vendredi 19 mai 2017

Le grand casse-tête néo-démocratique : concilier parité et diversité !


Le billet hebdomadaire de Sigismond Kelbrener.

Désormais le principe d’égalité doit l’emporter sur celui de liberté, source de tant d’inégalités, de disparité et d’injustices.

Le principe de fraternité dans son acception dérivée de la charité chrétienne n’est utilisé, on le sait, que pour relativiser, dans l’invocation d’une égalité devant Dieu, d’odieuses inégalités de naissance, de castes et de classes.

Le principe de parité découle certes a priori de celui d’égalité. Ainsi s’impose-t-il désormais qu’il y ait de plus en plus partout 50 % d’hommes et 50 % de femmes : chez les élus, les ministres, les PDG, les décorés de la Légion d’Honneur, des Palmes académiques et du Mérite agricole. 

Le principe avance, mais songeons qu’il n’a pas encore entraîné la fin du scandale que constitue le fait qu’en France, depuis qu’il n’y a plus de reines ou de régentes, depuis la fin de la monarchie donc et l’avènement de la République – bénie soit-elle – il n’y a eu que des hommes pour la présider.

On est cette fois passé près d’en avoir une de femme, à l’Élysée ! Mais, diable merci, en fin de campagne, une très sûre révolte de son inconscient freudien (l’inconscient est toujours freudien) l’a déterminée à se montrer selon sa nature de redoutable amazone (avec ses deux seins cependant) effrayant ainsi bon nombre d’électrices et d’électeurs, de travailleurs et de travailleuses des villes et des champs, comme disait Arlette (La Laguiller). 

Oui, son inconscient avait dicté sa conduite renâclante : pas plus que son père, Marine, au fond d’elle-même, ne voulait du pouvoir.

En attendant donc enfin une femme chef de l’État, dans d’autres domaines, la juste revendication de la parité se fait toujours plus exigeante mais seulement voilà, pas seulement celle, somme toute très rétro-réac de l’archaïque couple humain (« homme, femme Il les créa »), tel que dans la Genèse.

Fi donc de la Genèse et des inacceptables contes de niaiserie moraliste de Sodome et Gomorrhe tout juste bons pour les juifs haredim ou pour les cathos « Manif pour tous ».

Faudrait quand même aussi voir avancer un peu plus la parité « homo-hétéro » (« mon père, cet hétéro au sourire andalou… ») et celle « blanc et non blanc » (même si « homo lave plus blanc »). Pour cette parité-là, presque personne n’ignore qu’elle est exemplairement réalisée dans le Front National, et selon un constant accord sur ce point et du Père et de la Fille.

Mais en d’autres secteurs, d’autres justes parités se sont encore établies : ainsi dans certains médias audio-visuels entre juifs et goyim. Encore que chez les premiers, ce n’est pas toujours sans difficultés que s’effectue le partage entre ashkénazes et sépharades. 

Mais le respect de ce principe de parité n’est pas partout aussi simple à mettre en place. Ainsi, les féministes rénovatrices entendaient-elles jusqu’ici imposer les justes quotas de femmes hétéros et idem pour les hommes. Seulement voilà, les existants les plus progressistement en marche exigent-ils (ou exigent-elles ?) (vivement un trans-genre !) un quota pour les « bi » et pour les « trans ». 

Enfin, qui ne voit que déjà le progrès toujours plus en marche implique de très vite modifier radicalement et socialistement, et surtout sociétalement, la loi Taubira : désormais le mariage, s’il est vraiment pour tous, doit s’ouvrir aussi, pour le moins, aux triades de tous sexes, tous genres et tous transgenres, mais aussi trans-espèces.

Ne sont-ce point là les perspectives d’égalité intégrale dans la diversité absolue qui vont remiser au hangar des principes philosophiques antédiluviens les débiles sagesses primitives du Tao par l’équilibre désuet du Ying et du Yang et de l’archaïque copulâtrie de l’Eve et de l’Adam selon la Torah pour les juifs et la Bible pour les goyim, (ce qui est la même chose si tristement passéiste).

N’est-il pas enfin venu le temps d’en finir avec le vieux Décalogue périmé et la théocratie, fût-elle théocratiquement trinitaire et humainement copulâtrique. 

En marche donc, et résolument, vers le new-age transcendantal du transhumanisme intégral dans l’indifférenciation macroniquement égalitaire !      

PS : Sigismond Kelbrener, de culture germano-aztèque et de nationalité bélizienne, est un ami de longue date de Bernard Antony. Il est l’auteur en langue aztèque du roman célèbre traduit en basque « Les myrtilles d’Acapulco » aux éditions de Xénotéclan.