lundi 16 octobre 2017

Macron sous les pattes du Dragon ?



Sans doute, me dira-t-on, ne suis-je pas tout à fait fermé à la spiritualité du dit « art contemporain » que d’ordinaire je n’aime pas. 

Car, hier au soir, essayant de regarder et écouter Macron s’exprimer volubilement en son bureau sur les questions posées par trois journalistes déférents et en l’occurrence timides, j’éprouvais de la difficulté à suivre. 

Mon regard était en effet sans cesse attiré voire fasciné par le tableau accroché sur sa gauche au-dessus de la cheminée. Cette peinture, vous l’avez vue, est figurativement celle de deux lourdes pattes écaillées de monstre antédiluvien à la manière de ces effrayants dragons tueurs de l’île de Komodo. 

Mais elles suscitent plus symboliquement différentes idées d’une monstruosité prédatrice. Je ne pouvais m’empêcher de les imaginer alternativement comme celles d’un DSK ou d’un Weinstein en recherche de proie sexuelle ou comme la symbolisation du « gros animal » totalitaire selon l’expression chère à Simone Weil (la philosophe !) que, curieusement, Emmanuel Macron cite à peu près dans chacun de ses discours d’orientation, j’y reviendrai…
Bien sûr, Simone Weil (la philosophe, pas celle du Panthéon !) avait tiré son concept du « gros animal » de Thomas Hobbes dans son œuvre métaphorique magistrale sur l’État dévoreur : « Léviathan », le nom hébreu de la bête de l’Apocalypse dans la Bible. 

Peut-être, sans doute même, Macron médite-t-il quelque peu en regardant ce tableau du peintre belge Pierre Alechinsky. Est-ce cela qui lui donne sa grande force, dit-on, d’insomnie ? Elisabeth et moi, nous ne supporterions ces pattes monstrueuses, ni dans notre chambre ni même dans notre bibliothèque. 

Donc à la vérité, cette peinture est en effet porteuse d’un puissant symbolisme de la réalité de l’État totalitaire engloutissant l’humanité. Resterait à savoir si Emmanuel Macron n’éprouve pas comme une étrange fascination pour cette fantasmagorie diabolique ? Mais alors, que fait-il de la pensée de Simone Weil ? Pour ma part, j’en ai reçu la connaissance et le goût par mon maître et ami Gustave Thibon (qui l’accueillit pendant la guerre et rassembla ses écrits laissés chez lui dans « La pesanteur et la grâce »).

Comment donc, s’il se nourrit des réflexions de Simone Weil, peut-il mener une politique qui va autant à l’encontre des valeurs de « l’enracinement » qu’elle a notamment bien défendues sous ce titre ? 

Et comment peut-il avoir pour ministre madame Marlène Schiappa, personnage d’idéologie de la « libre pensée »,  l’organisation maçonnique la plus fanatiquement antichrétienne qui soit, aux antipodes infernales de la pensée de l’auteur des « Intuitions préchrétiennes » ? 

Propos de Macron

  • PMA et GPA
Je ne les ai pas reçus avec la même triste approbation que madame Ludovine de la Rochère !
En revanche, j’ai lu sur ces questions, avec beaucoup plus de plaisir, l’article scintillant de mardi dernier, dans la page Débats du Figaro, de madame Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit constitutionnel et vice-présidente de l’association française de droit constitutionnel. Avec un humour qui n’a rien de blasphématoire, elle écrivait que « selon madame Schiappa, la loi française dite « bioéthique » devrait reconnaître en 2018 un droit à l’immaculée conception aux femmes célibataires et lesbiennes en mal d’enfants que la relation physique avec le sexe opposé indispose ».

Le concept d’égalité est en effet décidément détourné et frelaté à toutes les sauces de la perversion idéologique. Schiappa et ses semblables pensent ainsi que le fait de ne pas vouloir concevoir naturellement est un droit qui ne doit pas empêcher de faire naître un enfant pour quelque triade - voire plus si affinités ! – pour contenter ces femmes qui ne veulent surtout pas être égales aux autres et ne veulent enfanter qu’après la fécondation la plus désincarnée possible et biologiquement aseptisée. 

Pour elles somme toute, la création a été scandaleusement différentialiste en ne faisant pas de tous les humains des êtres aussi hermaphrodites que les escargots. 

Je viens d’entendre ce jour Marlène Schiappa affirmer à l’émission de 13 h de France-Inter sa certitude que le « droit » d’avoir des enfants ne pourra être refusé aux « couples » homosexuels masculins. 

Dans ce cas, chère madame de la Rochère, il est bien évident, sauf manque d’information de ma part sur les progrès de la science, qui permettraient enfin aux hommes d’accoucher selon les vœux et les prophéties de madame Badinter sur son meilleur des mondes, qu’il s’agirait bien de GPA ! 

Aussi, selon la pertinente observation d’Anne Cognac de l’AGRIF, les grosses pattes de dragon selon Alechinsky ne seraient-elles pas la symbolisation métaphorique d’  « En Marche » ?
Et si Macron ne citait Simone Weil (pas celle du Panthéon !) que pour mieux nous dissimuler quelque allégeance à aller toujours plus vers le meilleur des mondes du monstrueux Léviathan totalitaire ?


  •  Sur les faits de « harcèlement » et la police de sécurité quotidienne par la verbalisation.


Nul doute que l’on s’esclaffera longtemps à l’évocation des propos et propositions de M. Macron et de Marlène Schiappa sur la question. Non pas qu’il n’y ait pas une insupportable et révoltante réalité grandissante de mœurs de harcèlement sexuel dans notre pays. Mais du fait de qui ? Sinon pas toujours, mais fréquemment, celui d’individus chassant souvent en bande, comme dans les événements de triste mémoire de Cologne, n’ayant pas été éduqués dans une culture de respect de la femme mais bien au contraire dans une certitude vaguement idéologico-religieuse de son infériorité de nature.

Et méprisant de surcroît comme une vile engeance mécréante celles ne se couvrant pas selon d’imprescriptibles règles. 

Les faits sont têtus ! Nul ne peut sérieusement les nier. Ni monsieur Macron ni dame Schiappa, même s’ils ne prennent pas souvent et n’importe où les transports en commun.

Alors voici que de leurs chapeaux de prestidigitateurs, les ministres de la franc-maçonnerie Collomb et Schiappa ont tiré l’idée merveilleuse d’une « police de sécurité du quotidien », dont l’exacte mission sera de verbaliser ! Et bien sûr, en tous temps et en tous lieux ! 

Macron tient décidément à cette idée démocratique et même citoyenne de la pratique de la verbalisation déjà annoncée dans sa campagne présidentielle. 

Scrongneugneu, les jeunes irrespectueux n’auront qu’à bien se tenir, la police de Schiappa-Big-Mother les surveillera. On s’en doute, déjà cela sème l’effroi chez les harceleurs dans les quartiers de l’insécurité quotidienne. Et suscite aussi beaucoup de joie chez les policiers dont les effectifs pour la verbalisation massive devront être portés pour le moins à plus de dix fois ceux de l’opération sentinelle avec une politique de recrutement massif. 

Une diminution du chômage en perspective ! 

Et c’est ainsi qu’Allah est grand ! Comme aurait conclu notre grand Alexandre Vialatte, par ailleurs sublime traducteur de Kafka. 


 


La réaction d’Anne Cognac
C'est bien volontiers que je publie cette réaction excellente d'Anne Cognac apportant son regard sur l'environnement macronien.

En regardant l’entretien avec Emmanuel Macron samedi soir, mon regard fut longuement attiré par le tableau (ou la tapisserie) accroché au-dessus de la cheminée, ainsi que par celui placé entre les deux fenêtres.



Ma première réaction, instantanée, fut de me dire : « Qu’est-ce que c’est que cette horreur ? ». En effet, la première impression fut la bonne : la laideur de ces deux tableaux était insupportable, et le resta. Et quelle tristesse, quel ennui ressortent de ces oeuvres ! Tout cela est sinistre.

Comment ne pas être révulsé par cet étalage d’une laideur insultante pour toute personne amoureuse de la beauté, une laideur qui pourtant est installée dans des salons magnifiquement décorés, et qui n’ont pas été détruits ? C’est là une première incohérence de la part de ceux qui nous gouvernent.

Même insulte à la beauté dans le bureau d’Anne Hidalgo, dont le vide intérieur et l’apologie de la laideur se reflètent sur les murs de cette pièce de l’Hôtel de ville autrefois magnifique.
Le tableau qu’Emmanuel Macron nous a exhibé comme symbolique de ce qu’il aime représente des pattes de dragon… EN MARCHE !!! Extrêmement inquiétant comme symbole : on attend avec effroi d’être écrasés par ce mouvement qui s’affiche lui-même comme monstrueux ! 

D’aucuns n’auront certainement pas pu s’empêcher de penser aux terribles dragons de Daenerys du Typhon dans la série « Le trône de fer », qui servent à détruire par le feu tous les ennemis de cette reine. À bon entendeur ?

Quant au tableau représentant la liberté, l’égalité et la fraternité, il ferait fuir toute personne ayant gardé une once de bon sens : il suinte une infinie tristesse… On y voit là évidemment une contre-image de la Vierge, une femme symbole d’une anti-religion incapable d’expliquer en quoi la fraternité existerait s’il n’y a pas de Père commun… Soljenitsyne disait avec grande justesse que la fraternité est une notion spirituelle. 

Comme les symboles maçonniques sont tristes, vides, reflets du véritable Néant, qui se bat contre l’Être !