vendredi 16 décembre 2016

François et les « ondes positives » d’Anne Hidalgo.




Il en sait des choses, le pape François !

Ainsi a-t-on pu apprendre grâce à lui que madame Anne Hidalgo avait le génie d’envoyer des « ondes positives ». Il a en effet écrit la semaine dernière à « madame la maire de Paris » (Dieu que la pseudo-féminisation des titres trahit l’élégance de notre langue ! Mais passons…) pour la remercier d’avoir participé samedi dernier 10 décembre au colloque organisé par lui à l’Académie Pontificale des Sciences, au Vatican, et qui réunissait 70 maires européens sur l’accueil des « migrants ».

Voici les mots de son courrier : 

« … Je sais vos initiatives, vos batailles personnelles et les obstacles que vous devez surmonter. C’est pourquoi je souhaite vous exprimer mon admiration et ma gratitude pour votre action avisée et votre persévérance en faveur de nos frères et sœurs réfugiés. Ma porte vous sera toujours ouverte, à vous-même et à ce nouveau réseau.

En même temps que je demande au Seigneur de ne jamais vous abandonner, particulièrement en ces temps difficiles, je vous accompagne de ma reconnaissance et de mon affection. Je vous prie de bien vouloir prier pour moi ou de penser à moi en bien et de m’envoyer une onde positive.

Sincèrement.
François ».

Je suis conscient de n’être pas très original en confiant que, comme beaucoup, à ce que j’en ai lu, cette formule m’a surpris. 

À vrai dire même, elle m’a plongé dans un abîme de perplexité sans doute ondulatoire puisque la nuit de jeudi dernier je mis beaucoup de temps pour trouver le sommeil en raison d’un multiple retour de réflexion sur ces paroles.

Non pas sur celles exprimant une affection pour Anne Hidalgo que, comme bien des Parisiens, je ne partage pas du tout, considérant notamment l’absurdité de ses dernières mesures soi-disant écologiques qui ne sont qu’idéologiques et n’ont pour effet que de rendre plus infernale la circulation dans notre capitale et sa banlieue en ne faisant, par l’interdiction des « voies sur Seine » que créer des encombrements pollueurs. 

Après tout, cela n’est qu’affaire circonstancielle, subjective et en effet affective, ne relevant nullement du théologique.

En revanche, c’est sur la question de la requête d’une « onde positive » que le pape nous surprend. J’ai interrogé mes dictionnaires de théologie sans y voir mentionner la question des « ondes positives ».

Je ne dis pas que ça n’existe pas. Mais d’ailleurs comment François a-t-il appris qu’Anne Hidalgo pouvait lui envoyer une « onde positive » ? Sans doute lui en a-t-elle fait quelque confidence. On est évidemment là aux confins des domaines, que sais-je, de la télépathie, de la mécanique ondulatoire, du magnétisme. Et à la réflexion, Anne Hidalgo n’a-t-elle pas une belle tête d’actrice susceptible de tenir des rôles de cartomancienne ou de chiromancienne, de bohémienne, de jeteuse de sorts positifs ou négatifs, de magnétiseuse, de prophétesse interprétant le Zohar ? 

Son militantisme socialiste n’est évidemment que vitrine d’apparence sur un fond d’appartenance ésotérique sinon de compétences magiques. S’explique ainsi très bien le souhait de François, tout à fait dans la ligne de son insatiable appétit de se porter aux « périphéries », même au-delà de celles de la théologie classique voire de celles de la théologie de la libération, quitte à ne pas se priver de rechercher les apports positifs d’une sorte de surréaliste théologie de l’aberration ?

Nul doute que le fameux « esprit du concile » est par là bien dépassé. Peut-être notre pape retrouve-t-il les voies ésotériques, pythagoriciennes et hermétistes des néo-platoniciens néo-catholiques de la cour des Médicis avec Marsile Ficin et Jean Pic de la Mirandole ?

Quoi qu’il en soit, même si nous sommes de pauvres catholiques un peu « demeurés » plutôt habitués à l’imploration de la grâce divine, prions donc pour que François reçoive des pluies « d’ondes positives » qui seraient, par lui, bénéfiques pour notre Église catholique.

Sait-on jamais ?