Certains s’en
souviennent-ils, il y a bien maintenant plus d’une vingtaine d’années, j’avais
lancé la revendication inscrite sur les banderoles de Chrétienté-Solidarité :
« Une cathédrale à La Mecque ».
Ceci en légitime
exigence de réciprocité avec l’islam construisant à Rome une mosquée avec un
minaret très élevé. J’avais à cette fin demandé à être reçu à l’ambassade d’Arabie
saoudite à Paris. Les deux conseillers qui me reçurent, après m’avoir fait
servir un bon café, manquèrent de s’étouffer dans le leur lorsque je leur fis
part de l’objet de ma visite.
Les années passèrent et,
faute dans l’immédiat de pouvoir espérer une mosquée à La Mecque, je sollicitai
alors épistolairement le richissime prince Al Walid Bin Talal Bin Abdulaziz Al
Saoud. Ce dernier, pour la plus grande joie de Nicolas Sarkozy, venait de
financer au Louvre des salles des arts de l’islam, notamment pour faire passer
le message d’un islam de paix et de tolérance.
Avec lui aussi, j’usais
d’arguments de la réciprocité. Regrettant, faute de cathédrale, qu’aucune
église ne soit construite en Arabie saoudite, je lui demandais d’intercéder pour
le moins en faveur de la construction à Ryad du musée d’art chrétien que je
sollicitais. Le prince ne me répondit pas.
Voilà qu’il a été arrêté
et emprisonné dans le cadre de la grande épuration menée par le prince Bin
Salman, qui devrait, sauf retournement fâcheux pour lui, bientôt monter sur le
trône. Certes un « musée du Louvre » vient d’être inauguré à Abu
Dhabi, un des « émirats arabes unis », par Emmanuel Macron. Mais ce n’est
pas en Arabie saoudite et ce n’est pas un musée des arts chrétiens.
Pour l’heure, espérons
donc que le probable nouveau monarque, qui annonce une volonté de remise en
cause du rigorisme wahabiste, aura à cœur de la concrétiser par la mise enfin
en chantier d’une cathédrale à La Mecque ou tout au moins à Ryad ou à Djeddah.
Et de même, en y faisant
construire un musée des arts du christianisme.
Sur la décision du Conseil d’État de retrait de la croix du
monument à Jean-Paul II de Ploërmel.
Nous avons eu la joie
mercredi dernier d’une belle émission sur Radio-Courtoisie avec Jean-Louis
Harouel à propos de son livre « Droite-gauche, ce n’est pas fini ». Jean-Louis
Harouel est un éminent juriste, agrégé des facultés de droit et professeur émérite
de droit constitutionnel à l’université de Panthéon-Assas.
Après l’article de l’avocat
Gilles-William Goldnadel qualifiant la décision du conseil d’État de « prétexte
juridiquement insensé du respect de la laïcité », il développe pour sa
part les raisons de son opposition à cette mesure dans un important article dans
Valeurs Actuelles du 9 novembre.
Pour cet éminent
constitutionnaliste, il s’agit d’une interprétation de la loi de 1905 par des « laïcistes »
s’inscrivant « dans l’actuelle
chasse hystérique aux crèches et aux croix, qui manifeste une peur panique des
traces religieuses de notre histoire et de notre géographie ».
En convergence avec
ceci, Monseigneur Jeanbart, l’archevêque grec catholique d’Alep en Syrie, a notamment
déclaré : « Votre laïcité est
malade ! ».
C’est en effet peut-être
désormais aux chrétiens de se mobiliser pour une saine laïcité contre les laïcards
qui font de leur laïcisme une idéologie de guerre civile.