mardi 17 mai 2016

Toujours sur les racines chrétiennes de l’Europe…. Ma revue de presse, François et moi…

Je le jure, j’ignorais totalement la semaine dernière, alors que je répondais sur ce blog à l’ex-camarade trotskiste Moscovici, que François s’exprimerait lui aussi sur la question dans « La Croix ». Non, il ne m’en avait pas averti.

Ayant appris la chose, j’ai donc pris aussi ce journal, avec les deux ou trois quotidiens et hebdomadaires que j’ai à peu près pour usage d’acheter à la ville voisine chaque début de semaine. Je suis en effet un impénitent adepte de la lecture de la « presse papier » avec mes seconds cafés du matin. Certains me disent que c’est « vieux-jeu ». Je m’en fiche ! Ça ne m’empêche pas du tout après le déjeuner d’aller voir du côté de notre cher Salon beige et autres sites d’information ni rose socialo, ni rouge coco, ni noir anarcho.

J’ai donc attentivement pris connaissance des propos de François sur les racines chrétiennes et sur le reste. Propos qu’il a relus avant publication précise-t-on sur « La Croix ». Voici mes réactions.

Sur les racines.

- Il dit (on est obligé de citer presque tout) :
 « Quand j’entends parler des racines chrétiennes de l’Europe j’en redoute parfois la tonalité qui peut être triomphaliste ou vengeresse. Cela devient alors du colonialisme. Jean-Paul II en parlait avec une tonalité tranquille. L’Europe, oui, a des racines chrétiennes. Le christianisme a pour devoir de les arroser, mais dans un esprit de service comme le lavement des pieds…. Ce ne doit pas être un apport colonialiste ».

- Mon commentaire :
Ah bon.
Je n’avais pas envisagé la question sous cet angle. Pour l’instant, je ne vois pas - mais je vais réfléchir – pourquoi et comment il faut la considérer à la lumière de la dialectique du colonialisme et de l’anticolonialisme. Peut-être François qui fait partie du peuple ayant colonisé l’Argentine en souffre-t-il ? Pauvres Alakalufs en effet si durement éliminés de la Terre de Feu par les missionnaires catholiques. Lire  sur cela le roman de Jean Raspail : « Qui se souvient des hommes ? ». Si j’en ai l’occasion, je l’offrirai à François.

Sur les migrants.

-  Il dit : « Le problème initial, ce sont les guerres au Moyen-Orient et en Afrique et le sous-développement du continent africain. »

- Mon commentaire :
Pour ce qui est des guerres, d’accord. Et leurs causes sont multiples. Il faudrait pour le moins ne pas négliger les accords Sykes-Picot secrètement concoctés en 1916.
Pour ce qui est du sous-développement en Afrique, oserai-je violer un tabou, perpétrer un blasphème en affirmant qu’il y a aussi des causes, et pas essentiellement celle du colonialisme, mais celles des conditions des décolonisations et de l’incapacité des dirigeants anticolonialistes.

- Il dit encore :
« Revenons aux migrants. Le pire accueil est de les ghettoïser alors qu’il faut au contraire les intégrer. À Bruxelles, les terroristes étaient des Belges, enfants de migrants, mais ils venaient d’un ghetto ».

- Mon commentaire :

François ne sait peut-être pas bien de quoi il parle. Les immenses populations d’origine immigrée ne sont pas ghettoïsées. Il les imagine ainsi. Pour l’essentiel, ces populations se regroupent naturellement selon leurs cultures, langues et affinités.
Pour beaucoup, le dénominateur commun et puissant rassembleur s’appelle « oumma ». Les ghettoïsés à  Bruxelles, ce sont souvent les derniers Belges de vieille origine wallonne ou flamande.
Affirmer que les terroristes venaient d’un « ghetto » relève d’une bien mauvaise analyse psycho-sociologique.
Le hasard fait que je déjeunais vendredi dernier à Toulouse dans l’immeuble où habitait Mohamed Merah.
Hélas, dans ce quartier comme dans bien d’autres à Toulouse et dans bien d’autres quartiers de nos villes, il n’y a pas de « ghetto » protecteur pour les braves gens. Merah et sa bande y tenaient le haut du pavé.
François, quoique d’origine lombarde, ne sait peut-être pas historiquement ce qu’était un ghetto tel qu’on appela de ce nom à Venise le quartier où les juifs se regroupaient pour vivre plus aisément selon leur loi. Rien à voir avec son ghetto imaginaire !

Sur l’islam.

- « Je ne crois pas qu’il y ait aujourd’hui une peur de l’ islam en tant que tel, mais de Daech et de sa guerre de conquête, tirée en partie de l’islam. L’idée de conquête est inhérente à l’âme de l’islam il est vrai. Mais on pourrait interpréter avec la même idée de conquête la fin de l’Évangile de Mathieu, où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations ».

Mon commentaire :

-Sur la première phrase, on comprend ce qu’il veut dire. À part que le jihâd ce n’est pas seulement « Daech ». Mais c’est mieux que du Monseigneur Gollnisch lorsqu’il affirmait : « l’État islamique ce n’est pas un État et il n’est pas islamique ».

-Pour la deuxième phrase, on ne sait pas trop ce que signifie « l’âme de l’islam » mais peut-être s’agit-il plutôt d’évoquer l’idéologie islamique.
Toujours est-il que François affirme bien que l’islam est par nature conquérant. Réjouissons-nous, cela nous change de ses affirmations antérieures selon lesquelles « les livres sacrés de l’islam sont des livres de paix et de tolérance ».
Or, par quoi peut bien passer ce qu’il appelle « l’âme de l’islam » sinon par le Coran et les hadiths ?

- Sur la dernière phrase, François nous abasourdit. Comment peut-il ainsi affirmer, et il s’est relu, qu’il est possible d’interpréter de même les exhortations au jihâd par Allah et Mahomet, suivies de tant de rezzous massacreurs, et les deux derniers versets de Mathieu ! Citons-les :
19-« Allez donc, et instruisez tous les peuples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,
20- et leur apprenant à observer toutes les choses que je vous ai commandées. Et assurez-vous que je serai toujours avec vous jusqu’à la consommation des siècles ».
Là, vraiment, on ne peut que demeurer pantois. Comment François peut-il penser que ces lignes puissent être interprétées avec la même idée de conquête que celles développées explicitement par les exhortations coraniques à la guerre sans faiblir ? Pour n’en citer comme exemples que deux parmi des dizaines :
« Si vous ne vous lancez pas au combat, Dieu vous châtiera… »(S-9, v-29)
« Ne faiblissez pas !Ne faites pas appel à la paix quand vous êtes les plus forts ! » (S-47, v-35)

Sur la familiarité avec les musulmans.

« Sur le fond, la coexistence entre chrétiens et musulmans est possible. Je viens d’un pays où ils cohabitent en bonne familiarité. Les musulmans y vénèrent la Vierge Marie » ….

Mon commentaire :

Les chrétiens et musulmans en Argentine « cohabitent » donc, soit, s’il le dit. En couples, comme « frères et sœurs », en phalanstères ? Et revoilà dans les propos de François la récurrente admiration de chrétiens ignorants sur le fait que les musulmans vénèrent la Vierge Marie. Bien sûr, elle est même citée 15 fois dans le Coran, tantôt  comme Maryam « sœur d’Aaron », tantôt comme fille de « Imran ».
La Vierge Marie est en effet pour l’islam une des femmes musulmanes modèles. Elle est ainsi au paradis avec Khadija et Aïcha. Leur rôle est d’y gérer les houris à la virginité éternelle promises aux hommes agréés d’Allah.
Mais affirmer que la Vierge Marie est la mère de Dieu, alors c’est pour l’islam un immense blasphème qui vaut l’enfer. François sait-il au moins cela ?

Sur l’euthanasie ou le mariage unisexe.

« C’est au Parlement qu’il faut discuter, argumenter, expliquer, raisonner. Ainsi grandit une société. Une fois que la loi est votée, l’État doit respecter les consciences. Dans chaque structure juridique, l’objection de conscience doit être présente car c’est un droit humain ».

Mon commentaire :

Que signifie la première phrase ? Qu’il ne faudrait mener qu’au Parlement le combat contre les lois de la culture de mort ? C’est pourtant ce qui est explicitement dit ! Drôle de conception alors de la démocratie ! Et ensuite, s’en tenir à l’objection de conscience ?
D’accord pour l’objection de conscience. Mais qu’est ce qu’une démocratie où l’on ne devrait plus vouloir changer la loi ? Bizarre.

Je m’arrête là et je passe donc rapidement sur ses propos si approximatifs sur l’évangélisation de la Corée. Le père chinois Jacques Hu, premier prêtre évangélisateur après le laïque Pierre Lee, en effet, contrairement à ce que dit François,  ne revint pas en Chine. Il mourut martyrisé en Corée.