EN RIRE OU EN PLEURER ?
LE SCAN POLITIQUE du Figaro - Le trésorier du FN confie dans la revue Charles son
souhait de voir Marine Le Pen augmenter ses dépenses en matière de
mode. Lui-même théorise une stratégie politique autour de son style.
Au
parti depuis 1987, Wallerand de Saint-Just n'est pas un tout jeune
militant au sein du Front national. Mais il ne laissera pas dire qu'il
est ringard pour autant. Très attentif à son style, le chef de file du
FN parisien a opéré une véritable mue vestimentaire: «J'ai réussi à
modifier mon image. Plus j'ai été jeune, plus je me suis habillé
sérieusement». Interrogé par la revue politique Charles à paraître en octobre,
il n'hésite pas à endosser aujourd'hui le statut de «fashion victim»
(victime de la mode, ndlr). «C'est un peu nouveau, c'est depuis la
campagne des régionales, ici à Paris. Marine Le Pen et d'autres m'ont
fait comprendre que j'étais un peu vieux et je devais compenser mon âge
par mon look. Cela a bien marché. J'ai acheté des vêtements les plus
flashy possible, notamment les chemises», confie le trésorier du FN.
L'ex-tête
de liste FN aux élections régionales s'est pris au jeu au point de
théoriser une stratégie de campagne autour de ces questions de style.
«On a fait campagne sur le thème des hipsters et sur le thème du “swag”.
Le verbe “to swag”, c'est fanfaronner. Ensuite, aux États-Unis, les
Noirs américains d'Alabama se définissent comme des swaggers, ils se la
jouent. J'ai fait un ‘événement' avec le rappeur Booba pendant la campagne.
Mon tweet “J'ai détrôné le duc” (le surnom du rappeur, ndlr) a été
partagé plus de 4000 fois», fanfaronne l'ancien avocat du Front
national. Mitraillé par un photographe dans le parking du siège du parti
à Nanterre dans une tenue émeraude, il ajoute: «J'ai toujours une belle
veste». «Il faut faire attention avec le vert, ça peut donner mauvaise
mine. Ou bien vous faire passer pour un écologiste, quelle horreur!»,
glisse-t-il avec ironie, tel le Cristina Cordula de la politique.
Et
Wallerand de Saint-Just ne résiste d'ailleurs pas à l'envie de délivrer
quelques conseils à la présidente du parti, Marine Le Pen. «Elle ne
dépense rien. Elle dépense pour des vêtements et je voudrais qu'elle le
fasse plus», plaide-t-il. «Je pense qu'à la télévision, les hommes
aiment les femmes politiques très élégantes. Je la verrai bien
s'habiller au Bon Marché. Ses dépenses doivent être consacrées à sa
garde-robe. Les femmes politiques sont plus obligées que les hommes de
soigner leur apparence (…) Marine Le Pen peut jouer de son élégance,
elle a de la classe physique, tant sur le visage que dans les cheveux,
la silhouette générale. Elle peut en jouer», juge le trésorier du parti.
Sur le plan financier, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen est «sorti
de la période trouble». «Ce qu'il faut faire maintenant, c'est trouver
de l'argent», glisse-t-il. Avec, à la clé, une séance shopping?