intérêt archéologique et ethnologique. Analogie avec la
raréfaction continuelle de notre population de culture, sinon d’origine,
française.
Avec
le progrès technologique dans tous les moyens de surveiller les comportements
des citoyens, la Chine communiste innove. Le Big-Brother bolchevique chinois,
sous la férule de ce bon camarade Xi, a établi une notation continue de tous
les individus de l’empire selon leur empressement à appliquer dans tous les
aspects de la vie individuelle et collective les lois et les directives du
parti.
Y
contrevenir vaut le départ dans un autre monde parfaitement opaque d’où ne
parviennent plus les échos des souffrances, des tortures et des agonies :
celui des prisons et des camps qu’une immense et omnipotente police veille à
maintenir au plus haut niveau de remplissage.
Quant
aux questions du respect de la vie innocente et de la défense des droits
élémentaires de la personne humaine, les aborder relève en Chine d’un
aventurisme suicidaire.
Aussi,
lorsque je lis ou entends dans quelques courants d’extrême-droite ou
d’ultra-gauche désigner comme seul ennemi absolu le mondialisme, selon eux
euro-israélo-arabo-américain, je ne puis que trouver leur analyse bien
sommaire, bien binaire, bien manichéenne. Surtout lorsqu’ils exaltent comme
d’heureux contrepoids de liberté et de souveraineté la Chine et la Corée du
nord et leur entente avec l’Iran et la Russie.
On
a pu s’en apercevoir, je n’ai guère eu pour ma part d’illusions sur la
politique de Donald Trump à la personnalité inquiétante. Je luis préfère
certes, esthétiquement, celle de Poutine manifestement plus équilibré.
Mais
si je ne regarde donc pas les États-Unis comme un paradis ni comme acceptable
leur système impérialiste, je crois aussi que la Chine communiste est à un
degré bien pire dans le mal une infernale perfection totalitaire puisque
construite sur un parti dirigeant tout sur le modèle lénino-maoïste : la
politique, l’économique, le judiciaire,
le culturel, le social, le religieux, la famille, l’éducation. On s’en
rapproche direz-vous. C’est hélas vrai ! Mais combattons donc chez nous
les avancées infernales sans nous illusionner sur le modèle chinois bien pire
encore.
Et pour finir, non pas un peu
de prophétie dont je me garde bien mais peut-être,brièvement, un peu de
réalisme géopolitique et d’essai de prospective.
Je
ne crois pas d’abord que l’entente russo-chinoise soit durable.
Pourquoi ?Parce que l’immense espace russe est encore bien dépeuplé et que
la démographie russe, malgré tous les efforts du régime de Poutine n’est pas
très prometteuse.
Parce
que la Chine, dont le régime ne pourra maintenir l’obligation de l’enfant
unique, ne pourra qu’être toujours plus attirée par ce qui est susceptible
d’être peuplé dans les territoires trop vides de la Russie.
Aussi,
bien qu’il existe certes de puissants tenants d’une unification totalitaire
mondialiste de notre planète, je suis fort sceptique sur leur chance de faire
aboutir leur projet pervers. Cela ne signifie nullement qu’il faut être
radicalement hostile au principe même, très catholique, d’une recherche de
l’harmonie des nations par une entente pour une gouvernance mondiale. C’est ce
qu’avait développé dans son encyclique « Caritas in veritate » le bon
pape désormais hélas « émérite » Benoit XVI.