Nous avons suivi hier le discours
du camarade Mélenchon sur le vieux Port à Marseille. Quelques commentateurs ont
salué cela comme un exploit d’artiste.
Cet exploit n’a pourtant consisté
qu’en un certain souffle dans un exercice tribunicien d’imitation des duperies
révolutionnaires du siècle dernier sous couvert de pacifisme.
Toujours rouge au-dedans mais
désormais tricolore au dehors, Mélenchon a tenu de lénifiants propos dans le
droit fil des injonctions léninistes exhortant ses révolutionnaires professionnels
à savoir alterner ou combiner tactiquement la « ruse », le « louvoiement »,
le « compromis », les artifices de séduction, et la stratégie de
guerre révolutionnaire.
Par exemple, Lénine, dans « La
maladie infantile du communisme », ne fixait-il pas ainsi la stratégie de
conquête des syndicats : « Le
plus strict dévouement aux idées communistes doit s’unir à l’art de consentir
les compromis pratiques, les louvoiements, les zigzags, les manœuvres de
réconciliation et de retraite ».
Vieux fauve bolchévique, le
cynique Mélenchon avance avec les ruses du loup dans la fable du petit chaperon
rouge. Et en l’occurrence, en attendant la « lutte finale », il a
fait remiser les drapeaux rouges dans les caves et fait suivre sans complexe de
contradiction son discours pacifiste d’une Marseillaise (toujours « vibrante »
bien sûr) appelant pourtant « aux armes » et « d’un sang impur »
à abreuver les sillons…