mercredi 1 juin 2016

L’enseignement de la langue arabe à l’école, ou les bonnes farces de l’hétérotélie


La polémique a enfin fini par naître, quant à l’un des éléments de la réforme de l’Education Nationale portée par l’infernale Najat Vallaud-Belkacem : l’introduction de la langue arabe dans les enseignements de langues vivantes 1, au même titre donc, que l’anglais, l’allemand, l’espagnol, langues les plus pratiquées en France actuellement. Ces enseignements de LV1 devront débuter dès la classe de CP, ce qui pose déjà un ensemble de questions fondamentales sur l’apprentissage des langues étrangères et la pédagogie que nous ne traiterons pas ici. Le principe de Mme. Vallaud-Belkacem est d’intégrer au système scolaire lui-même ce qui existait auparavant dans le cadre des ELCO (enseignements de langues et de cultures d’origine), dispositifs extra-scolaires créés dans les années 1970 pour favoriser le maintien des immigrés avec leur culture souche, dans la perspective de faciliter leur retour ! Voilà la grande farce hétérotélique, qui consiste à ce que le but effectivement atteint soit radicalement différent du but initialement visé : il y a quarante ans, on envisageait encore l’immigration comme temporaire, destinée au travail et non au peuplement, avant que le regroupement familial et l’œuvre désastreuse des présidents Pompidou et Giscard, poussés par le grand patronat, ne viennent inverser cette conception.



Ainsi, comme l’a rappelé avec bon sens le député LR Annie Genevard, en séance de questions au gouvernement mercredi 25 mai, les ELCO, dont les cours étaient très souvent dispensés par des professeurs étrangers, ont été largement détournés de leur mission, et dans certains cas, en particulier dans celui de l’arabe et du turc, pervertis en contribuant à re-communautariser les immigrés ou leurs descendants, voire à propager les doctrines islamistes (« de véritables cathéchismes islamiques » d’après le Haut Conseil à l’Intégration que cite Mme Genevard). Ainsi, les ELCO, loin de faciliter un retour au pays, favorisent plutôt le refus d’intégration et la ré-islamisation de communautés immigrées, contribuant ainsi à la fragmentation de notre pays, dont les gouvernants ont sciemment abandonné tout objectif d’assimilation, et à la multiplication de groupes communautarisés qui vivent comme là-bas, mais avec les papiers d’ici. Hétérotélie aiguë qui aboutit à cette mesure que Najat Vallaud-Belkacem défendait sur BFM TV le 31 mai : pouvoir enseigner l’arabe, dès le CP, grâce à des membres de l’Education Nationale ou, ce qui sera le cas le plus fréquent, des intervenants étrangers, exactement comme pour les ELCO, sauf que leur introduction dans l’enseignement scolaire ne fait qu’accroître le problème, et que la sinistre pirouette langagière consistant à transformer les « langues d’origine » en « langues étrangères » ne masque en rien le fait que cet enseignement est un signe et un symptôme de la  non-intégration voire de la dés-intégration, favorisée par l’Etat, de populations immigrées. Aussi Annie Genevard voyait-elle juste lorsqu’elle évoquait la langue arabe comme « langue communautaire » et non simple langue étrangère.



Le plus amusant dans cette histoire navrante est qu’un canulard avait circulé sur Internet à l’automne 2014, produisant une fausse circulaire de Najat Vallaut-Belkacem incitant les maires de France à proposer aux élèves de primaire une heure habdomadaire d’initiation à l’arabe. Mme Vallaud-Belkacem avait donc porté plainte… pour usurpation d’identité, mais pas pour diffamation !


  Pierre Henri