vendredi 3 février 2017

L’Institut du Pays libre et les présidentielles.




La campagne pour les élections présidentielles sera sans doute encore très fertile en rebondissements.
Mais voilà qu’avec la présentation demain à Lyon du programme du Front National on rentrera enfin dans le débat sur les idées et propositions. Et naturellement, nous les étudierons et les commenterons.
Pour ce que nous en savons d’ores et déjà, pour ce qui est de la question majeure de l’arrêt de l’immigration, le texte, sur ce point, nous satisfait. Pas du tout en revanche, sur la question de l’organisation administrative du territoire sur laquelle s’exprime largement, avec sa très grande compétence pour le prochain numéro de Reconquête, le journaliste Mathieu Lenoir.
Contre l’imbécile grossissement actuel des régions, le FN, dans la continuité sur ce plan-là de Marine avec son père, retourne à la sclérose départementaliste archéo-jacobine.  Nous, nous avons toujours préconisé une réforme fondée sur la création, dans le respect des réalités géo-historiques et économiques de notre pays, d’un peu moins d’une quarantaine de « généralités ».
Nous commenterons aussi, bien sûr, après lecture attentive, ce qui a trait à ce que l’on appelle les lois sociétales. Sans doute, beaucoup de nos amis se détermineront sur cela pour opter entre l’abstention et un vote pour Marine.
Comme je l’ai déjà écrit précédemment, alors que l’affaire Fillon n’était pas encore déclenchée, celle-ci peut en effet être élue et désormais la « pénélopade » joue en sa faveur.
N’étant pas de ceux qui tirent sur les ambulances, je n’ai pas trop envie désormais de dénigrer Fillon et encore moins sa Pénélope. La malheureuse file depuis des jours du bien mauvais coton alors qu’il me paraît évident qu’elle n’a fait que se soumettre  à une mauvaise manière de son mari pour améliorer leurs revenus, plaidant sans doute qu’il n’était pas payé à la hauteur de son travail et de son talent.
Mais ce dernier, pour l’heure, est encore candidat et n’ayant pas attendu l’éclatement de la saga pénélopienne pour exprimer mon affliction quant à sa contradiction sur l’IVG, sur laquelle je reviendrai un instant, je crois devoir encore manifester mon irritation sur sa référence au général de Gaulle car elle est désormais un lieu commun incantatoirement repris de la gauche chevènementiste au Front National marino-philippotard.
M. Fillon, rappelons-le, a d’abord manifesté d’une manière très sotte son opposition à l’IVG, à titre personnel, mais combien il ne remettrait jamais en cause le droit et la pratique.
Au lieu de dire pour le moins qu’il était partisan de favoriser les mesures alternatives à un acte de mise à mort et pour favoriser l’accueil de la vie. Et sur ce point, il n’est pas nécessaire d’être chrétien pour dire non à la loi Veil mais simplement partisan du respect de la vie innocente, ce qui est le fondement de toute écologie authentique.
Il a été bien maladroit aussi dans sa manière d’invoquer son christianisme sur la question de la sécurité sociale. Il eût été en effet plus intelligent de rappeler que l’institution de la Sécurité Sociale  avait pour origine la pensée et l’œuvre des catholiques sociaux sur les XIX° ET XX° siècles et non des socialistes qui ne formulaient alors que des utopies ou des désirs révolutionnaires de grand soir, façon Lénine.
Mais aujourd’hui, ce n’est pas parce qu’on est chrétien que l’on doit affirmer vouloir ou ne pas vouloir toucher à notre système de sécurité sociale largement sclérosé et plus encore, détourné de sa finalité.
Mais, ras-le-bol aussi de tous les nains politiciens qui ne cessent de caqueter « de Gaulle, de Gaulle », érigé en grand modèle de vertu républicaine. Ce pauvre Fillon jeta en effet avec l’expression d’un perfide dédain à ses concurrents Sarkozy et Juppé que l’on n’aurait pas imaginé un de Gaulle mis en examen.
Ces derniers rigolent aujourd’hui.
Mais il est vrai que de Gaulle n’était pas du genre à se faire pincer pour des prélèvements contestables de fonds publics. Non, c’est sur bien autre chose et sur bien plus grave que ce général, auréolé de son rôle en 1940- 1945, aurait dû s’expliquer ;
Car oui ou non importa-t-il à l’armée française victorieuse et puissante de ne pas intervenir alors qu’à Oran en juillet 1962 étaient perpétrés les crimes contre l’humanité les plus atroces à l’égard de nos compatriotes de toutes origines ?
Et oui ou non, alors que les massacres des harkis dans d’infernales cruautés prenaient une dimension génocidaire, persista-t-il toujours non seulement dans des directives gouvernementales de non-assistance à populations menacées des pires crimes contre l’humanité mais dans l’interdiction faite à nos officiers, et heureusement pas toujours suivie, d’en exfiltrer vers la France ?
Alors la conformiste invocation sans cesse réitérée de de Gaulle, modèle de chef d’État et de vertu républicaine, a-t-elle quelque chose d’insupportable, que ce soit chez Fillon, Sarkozy, Juppé, Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Philippot et les autres.
Et sur ce point aussi, je n’approuve pas tout des évocations diversement admiratives d’un Villiers, d’un Zemmour, d’un Buisson. Ce dernier, certes, après maintes et maintes pages d’exaltation de la politique nationaliste gaullienne, a eu pour mérite de consacrer un chapitre à son abomination dans la manière d’abandonner l’Algérie et les populations liées à notre patrie.    
Mais je ne partage pas non plus ce constant retour passéiste à de Gaulle alors que, quand on considère les actes par ailleurs de son gouvernement, il y eut encore bien des aspects négatifs.
Citons rapidement ici la détestable politique culturelle, avec ses dites « maisons de la culture », du grandiloquent mythomane André Malraux, et encore le désastre d’un Edgar Faure à l’Éducation Nationale. Et il me faudra aussi rappeler à l’occasion que la politique européenne du général ne fut pas, tant s’en faut, celle qu’idéalisent nos ramasseurs de mythes.
Certes, je n’aime pas les paroles de l’Internationale, et particulièrement pas : « du passé faisons table rase ». Mais il ne faut pas confondre ce qui doit demeurer du passé, qu’il faut aimer et la beauté de l’héritage à cultiver, avec le passéisme idéologique, qu’il soit communiste, socialiste, jacobin, fasciste, gaulliste, ou mixture de tout cela.
Comme le répétait le grand Richelieu, « la politique est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire ». C’est à ce que nous croirons percevoir de sa conception du nécessaire – selon ses « dits » et ses « non-dits » - que nous dirons notre choix pour l’échéance du mois d’avril.