Sans doute, me
dira-t-on, ne suis-je pas tout à fait fermé à la spiritualité du dit « art
contemporain » que d’ordinaire je n’aime pas.
Car, hier au soir,
essayant de regarder et écouter Macron s’exprimer volubilement en son bureau
sur les questions posées par trois journalistes déférents et en l’occurrence
timides, j’éprouvais de la difficulté à suivre.
Mon regard était en
effet sans cesse attiré voire fasciné par le tableau accroché sur sa gauche au-dessus
de la cheminée. Cette peinture, vous l’avez vue, est figurativement celle de
deux lourdes pattes écaillées de monstre antédiluvien à la manière de ces
effrayants dragons tueurs de l’île de Komodo.
Mais elles suscitent plus
symboliquement différentes idées d’une monstruosité prédatrice. Je ne pouvais m’empêcher
de les imaginer alternativement comme celles d’un DSK ou d’un Weinstein en
recherche de proie sexuelle ou comme la symbolisation du « gros animal »
totalitaire selon l’expression chère à Simone Weil (la philosophe !) que,
curieusement, Emmanuel Macron cite à peu près dans chacun de ses discours d’orientation,
j’y reviendrai…
Bien sûr, Simone Weil
(la philosophe, pas celle du Panthéon !) avait tiré son concept du « gros
animal » de Thomas Hobbes dans son œuvre métaphorique magistrale sur l’État
dévoreur : « Léviathan », le nom hébreu de la bête de l’Apocalypse
dans la Bible.
Peut-être, sans doute
même, Macron médite-t-il quelque peu en regardant ce tableau du peintre belge
Pierre Alechinsky. Est-ce cela qui lui donne sa grande force, dit-on, d’insomnie ?
Elisabeth et moi, nous ne supporterions ces pattes monstrueuses, ni dans notre
chambre ni même dans notre bibliothèque.
Donc à la vérité, cette
peinture est en effet porteuse d’un puissant symbolisme de la réalité de l’État
totalitaire engloutissant l’humanité. Resterait à savoir si Emmanuel Macron n’éprouve
pas comme une étrange fascination pour cette fantasmagorie diabolique ? Mais
alors, que fait-il de la pensée de Simone Weil ? Pour ma part, j’en ai
reçu la connaissance et le goût par mon maître et ami Gustave Thibon (qui l’accueillit
pendant la guerre et rassembla ses écrits laissés chez lui dans « La
pesanteur et la grâce »).
Comment donc, s’il se
nourrit des réflexions de Simone Weil, peut-il mener une politique qui va
autant à l’encontre des valeurs de « l’enracinement » qu’elle a
notamment bien défendues sous ce titre ?
Et comment peut-il avoir
pour ministre madame Marlène Schiappa, personnage d’idéologie de la « libre
pensée », l’organisation maçonnique
la plus fanatiquement antichrétienne qui soit, aux antipodes infernales de la
pensée de l’auteur des « Intuitions préchrétiennes » ?
Propos de Macron
- PMA et GPA
En revanche, j’ai lu sur
ces questions, avec beaucoup plus de plaisir, l’article scintillant de mardi
dernier, dans la page Débats du Figaro, de madame Anne-Marie Le Pourhiet,
professeur de droit constitutionnel et vice-présidente de l’association
française de droit constitutionnel. Avec un humour qui n’a rien de
blasphématoire, elle écrivait que « selon
madame Schiappa, la loi française dite « bioéthique » devrait
reconnaître en 2018 un droit à l’immaculée conception aux femmes célibataires
et lesbiennes en mal d’enfants que la relation physique avec le sexe opposé
indispose ».
Le concept d’égalité est
en effet décidément détourné et frelaté à toutes les sauces de la perversion
idéologique. Schiappa et ses semblables pensent ainsi que le fait de ne pas
vouloir concevoir naturellement est un droit qui ne doit pas empêcher de faire
naître un enfant pour quelque triade - voire plus si affinités ! – pour contenter
ces femmes qui ne veulent surtout pas être égales aux autres et ne veulent
enfanter qu’après la fécondation la plus désincarnée possible et biologiquement
aseptisée.
Pour elles somme toute, la
création a été scandaleusement différentialiste en ne faisant pas de tous les
humains des êtres aussi hermaphrodites que les escargots.
Je viens d’entendre ce
jour Marlène Schiappa affirmer à l’émission de 13 h de France-Inter sa
certitude que le « droit » d’avoir des enfants ne pourra être refusé
aux « couples » homosexuels masculins.
Dans ce cas, chère
madame de la Rochère, il est bien évident, sauf manque d’information de ma part
sur les progrès de la science, qui permettraient enfin aux hommes d’accoucher
selon les vœux et les prophéties de madame Badinter sur son meilleur des
mondes, qu’il s’agirait bien de GPA !
Aussi, selon la
pertinente observation d’Anne Cognac de l’AGRIF, les grosses pattes de dragon
selon Alechinsky ne seraient-elles pas la symbolisation métaphorique d’ « En
Marche » ?
Et si Macron ne citait
Simone Weil (pas celle du Panthéon !) que pour mieux nous dissimuler quelque
allégeance à aller toujours plus vers le meilleur des mondes du monstrueux
Léviathan totalitaire ?
- Sur les faits de « harcèlement » et la police de sécurité quotidienne par la verbalisation.
Nul doute que l’on s’esclaffera
longtemps à l’évocation des propos et propositions de M. Macron et de Marlène
Schiappa sur la question. Non pas qu’il n’y ait pas une insupportable et
révoltante réalité grandissante de mœurs de harcèlement sexuel dans notre pays.
Mais du fait de qui ? Sinon pas toujours, mais fréquemment, celui d’individus
chassant souvent en bande, comme dans les événements de triste mémoire de
Cologne, n’ayant pas été éduqués dans une culture de respect de la femme mais
bien au contraire dans une certitude vaguement idéologico-religieuse de son
infériorité de nature.
Et méprisant de surcroît
comme une vile engeance mécréante celles ne se couvrant pas selon d’imprescriptibles
règles.
Les faits sont têtus !
Nul ne peut sérieusement les nier. Ni monsieur Macron ni dame Schiappa, même s’ils
ne prennent pas souvent et n’importe où les transports en commun.
Alors voici que de leurs
chapeaux de prestidigitateurs, les ministres de la franc-maçonnerie Collomb et
Schiappa ont tiré l’idée merveilleuse d’une « police de sécurité du
quotidien », dont l’exacte mission sera de verbaliser ! Et
bien sûr, en tous temps et en tous lieux !
Macron tient décidément
à cette idée démocratique et même citoyenne de la pratique de la verbalisation déjà
annoncée dans sa campagne présidentielle.
Scrongneugneu, les
jeunes irrespectueux n’auront qu’à bien se tenir, la police de Schiappa-Big-Mother
les surveillera. On s’en doute, déjà cela sème l’effroi chez les harceleurs
dans les quartiers de l’insécurité quotidienne. Et suscite aussi beaucoup de
joie chez les policiers dont les effectifs pour la verbalisation massive devront
être portés pour le moins à plus de dix fois ceux de l’opération sentinelle
avec une politique de recrutement massif.
Une diminution du
chômage en perspective !
Et c’est ainsi qu’Allah
est grand ! Comme aurait conclu notre grand Alexandre Vialatte, par
ailleurs sublime traducteur de Kafka.
La
réaction d’Anne Cognac
C'est bien volontiers que je publie cette réaction excellente d'Anne Cognac apportant son regard sur l'environnement macronien.
En regardant l’entretien avec
Emmanuel Macron samedi soir, mon regard fut longuement attiré par le tableau (ou
la tapisserie) accroché au-dessus de la cheminée, ainsi que par celui placé entre
les deux fenêtres.
Ma première réaction,
instantanée, fut de me dire : « Qu’est-ce que c’est que cette horreur ? ».
En effet, la première impression fut la bonne : la laideur de ces deux
tableaux était insupportable, et le resta. Et quelle tristesse, quel ennui
ressortent de ces oeuvres ! Tout cela est sinistre.
Comment ne pas être révulsé par
cet étalage d’une laideur insultante pour toute personne amoureuse de la beauté,
une laideur qui pourtant est installée dans des salons magnifiquement décorés,
et qui n’ont pas été détruits ? C’est là une première incohérence de la
part de ceux qui nous gouvernent.
Même insulte à la beauté dans
le bureau d’Anne Hidalgo, dont le vide intérieur et l’apologie de la laideur se
reflètent sur les murs de cette pièce de l’Hôtel de ville autrefois magnifique.
Le tableau qu’Emmanuel Macron
nous a exhibé comme symbolique de ce qu’il aime représente des pattes de dragon…
EN MARCHE !!! Extrêmement inquiétant comme symbole : on attend avec effroi
d’être écrasés par ce mouvement qui s’affiche lui-même comme monstrueux !
D’aucuns n’auront certainement
pas pu s’empêcher de penser aux terribles dragons de Daenerys du Typhon dans la
série « Le trône de fer », qui servent à détruire par le feu tous les
ennemis de cette reine. À bon entendeur ?
Quant au tableau représentant
la liberté, l’égalité et la fraternité, il ferait fuir toute personne ayant
gardé une once de bon sens : il suinte une infinie tristesse… On y voit là
évidemment une contre-image de la Vierge, une femme symbole d’une anti-religion
incapable d’expliquer en quoi la fraternité existerait s’il n’y a pas de Père
commun… Soljenitsyne disait avec grande justesse que la fraternité est une
notion spirituelle.
Comme les symboles maçonniques
sont tristes, vides, reflets du véritable Néant, qui se bat contre l’Être !