vendredi 30 septembre 2016

Wallerand Saint-Just se pose en atout «swag» de Marine Le Pen


 EN RIRE OU EN PLEURER ?


Wallerand de Saint-Just, conseiller régional d'Ile-de-FranceLE SCAN POLITIQUE du Figaro - Le trésorier du FN confie dans la revue Charles son souhait de voir Marine Le Pen augmenter ses dépenses en matière de mode. Lui-même théorise une stratégie politique autour de son style.
Au parti depuis 1987, Wallerand de Saint-Just n'est pas un tout jeune militant au sein du Front national. Mais il ne laissera pas dire qu'il est ringard pour autant. Très attentif à son style, le chef de file du FN parisien a opéré une véritable mue vestimentaire: «J'ai réussi à modifier mon image. Plus j'ai été jeune, plus je me suis habillé sérieusement». Interrogé par la revue politique Charles à paraître en octobre, il n'hésite pas à endosser aujourd'hui le statut de «fashion victim» (victime de la mode, ndlr). «C'est un peu nouveau, c'est depuis la campagne des régionales, ici à Paris. Marine Le Pen et d'autres m'ont fait comprendre que j'étais un peu vieux et je devais compenser mon âge par mon look. Cela a bien marché. J'ai acheté des vêtements les plus flashy possible, notamment les chemises», confie le trésorier du FN.
L'ex-tête de liste FN aux élections régionales s'est pris au jeu au point de théoriser une stratégie de campagne autour de ces questions de style. «On a fait campagne sur le thème des hipsters et sur le thème du “swag”. Le verbe “to swag”, c'est fanfaronner. Ensuite, aux États-Unis, les Noirs américains d'Alabama se définissent comme des swaggers, ils se la jouent. J'ai fait un ‘événement' avec le rappeur Booba pendant la campagne. Mon tweet “J'ai détrôné le duc” (le surnom du rappeur, ndlr) a été partagé plus de 4000 fois», fanfaronne l'ancien avocat du Front national. Mitraillé par un photographe dans le parking du siège du parti à Nanterre dans une tenue émeraude, il ajoute: «J'ai toujours une belle veste». «Il faut faire attention avec le vert, ça peut donner mauvaise mine. Ou bien vous faire passer pour un écologiste, quelle horreur!», glisse-t-il avec ironie, tel le Cristina Cordula de la politique.
Wallerand de Saint-Just pose pour Charles

Et Wallerand de Saint-Just ne résiste d'ailleurs pas à l'envie de délivrer quelques conseils à la présidente du parti, Marine Le Pen. «Elle ne dépense rien. Elle dépense pour des vêtements et je voudrais qu'elle le fasse plus», plaide-t-il. «Je pense qu'à la télévision, les hommes aiment les femmes politiques très élégantes. Je la verrai bien s'habiller au Bon Marché. Ses dépenses doivent être consacrées à sa garde-robe. Les femmes politiques sont plus obligées que les hommes de soigner leur apparence (…) Marine Le Pen peut jouer de son élégance, elle a de la classe physique, tant sur le visage que dans les cheveux, la silhouette générale. Elle peut en jouer», juge le trésorier du parti. Sur le plan financier, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen est «sorti de la période trouble». «Ce qu'il faut faire maintenant, c'est trouver de l'argent», glisse-t-il. Avec, à la clé, une séance shopping?