Le billet hebdomadaire de Sigismond Kelbrener.
Désormais le principe d’égalité
doit l’emporter sur celui de liberté, source de tant d’inégalités, de disparité
et d’injustices.
Le principe de fraternité dans
son acception dérivée de la charité chrétienne n’est utilisé, on le sait, que
pour relativiser, dans l’invocation d’une égalité devant Dieu, d’odieuses
inégalités de naissance, de castes et de classes.
Le principe de parité découle
certes a priori de celui d’égalité. Ainsi s’impose-t-il désormais qu’il y ait
de plus en plus partout 50 % d’hommes et 50 % de femmes : chez les élus,
les ministres, les PDG, les décorés de la Légion d’Honneur, des Palmes
académiques et du Mérite agricole.
Le principe avance, mais songeons
qu’il n’a pas encore entraîné la fin du scandale que constitue le fait qu’en
France, depuis qu’il n’y a plus de reines ou de régentes, depuis la fin de la
monarchie donc et l’avènement de la République – bénie soit-elle – il n’y a eu
que des hommes pour la présider.
On est cette fois passé près d’en
avoir une de femme, à l’Élysée ! Mais, diable merci, en fin de campagne, une
très sûre révolte de son inconscient freudien (l’inconscient est toujours
freudien) l’a déterminée à se montrer selon sa nature de redoutable amazone
(avec ses deux seins cependant) effrayant ainsi bon nombre d’électrices et d’électeurs,
de travailleurs et de travailleuses des villes et des champs, comme disait
Arlette (La Laguiller).
Oui, son inconscient avait dicté
sa conduite renâclante : pas plus que son père, Marine, au fond d’elle-même,
ne voulait du pouvoir.
En attendant donc enfin une femme
chef de l’État, dans d’autres domaines, la juste revendication de la parité se
fait toujours plus exigeante mais seulement voilà, pas seulement celle, somme
toute très rétro-réac de l’archaïque couple humain (« homme, femme Il les
créa »), tel que dans la Genèse.
Fi donc de la Genèse et des
inacceptables contes de niaiserie moraliste de Sodome et Gomorrhe tout juste
bons pour les juifs haredim ou pour les cathos « Manif pour tous ».
Faudrait quand même aussi voir
avancer un peu plus la parité « homo-hétéro » (« mon père, cet
hétéro au sourire andalou… ») et celle « blanc et non blanc »
(même si « homo lave plus blanc »). Pour cette parité-là, presque
personne n’ignore qu’elle est exemplairement réalisée dans le Front National, et
selon un constant accord sur ce point et du Père et de la Fille.
Mais en d’autres secteurs, d’autres
justes parités se sont encore établies : ainsi dans certains médias
audio-visuels entre juifs et goyim. Encore que chez les premiers, ce n’est pas
toujours sans difficultés que s’effectue le partage entre ashkénazes et
sépharades.
Mais le respect de ce principe de
parité n’est pas partout aussi simple à mettre en place. Ainsi, les féministes
rénovatrices entendaient-elles jusqu’ici imposer les justes quotas de femmes
hétéros et idem pour les hommes. Seulement voilà, les existants les plus progressistement
en marche exigent-ils (ou exigent-elles ?) (vivement un trans-genre !)
un quota pour les « bi » et pour les « trans ».
Enfin, qui ne voit que déjà le progrès
toujours plus en marche implique de très vite modifier radicalement et socialistement,
et surtout sociétalement, la loi Taubira : désormais le mariage, s’il est
vraiment pour tous, doit s’ouvrir aussi, pour le moins, aux triades de tous
sexes, tous genres et tous transgenres, mais aussi trans-espèces.
Ne sont-ce point là les
perspectives d’égalité intégrale dans la diversité absolue qui vont remiser au
hangar des principes philosophiques antédiluviens les débiles sagesses
primitives du Tao par l’équilibre désuet du Ying et du Yang et de l’archaïque copulâtrie
de l’Eve et de l’Adam selon la Torah pour les juifs et la Bible pour les goyim,
(ce qui est la même chose si tristement passéiste).
N’est-il pas enfin venu le temps
d’en finir avec le vieux Décalogue périmé et la théocratie, fût-elle
théocratiquement trinitaire et humainement copulâtrique.
En marche donc, et résolument,
vers le new-age transcendantal du transhumanisme intégral dans l’indifférenciation
macroniquement égalitaire !
PS : Sigismond Kelbrener, de
culture germano-aztèque et de nationalité bélizienne, est un ami de longue date
de Bernard Antony. Il est l’auteur en langue aztèque du roman célèbre traduit
en basque « Les myrtilles d’Acapulco » aux éditions de Xénotéclan.