Il en sait des choses,
le pape François !
Ainsi a-t-on pu
apprendre grâce à lui que madame Anne Hidalgo avait le génie d’envoyer des « ondes
positives ». Il a en effet écrit la semaine dernière à « madame la
maire de Paris » (Dieu que la pseudo-féminisation des titres trahit l’élégance
de notre langue ! Mais passons…) pour la remercier d’avoir participé samedi
dernier 10 décembre au colloque organisé par lui à l’Académie Pontificale des
Sciences, au Vatican, et qui réunissait 70 maires européens sur l’accueil des « migrants ».
Voici les mots de son courrier :
« … Je sais vos initiatives,
vos batailles personnelles et les obstacles que vous devez surmonter. C’est
pourquoi je souhaite vous exprimer mon admiration et ma gratitude pour votre action
avisée et votre persévérance en faveur de nos frères et sœurs réfugiés. Ma
porte vous sera toujours ouverte, à vous-même et à ce nouveau réseau.
En même temps que je
demande au Seigneur de ne jamais vous abandonner, particulièrement en ces temps
difficiles, je vous accompagne de ma reconnaissance et de mon affection. Je vous
prie de bien vouloir prier pour moi ou de penser à moi en bien et de m’envoyer
une onde positive.
Sincèrement.
François ».
Je suis conscient de n’être pas très original en confiant
que, comme beaucoup, à ce que j’en ai lu, cette formule m’a surpris.
À vrai dire même, elle m’a plongé dans un abîme de
perplexité sans doute ondulatoire puisque la nuit de jeudi dernier je mis
beaucoup de temps pour trouver le sommeil en raison d’un multiple retour de
réflexion sur ces paroles.
Non pas sur celles exprimant une affection pour Anne Hidalgo
que, comme bien des Parisiens, je ne partage pas du tout, considérant notamment
l’absurdité de ses dernières mesures soi-disant écologiques qui ne sont qu’idéologiques
et n’ont pour effet que de rendre plus infernale la circulation dans notre
capitale et sa banlieue en ne faisant, par l’interdiction des « voies sur
Seine » que créer des encombrements pollueurs.
Après tout, cela n’est qu’affaire circonstancielle,
subjective et en effet affective, ne relevant nullement du théologique.
En revanche, c’est sur la question de la requête d’une « onde
positive » que le pape nous surprend. J’ai interrogé mes dictionnaires de
théologie sans y voir mentionner la question des « ondes positives ».
Je ne dis pas que ça n’existe pas. Mais d’ailleurs comment
François a-t-il appris qu’Anne Hidalgo pouvait lui envoyer une « onde
positive » ? Sans doute lui en a-t-elle fait quelque confidence. On est
évidemment là aux confins des domaines, que sais-je, de la télépathie, de la
mécanique ondulatoire, du magnétisme. Et à la réflexion, Anne Hidalgo n’a-t-elle
pas une belle tête d’actrice susceptible de tenir des rôles de cartomancienne
ou de chiromancienne, de bohémienne, de jeteuse de sorts positifs ou négatifs,
de magnétiseuse, de prophétesse interprétant le Zohar ?
Son militantisme socialiste n’est évidemment que vitrine d’apparence
sur un fond d’appartenance ésotérique sinon de compétences magiques. S’explique
ainsi très bien le souhait de François, tout à fait dans la ligne de son
insatiable appétit de se porter aux « périphéries », même au-delà de
celles de la théologie classique voire de celles de la théologie de la
libération, quitte à ne pas se priver de rechercher les apports positifs d’une
sorte de surréaliste théologie de l’aberration ?
Nul doute que le fameux « esprit du concile » est
par là bien dépassé. Peut-être notre pape retrouve-t-il les voies ésotériques,
pythagoriciennes et hermétistes des néo-platoniciens néo-catholiques de la cour
des Médicis avec Marsile Ficin et Jean Pic de la Mirandole ?
Quoi qu’il en soit, même si nous sommes de pauvres
catholiques un peu « demeurés » plutôt habitués à l’imploration de la
grâce divine, prions donc pour que François reçoive des pluies « d’ondes
positives » qui seraient, par lui, bénéfiques pour notre Église
catholique.
Sait-on jamais ?