« Et la huitième lettre de l’alphabet n’a pas bonne
réputation. Il faut dire qu’Hitler a conféré à l’initiale de son nom de
véritables lettres d’ « ignoblesse ».
Cette phrase est d’Etienne
Montety dans son billet quotidien « un dernier mot », dans le Figaro
de ce jour, portant sur la bombe à hydrogène coréenne, la « bombe H ».
La réflexion est à vrai
dire affligeante de conformiste sélectivité. Certes, l’œuvre de mal et de mort
d’Adolf Hitler mérite le qualificatif d’ignoble. Mais selon Montety, cette
ignominie s’étendrait jusqu’à son initiale H ! Et pourquoi pas alors aussi
l’ignominie du A (de Adolf) ?
Mais à cette aune d’ignominisation
de l’alphabet en raison du nom de quelques monstres, M. Montety a-t-il pesé que
bien des lettres vont alors être chargées de pareille « ignoblesse » ?
Quid du S ? Staline
n’a-t-il pas été, dans la continuité d’horreur exponentielle de Lénine, lui
aussi un monstre d’ignominie pour le moins égal à son « jumeau
hétérozygote » Hitler, selon la pertinente expression de l’historien
Pierre Chaunu ? Montety a-t-il jamais réfléchi au fait que le communisme
fut un racisme aussi systématique que le nazisme contre les classes à exterminer (bourgeois et koulaks) ?
Ce verbe revient des centaines de fois sous les plumes de Lénine, Trotski,
Staline, et bien sûr de Dzerjinski.
À ignominiser, bien sûr,
encore, le L de Lénine et aussi le M de Mao, dont le bilan quantitatif des atrocités génocidaires est le double de
celui d’Hitler ? Et évidemment, à ignobiliser aussi le P : celui de
Pol Pot.
Pol Pot, ce grand
humaniste, formé lui aussi dans notre université, à l’école des Lumières, et
dont le bilan génocidaire est dans une semblable proportionnalité d’extermination
à celles des Arméniens par Talaat Pacha et des Juifs par Hitler.
Semblables racismes,
certes, dans la continuité du modèle du génocide vendéen, que ceux des Jeunes-Turcs,
nazis et communistes !
Mais à la différence des
exterminateurs des Vendéens, des Arméniens et des Juifs, le communisme ne s’en
tint pas seulement à des exterminations de peuples ou de classes. Car n’est-ce
pas une sorte de radicalité de haine nihiliste contre l’humanité, une haine
contre la vie, contre l’être, qui poussa un Pol Pot ?
Trop facile, Montety, de
s’en sortir conformistement à bon compte sur le phénomène totalitaire (et
génocidaire) avec A. H. comme seul bouc émissaire !
À retenir d’ores et déjà
1917 – 2017
· Fin septembre :
parution du livre de Bernard Antony : « Le communisme : 1917 –
2017 », préfacé par Guillaume de Thieulloy.
· 14 octobre : Colloque
organisé par le comité Soljenitsyne. Maison de la Chimie.
· 24 octobre :
exposition polonaise au Parlement européen sur un siècle d’abominations
communistes. Organisée par Marek Jurek, député, ancien président de la Diète
Polonaise. Invité : Bernard Antony.