La polémique a enfin fini par naître, quant à l’un des
éléments de la réforme de l’Education Nationale portée par l’infernale Najat
Vallaud-Belkacem : l’introduction de la langue arabe dans les
enseignements de langues vivantes 1, au même titre donc, que l’anglais,
l’allemand, l’espagnol, langues les plus pratiquées en France actuellement. Ces
enseignements de LV1 devront débuter dès la classe de CP, ce qui pose déjà un
ensemble de questions fondamentales sur l’apprentissage des langues étrangères
et la pédagogie que nous ne traiterons pas ici. Le principe de Mme.
Vallaud-Belkacem est d’intégrer au système scolaire lui-même ce qui existait
auparavant dans le cadre des ELCO (enseignements de langues et de cultures
d’origine), dispositifs extra-scolaires créés dans les années 1970 pour
favoriser le maintien des immigrés avec leur culture souche, dans la
perspective de faciliter leur retour ! Voilà la grande farce
hétérotélique, qui consiste à ce que le but effectivement atteint soit
radicalement différent du but initialement visé : il y a quarante ans, on
envisageait encore l’immigration comme temporaire, destinée au travail et non
au peuplement, avant que le regroupement familial et l’œuvre désastreuse des
présidents Pompidou et Giscard, poussés par le grand patronat, ne viennent
inverser cette conception.
Ainsi, comme l’a rappelé avec bon sens le député LR
Annie Genevard, en séance de questions au gouvernement mercredi 25 mai, les
ELCO, dont les cours étaient très souvent dispensés par des professeurs
étrangers, ont été largement détournés de leur mission, et dans certains cas,
en particulier dans celui de l’arabe et du turc, pervertis en contribuant à
re-communautariser les immigrés ou leurs descendants, voire à propager les
doctrines islamistes (« de véritables
cathéchismes islamiques » d’après le Haut Conseil à l’Intégration que
cite Mme Genevard). Ainsi, les ELCO, loin de faciliter un retour au pays,
favorisent plutôt le refus d’intégration et la ré-islamisation de communautés
immigrées, contribuant ainsi à la fragmentation de notre pays, dont les
gouvernants ont sciemment abandonné tout objectif d’assimilation, et à la
multiplication de groupes communautarisés qui vivent comme là-bas, mais avec
les papiers d’ici. Hétérotélie aiguë qui aboutit à cette mesure que Najat
Vallaud-Belkacem défendait sur BFM TV le 31 mai : pouvoir enseigner
l’arabe, dès le CP, grâce à des membres de l’Education Nationale ou, ce qui
sera le cas le plus fréquent, des intervenants étrangers, exactement comme pour
les ELCO, sauf que leur introduction dans l’enseignement scolaire ne fait
qu’accroître le problème, et que la sinistre pirouette langagière consistant à
transformer les « langues d’origine »
en « langues étrangères »
ne masque en rien le fait que cet enseignement est un signe et un symptôme de
la non-intégration voire de la
dés-intégration, favorisée par l’Etat, de populations immigrées. Aussi Annie
Genevard voyait-elle juste lorsqu’elle évoquait la langue arabe comme « langue communautaire » et non
simple langue étrangère.
Le plus amusant dans cette histoire navrante est qu’un
canulard avait circulé sur Internet à l’automne 2014, produisant une fausse
circulaire de Najat Vallaut-Belkacem incitant les maires de France à proposer
aux élèves de primaire une heure habdomadaire d’initiation à l’arabe. Mme
Vallaud-Belkacem avait donc porté plainte… pour usurpation d’identité, mais pas
pour diffamation !
Pierre Henri