C’est toujours le premier pas qui compte…
Mais en parlant
de premier pas, on peut dire que des kilomètres ont été parcourus aujourd’hui, en
matière de déni et d’inversion dans les médias !
Pensons par
exemple au journal Libération titrant en 1975 sur sa une, tandis que les Khmers
rouges commençaient à déporter les Cambodgiens vers les camps de la mort :
« Phnom Penh : sept jours de
fête pour une libération ». Et ce, bien sûr, sans qu’aucune excuse ou repentance
quelconque n’ait été formulée ultérieurement, puisqu’au contraire la
publication de 40 ans de « unes », récemment, a donné lieu au
caviardage pur et simple de ce numéro de la honte, qui est loin d’être la seule
ombre au tableau pour cette autocélébration du journal.
Plus près de nous, il y a Cologne. Souvenons-nous, c’était la nuit de
la Saint-Sylvestre 2015. Dans la ville de Cologne en Allemagne, mais en réalité
dans la plupart des grandes villes de ce pays, comme on devait l’apprendre par
la suite, eurent lieu de véritables viols collectifs organisés dans les foules
en liesse par des populations fraîchement arrivées en Allemagne. Mais le
scandale ne devait éclater qu’une semaine plus tard, après qu’un rapport
interne de la police eut été « fuité », faute de quoi on peut
légitimement penser que le couvercle eût été encore maintenu sur la marmite.
Cologne, c’est près de 800 plaintes enregistrées, dont une quarantaine
de plaintes cachées par la police très vraisemblablement sur ordre de
l’exécutif. Cologne, c’est aussi le silence coupable des médias, lesquels ne
prendront la parole que contraints et forcés par les circonstances et de façon
outrageusement malhonnête et complaisante envers les violeurs. Qu’entendra-t-on,
en effet, lors de ce mois de janvier 2016 ?
1/ Les agresseurs
ne sont pas des « migrants », mais simplement des immigrés de fraîche
date venant des pays arabo-musulmans du Maghreb et du Moyen-Orient. On a osé
expliquer à l’époque que cette deuxième version était sans conteste beaucoup
plus « antifasciste » et respectueuse des droits de l’Homme que la
première et qu’elle devrait par conséquent clouer le bec à tous ceux qui
avaient commencé à s’émouvoir du scandale en parlant des « migrants »…
Des immigrés de culture islamique, donc, pas des migrants : il n’en
fallait pas moins, selon les chœurs de l’indignation de la presse retardataire,
pour constituer une puissante excuse aux viols et aux agressions sexuelles en
bande organisée !
2/ Dans la foulée,
on constata que « des idées fausses sur les femmes occidentales »
biaisaient le comportement de « migrants » par ailleurs tout ce qu’il
y avait de plus braves. Mais de ces idées-là, le grand public ne connut pas
l’origine : sans doute venaient-elles de la planète Mars. Toujours est-il
que les programmes de cours à l’éducation affective et sexuelle dans le cadre
du « vivre-ensemble » furent organisés, de manière qu’une réponse
pédagogique appropriée puisse être apportée au « problème », plutôt que
soit encouragée une répression faisant le lit des
« idéologies-de-repli-les-plus-moisies-et-les-plus-nauséabondes ».
3/ Du côté des
hautes autorités de la conscience morale autoproclamée, l’organisation Amnesty
International, s’exprimant par la voix de son responsable des programmes pour
les personnes déracinées, qualifia carrément de « détail » les événements
de Cologne[i]. Forts
de ce soutien de poids, il ne manquait plus aux politiques et aux journalistes
que l’onction inattaquable de féministes ayant pignon sur rue, dans cette
affaire de viols en réunion sur des femmes. Le plus beau fleuron illustrant le
ralliement des soi-disant féministes à la banalisation scandaleuse d’une
pratique ethnique et religieuse du viol à grande échelle est sans doute
constitué par cette citation mémorable de Caroline de Haas : « Ceux
qui me disent que les agressions sexuelles en Allemagne sont dues à l’arrivée
des migrants : allez déverser votre merde raciste ailleurs. »[ii]. L’élégance
en prime…
Après cela, tout devient possible, tout est permis.
De même qu’il ne s’était rien passé à Cologne, en 2015, il ne s’est donc
rien passé non plus dans le quartier de La Chapelle à Paris, où les femmes, en
ce joli mois de mai 2017, ont décidé (sans qu’on comprenne vraiment pourquoi…)
de protester contre le harcèlement de rue et ce que pudiquement les médias
qualifient d’« incivilités ». 1500 pétitionnaires contre les
« violences faites aux femmes » dans un quartier euphémiquement qualifié
de « populaire » sont donc comptés pour rien par des médias dont la
complaisance se tourne systématiquement et exclusivement vers les « malheureux
migrants ». Caroline de Haas, toujours elle, a même osé suggérer « qu’on élargisse les trottoirs »[iii]
dans le quartier, de manière sans doute que des « dadames » importunes,
racistes et d’ailleurs frustrées ne soient plus obligées de frôler les pauvres hommes
stigmatisés.
Relativiser, déconstruire, exonérer, détourner les regards : voilà
le programme et c’est toujours le même ! Avec bien sûr en corollaire la
seule et unique dénonciation qui vaille, la seule délation véritablement morale
et d’ailleurs héroïque : celle des « fachos », de la pensée
« nauséabonde », de l’idéologie « moisie », des idées
« rances », des « boules puantes » et autres substances malodorantes
qui empoisonnent le débat d’entrée de jeu.
De même, que peut-on dire dans ce contexte de Sarah Halimi, défenestrée
de son appartement le 4 avril dernier après avoir subi une longue séance de
torture de la part d’un jeune islamiste de 27 ans qui la menaçait au vu et au
su de tout le voisinage en la traitant de « sale juive » ? C’est
simple, on évitera tout simplement d’en dire le moindre mot, d’autant que, présente
sur les lieux depuis longtemps au moment où le jeune djihadiste était en train
d’achever sa victime au cri de « Allah Akbar ! », la police,
pour des raisons mystérieuses, ne se décidait pas à intervenir. Pour finir,
l’assassin tortionnaire, qui pourtant ne présentait aucun antécédent
psychiatrique, a été enfermé dans un établissement de soins, et du côté des
médias on a observé un blackout total tandis que se préparait le grand
suffrage antifasciste de l’élection présidentielle.
C’est donc en vain qu’on attendra un Carpentras médiatique. Il faut
reconnaître aussi que, au contraire de l’affaire Carpentras, on voit mal
comment cette affaire Halimi, qui à ce jour n’a pas encore de nom, pourrait
servir de levier pour un assaut républicain contre le FN, avec appel au meurtre
et menace de tous ordres contre des boucs émissaires désignés d’avance et
totalement innocentés sept années plus tard… C’est donc en pure perte que cette
affaire serait instruite et sans doute les gros médias, à l’exception notable
du Figaro et de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, ont-ils raison de se taire
sur un fait divers absolument insignifiant comparé aux enjeux de la lutte
contre les idéologies résurgentes des années trente, avec leur cortège d’odeurs
inconvenantes. Quand on a la peste brune bien en face, on ne s’attarde pas sur
un fait divers !
Le vrai visage du « multi kulti » sera-t-il révélé au grand
jour ?
De même qu’on jugera médiatiquement inutile et importun de rapporter
les agressions sexuelles survenues lors de l’édition 2017 du carnaval des
cultures à Berlin. Que dire en effet d’un « carnaval » créé et
organisé pour célébrer le « multi kulti » et qui serait le théâtre
d’« incivilités » illustrant les mœurs de certaines
« cultures » à l’exclusion des autres ? Ne serait-ce pas là de
facto le signe avant-coureur d’une fragrance aux relents nauséabonds, laquelle
plongerait très vite l’aventureux « lanceur d’alerte » dans un état
de fièvre fasciste incurable ?
Ainsi le déni de presse, poussé jusqu'aux confins de la complicité
criminelle, débouche-t-il naturellement sur l’instrumentalisation cynique du
fait criminel et potentiellement jusqu’à la fiction pure et simple. Dès le 16
novembre 2015, c’est-à-dire pas plus de trois jours après les attentats
islamistes du 13 novembre 2015 à Paris, la priorité du journal Libération
n’était-elle pas de recueillir des témoignages d’« actes islamophobes » ?
De même que de prétendues féministes n’ont pas d’insultes assez dures pour
criminaliser des victimes au motif qu’elles inventeraient le récit de leurs soi-disant
agressions pour « faire le jeu de l’extrême-droite », de même tout
attentat islamiste donne-t-il lieu, à peine les détonations retenties, à de
véritables procès en sorcellerie contre les hordes imaginaires de
l’« islamophobie » au galop.
Les chantres de
la bienveillance et de la réinsertion à tout prix ne s’exonèrent donc absolument
pas de penser le Bien et le Mal, simplement ils le font en termes de Bons et de
Méchants. Avec des Méchants qui sont toujours les mêmes, suivant une
classification gravée dans le marbre de l’idéologie et quoi qu’ils puissent
subir ou faire par ailleurs. Et avec des Bons qui sont toujours les mêmes
aussi, suivant la même classification périodique des éléments et quoi qu’ils
puissent subir ou faire, eux aussi. Alors, tant pis pour les européennes
violées, maltraitées, tant pis pour les Juifs torturés, tant pis pour les
Chrétiens persécutés, tant pis pour les peuples bafoués, les oubliés de la
mondialisation heureuse… Ceux-là n’avaient qu’à se donner la peine de naître du
bon côté de l’Histoire suivant les faiseurs d’Histoire, dans la bonne case,
dans la bonne caste. Et pour le reste, qu’on les maltraite, qu’on les viole,
qu’on les torture ou qu’on les supplicie, qu’est-ce que ça peut bien changer ?
Nous sommes les vrais lanceurs d’alerte.
Les choses
doivent pourtant changer, c’est ce que montre l’Histoire : ce genre de
situation est intenable. D’autant que, par un phénomène de vases communicants, on
observe que, plus abject sera le crime, plus abjectes aussi seront les
imputations à l’encontre des vraies victimes, suivant le mouvement d’une colère
irrépressible de la part des idéologues ayant fait vœu d’en exonérer leurs
protégés criminels pour les attribuer à leurs ennemis désignés. Commençons donc
par dire cela en révélant la réalité au coup par coup,
c’est notre devoir d’éclaireurs.
François Girardin
[i] Lors de
l’émission Polonium, avec Natacha Polony, sur la chaîne Paris Première, le 4
mars 2016.
[ii]
Le 7 janvier 2016, sur Twitter. Ayant par la suite déposé plainte en raison des
violentes réactions (uniquement verbales) déclenchées par son tweet et afin de « montrer
que c'est interdit et grave les menaces de violences sexuelles », celle
qui avait posé un interdit moral sur la dénonciation des violeurs migrants s’est
indignée dans ces termes confondants du non-lieu rendu par la Justice :
« Des milliers de messages d'insultes, des dizaines d'appels à me violer,
à venir me "planter", à m'égorger. Et personne n'est condamné. Notre
société ne pourrait donner un message plus limpide : "les mecs,
menacez tranquille, violez tranquille, le risque est nul". ». Comme
quoi le bon sens n’est jamais très loin, quand il s’agit de défendre son propre
intérêt, non pas celui de victimes réelles et anonymes…
[iii] lelab.europe1.fr, 22 mai 2017