Ayant éprouvé le besoin de « tweeter »
que l’une de ses aïeules espagnoles s’appelait Médina, Lesquen a publié dans la
foulée sa réponse à un commentaire également tweeté, aristocratiquement signé
« D’Azur » et concluant de cette révélation qu’il avait donc une
filiation juive.
Grosse ficelle à l’évidence afin de rétorquer à
ce pseudo D’Azur mais à destination « urbi et orbi » : « En toute certitude, vous êtes fou. Je
n’ai aucun ancêtre juif et l’analyse génétique l’a confirmé ».
Hallucinant ! On ne le croirait pas si on
nous racontait pareille chose. Mais tout le monde peut aller vérifier cela
parmi les multiples tweets sur ce même registre du candidat Lesquen à l’Élysée.
Le 31 août il ajouta d’ailleurs cette
information qui intéressera sans doute le corps électoral : « Ma grand-mère descend du conquistador
Gaspar de Medina ». Donc lui aussi semble-t-il. Mais les innombrables
admirateurs de ce grand descendant de conquistador sont maintenant sans nul
doute heureux de partager sa joie d’être aussi génétiquement sûr. On sait
qu’Adolf Hitler avait procédé de même pour éliminer l’atroce suspicion de
quelque fécondation par semence sémitique de l’une de ses aïeules. Ainsi, à
l’évidence, « le conquistador de
Radio-Courtoisie », comme on appelle encore désormais « l’enfiévré du tweet »,
a-t-il pu éliminer lui aussi pareille angoisse de l’absence de tout germe de
judéité dans son noble sang.
Ayant considéré la chose, deux médecins
psychiatres ont formulé un prédiagnostic selon lequel on était à l’évidence en
présence d’un cas relevant déjà du qualificatif de grave… Mais il faut laisser
aux psychiatres ce qui est de leur ressort et dire que pour ce qui est du
domaine de Dieu, le cas de Lesquen est plus affligeant encore.
Comme si c’était une marque d’infâmie d’avoir
quelque ascendance juive, comme c’est le cas de tant et tant d’Espagnols,
humbles ou illustres !
Peut-il y avoir plus stupéfiante expression
d’antisémitisme radical et racial et simultanément plus évident mépris de la
religion chrétienne ?
Comme si notre religion n’était pas celle de
Notre Seigneur Jésus-Christ, de sa mère la Vierge Marie, « de la race de
David » ? Comme si tous les premiers apôtres et saint Paul n’étaient
pas juifs et, sauf saint Luc qui était grec, les trois autres des quatre
évangélistes ? Comme si notre religion n’était pas celle de tant de saints
de sang juif comme sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix ? Comme
si elle n’était pas celle de tant de juifs convertis au long des siècles
jusqu’à Édith Stein, la petite carmélite allemande et juive, en religion sœur
Thérèse Bénédicte de la Croix, assassinée à Auschwitz avec tant et tant de ceux
de son peuple et canonisée par Jean-Paul II ? Comme si notre religion et
notre amitié française n’impliquaient pas un a priori d’amitié pour nos
compatriotes juifs et notamment avec ceux professant la fidélité au Décalogue
qui est notre foi commune, donnée par Dieu à Moïse avec ses Dix commandements,
charte des devoirs de notre vie individuelle et sociale.
Je n’ai pas,semble-t-il, pour ma part l’honneur
de quelque origine dans la race de David et de la Vierge Marie, peu probable
dans une famille pyrénéenne aux racines séculaires ouvrières et paysannes. Mais
si mon père, qui était dans sa retraite un passionné de l’histoire de la
Bigorre et de la généalogie de notre famille, nous avait un jour révélé que
nous étions peut-être lointainement apparentés à la race de la Vierge Marie,
nul doute que ni lui, ni ma mère, ni mes frères, n’en aurions été affligés mais
au contraire émus chrétiennement. Cela dit, fièrement catholique et français et
bigourdan, je n’ai aucun complexe d’infériorité à n’être pas un brin juif
sachant fort bien d’ailleurs que la religion catholique est le parachèvement en
Jésus-Christ de l’antique religion d’Abraham, de Jacob et de Moïse.
Ce qui précède n’implique d’ailleurs qu’un même
regard d’amour chrétien, a priori, pour les juifs comme pour tous les hommes.
Cela ne nous freine donc pas dans le sentiment
que les abominations exterminationnistes du nazisme n’exonèrent pas le peuple
juif de notre temps de la nécessité de faire repentance pour la participation
de tant des siens à l’idéologie et aux monstruosités génocidaires du
communisme.
Et il y a d’ailleurs heureusement des juifs et
notamment des Israéliens pour demander cela. Souhaitons que l’occasion pourra
en être la commémoration appropriée de la Révolution d’octobre, début de cent
ans de crimes et massacres génocidaires du communisme avec ses plus de cent
millions de victimes de toutes races et religions parmi lesquelles aussi nombre
de juifs religieux, honnis des bolcheviques.
Bernard Antony
P.S. : -
Les dirigeants de l’AGRIF ne perdront pas de temps à réfuter les ébouriffantes
allégations de complot sans cesse répétées contre moi par Lesquen et contre
l’AGRIF. Nous ne voulons pas faire injure à ceux qui les lisent ou les
entendent. Toute personne censée voit en effet qu’elles sont du même tabac,
heureusement de moindre effet criminel, que celles de tous les accusateurs
hystériques des procès totalitaires, jacobins, nazis et communistes. Contre
d’autres que moi, Lesquen s’est déshonoré par de pitoyables procédés de
délation.
- On pouvait s’y attendre :
la revendication par Lesquen de sa perfection de non-judéité, confirmée par
analyse génétique et l’annonce de sa glorieuse ascendance conquistadoriale, ont
donné l’idée à quelques férus de généalogie de se pencher sur son cas. Ils ont
donc découvert que ce personnage, qui a ainsi ouvert la boîte de pandore de son
hérédité, n’évoquait pas sa descendance directe, à la cinquième génération, du
tristement célèbre marquis de Sade, figure emblématique d’un certain
libéralisme. Pour faire bref, ce dernier était l’arrière-grand-père de son
arrière-grand-père. Mais diable merci pour Lesquen son sexaïeul, le marquis de
Sade n’était pas juif. Si tel avait été le cas, sans nul doute, il en aurait
éprouvé un vif et constant sentiment de tache indélébile…