Et d’abord, une
précision : moi aussi j’aime le couscous, tout comme d’innombrables
français, et notamment d’électeurs du Front National, pieds-noirs ou non !
Or, ce matin sur France-Inter,
les donzelles de service s’employaient à victimiser le pauvre Florian Philippot, injurié selon elles sur les «réseaux sociaux » pour avoir mangé du
couscous dans un restaurant strasbourgeois.
Moi, j’ai mangé du
couscous dans une multitude de gargotes et restaurants. Mais c’est chez moi qu’il
est le meilleur car j’en apporte les viandes (poulet et agneau, non halal) du
marché Victor Hugo à Toulouse et Elisabeth s’occupe de la préparation (surtout,
ne pas oublier le sublime persil arabe).
Je me souviens d’avoir
en effet rencontré jadis moi aussi, quelquefois, en Alsace ou ailleurs, et très
rarement, parmi les participants à des dîners-débats, quelques individus un
peu étriqués, émettant une affirmation de véhémente préférence choucroutière en
guise de préférence nationale.
Il m’arriva une fois ou
deux de leur expliquer que si la cuisine est certes un élément de l’identité
nationale, souvent hélas bien massacré par la prolifération des lieux d’absorption
de tristes « burgers » et pitoyables « kebabs », la
choucroute comme le couscous, et le
cassoulet aussi, et tant d’autres plats encore, s’ils sont bien préparés, relèvent
en effet de notre aimable culture gastronomique française, hélas aujourd’hui de
plus en plus piétinée par la société consumériste.
Pour ma part, j’ai
certes quelquefois dîné à Strasbourg avec de bonnes choucroutes, mais je dois
confier que la table dont j’ai en cette ville le plus émouvant souvenir était
celle du restaurant vietnamien tenu sur les quais de l’Ille par une ravissante
et pleine d’humour madame Wong. Ce restaurant hélas n’est plus et je ne sais ce
qu’il en est de madame Wong.
Quant à la gloussante
imbécile des matins de France-Inter, elle servait ce matin d’une manière
vraiment grotesque la soupe à Philippot en assénant, en un débile amalgame, que
ceux qui étaient contre lui c’étaient évidemment les « anti-couscous »
et autres nostalgiques de l’Algérie française ! Comme s’il y avait une
seule famille de pieds-noirs, une seule famille de défenseurs de la mémoire de
l’Algérie Française, chrétiens comme juifs ou musulmans, où l’on cracherait sur
le couscous !
Non, ce n’est pas parce
que le camarade Philippot mange, tout comme nous, du couscous que l’on peut le
critiquer mais parce que ses positions et ses valeurs sont hélas celles d’un
affligeant néo-socialisme national, étatique, jacobin...
Et il est vraiment indigne
d’instrumentaliser quelques tweets anticouscoussiers, plus ou moins fabriqués sans doute, pour
en faire une victime d’un racisme culinaire de militants fanatiquement
chroucroutophiles.
Cela dit, pourquoi cette
discrimination contre la délicieuse garbure bigourdane jamais invoquée dans la
mediacrassie régnante ?
J’en dirai sans doute
quelques mots dans mes prochaines émissions. Car ma garbure relève de la
fidélité à la doctrine sociale du bon roi Henri voulant que soit, pour tous ses
sujets, rendue possible « la poule au pot tous les dimanches ».
En l’occurrence, la poule,
comme chez tous mes cousins des vallées des Pyrénées, consistait, mieux encore,
en morceaux d’oie, de canard ou de cochon, salés ou confits.
Mais l’important est
évidemment aussi ce que l’on peut boire avec tout cela. On n’a pas précisé le
vin que boit Philippot avec le couscous. Moi, je l’accompagne volontiers de
quelque vin des côtes du Roussillon ou de l’excellent cru des côtes du Ventoux
des moines du monastère Sainte Madeleine du Barroux.
Pour ce qui est de la
garbure, s’impose naturellement un bon Madiran.