Bernard Antony communique :
Après tant de lassantes
rhétoriques, de répétitifs et indigents lieux communs des candidats aux
pré-primaires de la vieille gauche ou de la pseudo-droite si frelatée, on attendait
avec intérêt les propos de Marine Le Pen dans ses festivales de Fréjus.
Disons d’emblée qu’il y
a au moins un point sur lequel nous approuvons totalement sa ligne, parce qu’elle
est, il est vrai, la nôtre depuis toujours, la sortie de l’Union Européenne. « Sortons
de cette Europe-là ! » fut et demeure en effet le slogan que nous
lançâmes. Rien que cela justifiera peut-être l’an prochain un vote positif.
Sur la question majeure
de l’avenir de l’islam en France, le discours de Marine n’a guère tranché avec
beaucoup d’originalité sur la commune ritournelle de « l’islam compatible
avec la République ». propos superficiel ignorant à la fois la nature
fondamentale de l’islam et l’expérience que l’on en a à partir des 50 pays où s’exerce
aujourd’hui sa pleine domination plus ou moins coercitive ou cruelle.
Marine, irréductiblement
jacobine, n’a pas non plus tenu des propos de clarification sur les rapports
des lois religieuses, des lois de la République et de la loi morale
universelle. En effet les lois particulières aux religions ne sauraient être
imposées à tous (charia – observances talmudiques – commandements de l’Église…).
En revanche, les lois de la République ne sauraient bafouer la loi naturelle. Et
notamment, pour ce qui est du respect de la vie innocente.
Marine demeure donc
décevante pour ce qui est de l’exigence de remplacement de la loi Veil par une
loi d’accueil à la vie.
Sur la question de l’éducation,
les propos tenus par son invité, l’enseignant Jean-Paul Brighelli, méritent un
accueil nuancé. On ne peut le suivre sur sa péremptoire condamnation du « chèque-éducation »,
selon lui « idée pseudo-libérale et totalement dénuée de sens ». On ne
peut dire en si peu de mots autant d’absurdités sur la question !
La formule du « chèque-éducation »
est appliquée avec bonheur dans certains pays. Ce n’est pas une idée « pseudo-libérale »
mais fondamentalement une réforme de liberté de l’éducation et d’égalité
fiscale. Mais elle va certes à l’encontre de l’idéologie jacobine étatiste, à l’origine
de tous les totalitarismes.
Sur les questions
majeures de l’indépendance nationale et de l’identité, l’Institut du Pays Libre
approuve donc globalement les propositions du FN. Mais il regrette sur les
questions « sociétales » des positions semblant baigner toujours plus,
peut-être pour récupérer des voix à gauche, dans une sorte de marinade archéo-jacobine.