L’Assemblée
nationale, par un vote définitif à mains levées, vient de créer un nouveau délit
d’oppression au service de la culture de mort. Lourdement puni de deux ans d'emprisonnement
et de 30.000 € euros d'amende, le délit d'entrave à l'IVG « par tout
moyen, y compris par voie électronique ou en ligne » a été fortement aggravé. Les
« pressions psychologiques ou morales » visant à dissuader une femme
d'avorter étaient déjà pénalisées depuis 2001 ; les députés y ont ajouté
« la diffusion ou la transmission d’allégations ou d’indications de nature
à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif, sur les
caractéristiques ou les conséquences médicales d’une interruption volontaire de
grossesse ».
C’est la
rédaction la plus inquiétante, parce que la plus large, qui a été retenue. Les
défenseurs socialistes du texte se veulent rassurants : seuls les sites qui
prétendent donner des informations générales sur « l’IVG » mais qui,
avançant masqués, ont pour objectif réel de dissuader les femmes d'avorter
seraient visés.
Ce serait déjà
une abomination : seule est permise en effet l'information qui ne cherche en
aucun cas à dissuader la femme d'avorter, comme en témoignent les sites
gouvernementaux sur « l’IVG ».
Mais la lettre
du texte ne le dit pas : par l'application stricte de sa formulation, il permet
de sanctionner toute information présentant l'avortement comme une expérience
négative ou dangereuse, quelle que soit la manière dont elle est diffusée.
L'étau se
resserre sur les enfants à naître, sur les femmes qui sont les secondes
victimes de l'avortement parce qu'elles porteront toujours le souvenir d'avoir
supprimé l’enfant qu'elles auraient aimé de toute la force de leur cœur de mère,
et sur tous ceux qui risqueront désormais la prison pour leur avoir parlé en
vérité.
« La
liberté d’opinion n’est pas le droit au mensonge », a déclaré Laurence
Rossignol, ministre aux Droits des femmes. C’est exact. C’est pourquoi l’AGRIF,
soucieuse de la protection et du respect de toute vie humaine innocente,
dénonce une loi négationniste, qui veut empêcher l'expression d'une vérité qui
dérange.