La mort de Shaoyo Liu,
Chinois de 56 ans résidant dans le XIXème arrondissement de Paris,
abattu par un policier alors qu’il s’apprêtait à en frapper un autre avec une
paire de ciseaux, a provoqué deux soirs de manifestations devant le commissariat
concerné, manifestations qui ont dégénéré en incendies de voitures et autres
dégradations, avec à la clef 35 interpellations. Hier soir, les banderoles
brandies proclamaient « police
assassin », après que les autorités chinoises elles-mêmes eurent
réclamé la « lumière » sur cette affaire. Aujourd’hui, la famille du
défunt appelle au calme : c’est en effet rarissime de voir de tels types d’incidents
provenir de la communauté chinoise, réputée pour son sens de la discrétion,
voire pour le cloisonnement bien étanche de ses activités. On l’a vue à
plusieurs reprises manifester dans le plus grand calme contre les violences
dont elle est spécifiquement la cible, de la part des délinquants
afro-maghrébins de Paris et des environs. L’ambiance, ces deux derniers jours,
était tout autre.
Lorsque l’on regarde les images des
événements, il n’y a pas que des visages asiatiques, on peut donc soupçonner la
présence des habituels antifas et autres casseurs décérébrés voulant continuer
la lancée de l’affaire Théo. Mais les Chinois constituent tout de même la
majorité de la foule : alors si une partie d’entre eux, même minoritaire,
n’est plus tenue par la communauté et, accoutrée comme la première racaille en
survêtement venue (ce qui n’est pas vraiment l’assimilation que nous désirons…),
se met à faire brûler les véhicules de police, où va-t-on ? Notre question
n’est qu’à moitié ironique. Cet état de fait pourrait être révélateur du
pourrissement croissant de la situation de la société et de l’Etat français :
contestation croissante du régalien, volonté d’ériger les communautés en Etats
dans l’Etat (d’où la rengaine islamo-racaillo-gauchiste, « la police est une force d’occupation »),
usage fréquent de la violence. Si même les Chinois s’y mettent, tout cela n’est
vraiment pas bon signe.
Pierre Henri