lundi 13 novembre 2017

Ma cathédrale à La Mecque ?



Certains s’en souviennent-ils, il y a bien maintenant plus d’une vingtaine d’années, j’avais lancé la revendication inscrite sur les banderoles de Chrétienté-Solidarité : « Une cathédrale à La Mecque ».

Ceci en légitime exigence de réciprocité avec l’islam construisant à Rome une mosquée avec un minaret très élevé. J’avais à cette fin demandé à être reçu à l’ambassade d’Arabie saoudite à Paris. Les deux conseillers qui me reçurent, après m’avoir fait servir un bon café, manquèrent de s’étouffer dans le leur lorsque je leur fis part de l’objet de ma visite. 

Les années passèrent et, faute dans l’immédiat de pouvoir espérer une mosquée à La Mecque, je sollicitai alors épistolairement le richissime prince Al Walid Bin Talal Bin Abdulaziz Al Saoud. Ce dernier, pour la plus grande joie de Nicolas Sarkozy, venait de financer au Louvre des salles des arts de l’islam, notamment pour faire passer le message d’un islam de paix et de tolérance. 

Avec lui aussi, j’usais d’arguments de la réciprocité. Regrettant, faute de cathédrale, qu’aucune église ne soit construite en Arabie saoudite, je lui demandais d’intercéder pour le moins en faveur de la construction à Ryad du musée d’art chrétien que je sollicitais. Le prince ne me répondit pas.

Voilà qu’il a été arrêté et emprisonné dans le cadre de la grande épuration menée par le prince Bin Salman, qui devrait, sauf retournement fâcheux pour lui, bientôt monter sur le trône. Certes un « musée du Louvre » vient d’être inauguré à Abu Dhabi, un des « émirats arabes unis », par Emmanuel Macron. Mais ce n’est pas en Arabie saoudite et ce n’est pas un musée des arts chrétiens. 

Pour l’heure, espérons donc que le probable nouveau monarque, qui annonce une volonté de remise en cause du rigorisme wahabiste, aura à cœur de la concrétiser par la mise enfin en chantier d’une cathédrale à La Mecque ou tout au moins à Ryad ou à Djeddah. 

Et de même, en y faisant construire un musée des arts du christianisme. 


Sur la décision du Conseil d’État de retrait de la croix du monument à Jean-Paul II de Ploërmel.

Nous avons eu la joie mercredi dernier d’une belle émission sur Radio-Courtoisie avec Jean-Louis Harouel à propos de son livre « Droite-gauche, ce n’est pas fini ». Jean-Louis Harouel est un éminent juriste, agrégé des facultés de droit et professeur émérite de droit constitutionnel à l’université de Panthéon-Assas.

Après l’article de l’avocat Gilles-William Goldnadel qualifiant la décision du conseil d’État de « prétexte juridiquement insensé du respect de la laïcité », il développe pour sa part les raisons de son opposition à cette mesure dans un important article dans Valeurs Actuelles du 9 novembre.

Pour cet éminent constitutionnaliste, il s’agit d’une interprétation de la loi de 1905 par des « laïcistes » s’inscrivant « dans l’actuelle chasse hystérique aux crèches et aux croix, qui manifeste une peur panique des traces religieuses de notre histoire et de notre géographie ». 

En convergence avec ceci, Monseigneur Jeanbart, l’archevêque grec catholique d’Alep en Syrie, a notamment déclaré : « Votre laïcité est malade ! ».

C’est en effet peut-être désormais aux chrétiens de se mobiliser pour une saine laïcité contre les laïcards qui font de leur laïcisme une idéologie de guerre civile.