Le premier volume de la collection Les grandes figures de la spiritualité chrétienne, dirigée par
Michael Lonsdale et publiée par le Figaro, en vente dans tous les kiosques et
librairies, est consacré à Saint François d’Assise. La présentation, bien
reliée, cartonnée, est attrayante et le CD qui accompagne le livre offre des
textes de Saint François parmi les plus beaux et célèbres, bellement lus par
Michael Lonsdale.
Le texte du livre a
pour auteur Ludovic Viallet et est divisé en trois parties : la Vie ; le Message ; l’Héritage.
Sur la vie, un exposé passable. De l’anodin, somme toute. Ce qui est moins
acceptable, c’est que, dans le chapitre Le
message, l’auteur en profite pour distiller un message de conformisme « catho-gaucho ».
D’abord, la réflexion suivante : « François vivait au XIIIème siècle, il n’a pas à être mis en
balance avec Che Guevara (sic) et s’il
avait vécu au XXème siècle, il nous aurait peut-être surpris par son
refus de l’angélisme et de la naïveté ». Mais que signifie donc cette
mise en perspective avec Che Guevara, campé une fois de plus selon la
mythification idéologique (et marchande !) de ce personnage qui fut en
réalité un immonde tueur sanguinaire, un forcené devenu gênant pour Fidel
Castro lui-même ?
Dans la foulée, l’auteur
ne manque pas l’occasion de nous livrer son encensement du pape actuel qui a eu
« l’idée géniale » de
prendre le nom de François. Et de citer quelques faits et gestes de ce dernier,
parmi les plus loués par la gouvernance politico-médiatique et idéologique actuelle.
Mais ne pas y applaudir comme tout le monde, c’est se mettre évidemment dans la
triste position des égoïstes, des méchants, des fermés à l’exemplarité du Poverello.
Beau tour de passe-passe dialectique de récupération tactique. Mais la
manipulation du camarade Ludovic Viallet va crescendo :
éloge de la théologie de la libération, « ce dont l’un des théoriciens, Leonardo Boff, sanctionné en 1985 par la
Congrégation pour la Doctrine de la Foi (présidée par le Cardinal Ratzinger,
futur Benoît XVI), était franciscain jusqu’à sa sortie de l’ordre et du
sacerdoce en 1992 ». Et voilà la matière d’un brin de perfidie contre
Benoît XVI et de beaucoup de désinformation sur le camarade Leonardo Boff.
Viallet oublie en effet de mentionner que ce fut Saint Jean-Paul II qui
manifesta sa nécessaire autorité à l’égard de son attitude de révolutionnaire
insolent en lui imposant virilement de se mettre à genoux.
Pour suivre, l’éloge du généticien Albert Jacquart, auteur
de « L’héritage de François d’Assise »,
qui fut peut-être un scientifique mais que nous avons connu comme « gogo
utile », toujours prêt à pétitionner ou témoigner dans le compagnonnage de
route avec toute la faune de l’ « antiracisme »
anarcho-gauchiste. Décidément, la parole de Lénine demeure d’actualité : « Les capitalistes nous fourniront la corde
pour les pendre ». Ainsi en va-t-il analogiquement des personnages et
des « idées chrétiennes devenues
folles » comme disait Chesterton, distillées cyanuriquement dans le
Figaro.