Ce n’aura pas été un
mince contraste propice à réflexion, dans l’actualité automnale que celui,
durant quelques jours, de la « couverture » médiatique du 19 °
Congrès du parti communiste chinois, et celle des événements de Catalogne.
D’un côté, la preuve, s’il
en était besoin, que le communisme n’est pas mort, comme nous n’avons cessé de
le répéter au fil des années. Réalité d’une population d’un milliard et demi d’hommes,
le quart de celle de la planète, gouvernés par la main de fer d’un nouvel empereur
rouge sacralisé comme un nouveau Mao, entouré pour mener sa politique de pas
plus de six autres très puissants dirigeants de l’appareil d’un parti de 85
millions de membres structurant le totalitarisme chinois.
Preuve encore, en effet,
comme nous le redisions après Jules Monnerot et quelques autres à la fin du
siècle dernier, que la réalité du communisme, ce n’était pas tant celle d’une
idéologie marxiste de plus en plus désuète, mais celle d’une organisation de
pouvoir et d’absolu contrôle de toute la population d’une société fourmilière.
En contraste donc, dans
la même période, les événements de la purulence de ce que l’on peut appeler une
catal-ânerie mais dont certains, non sans raisons, peuvent encore craindre une
mortelle épidémie de fièvre séparatiste dans les pays de l’Union européenne, et
pas seulement à l’ouest.
Et il est vrai aussi que
selon une constante de l’histoire, les puissances unifiées et intelligemment
gouvernées voient bien leur intérêt à favoriser les pulsions séparatistes selon
l’immuable principe du « diviser pour régner ».
De même que l’Allemagne,
pendant la guerre, promettait monts et merveilles à tous les indépendantismes,
le breton et les autres, aujourd’hui le gouvernement de Vladimir Poutine fait
de même. Certains diront : « C’est
de bonne guerre ». Peut-être, mais les guerres de Poutine ne sont pas
toutes forcément les nôtres !
Entendons-nous bien, ce
n’est pas parce que nous ne voyons pas d’un bon œil l’indépendantisme catalan,
cette catalânerie pouvant accélérer un processus de retour à la domination
islamique de l’Espagne, que nous serions d’enthousiastes admirateurs de la
politique de soumission à l’Eurocratie de Mariano Rajoy.
Mais on doit réfléchir à
ce que serait la réalité de cette « Europe aux cent drapeaux » dont
rêvent certains naïfs et très calamiteux identitaires.
Dans un monde où quatre
puissances territoriales, Chine, Russie, Inde, États-Unis, se partagent à elles
seules la moitié de la superficie, et où s’étendent aussi les deux islamismes
(le sunnite et le chiite), on peut imaginer ce que pèseront des « États-confettis ».
De quoi ne pas beaucoup inquiéter Poutine et Xi Jinping mais faire en revanche
toujours plus saliver les stratèges de l’Organisation de la Coopération Islamique
(OCI) qui rêvent d’une reconstruction d’Al-Andalous sur le délabrement, une
nouvelle fois, comme au VII° siècle, de l’Espagne chrétienne.
Mais peut-être Carlès Puigdemont
et ses alliés de la CUP misent-ils sur l’argent arabe pour les sauver de leur
aventurisme. Quoi qu’il en soit, l’indépendantisme catalan, s’il l’emportait, aboutirait
inéluctablement à beaucoup plus de dépendance réelle et affligeante de la
Catalogne qu’au sein de l‘Espagne, ou plutôt comme jadis jusqu’en 1860, « des
Espagnes » que peut fédérer encore, si décevante qu’elle ait été avec Juan
Carlos, la couronne espagnole.
Le meilleur avenir pour tous les Espagnols,
catalans, basques, asturiens et autres, ne tient-il pas encore en ces quatre
mots de sa résurrection au long de la Reconquista : « Dios », «Patria », Rey », et
« Fueros » ?