Parce que son programme
me semble le moins mauvais pour la France, j’ai dit que je voterais pour Marine
Le Pen. Cela ne signifie pas que je ne relèverai pas désormais ce que nous n’acceptons
pas dans ses propos et propositions. Ainsi, elle vient de proférer la
monstruosité suivante, lors de sa 4ème conférence présidentielle sur
la citoyenneté : « Nous sommes
Français, nous célébrons Jeanne d’Arc ou Robespierre […] ». Comment
peut-on également célébrer la sainte et pure héroïne de notre histoire
nationale et le dictateur jacobin, le froid exterminateur de la Vendée et de
tous ceux qui résistaient à la vision totalitaire du pouvoir qu’il entendait
imposer ?
Comme l’a admirablement développé Me
Gilles-William Goldnadel, dans sa préface au livre de Reynald Secher (Vendée, du génocide au mémoricide, Ed.
du Cerf), c’est dans la matrice de l’exterminationnisme
robespierriste que s’est établie la continuité génocidaire des régimes
Jeunes-Turc, communiste et nazi. Honorer autant la mémoire de Jeanne d’Arc et
de Robespierre, c’est comme si les Allemands entendaient honorer de
même la mémoire de Frédéric II et celle d’Adolf Hitler. Il faut certes
enseigner toute l’histoire, hors de toute dissimulation et de tout
négationnisme, mais cela, encore une fois, n’implique vraiment pas de manifester
une égale piété filiale pour les victimes et les bourreaux.