Député européen et conseiller régional
en Bourgogne Franche-Comté, Sophie Montel s’est exprimée, ce dimanche 1er
mai, lors du « banquet patriotique » du Front National, remplaçant le
traditionnel défilé. Certains de ses propos n’ont pas manqué de faire réagir,
d’aucuns prétendent au sein même de l’assemblée dont une partie lui aurait
réservé une salve de huées et sifflements, et assurément dans la droite de
conviction. Qu’on en juge : « Nous
sublimons la femme, nous défendons la libre-disposition de son corps, nous
défendons la sanctuarisation de la contraception et la non-remise en cause de
l’avortement. […] Le machisme, le
traditionalisme, le conservatisme se trouvent chez nos adversaires. »
Pincez-vous bien fort, ce
copié-collé d’un discours socialiste des années 1970 est bien tenu en 2016 par
une élue du FN : ce sinistre psittacisme de vieux slogans gauchistes met-il
donc en pleine lumière la nouvelle ligne du Parti ? Abandonnant toute
colonne vertébrale au profit de la vile mollusquerie du politiquement correct,
ce Front-là qui s’exprime à travers les propos de Mme. Montel défendrait donc
le « droit des femmes à disposer de
leur corps » sans se demander si ce droit est autre chose qu’une
chimère et si c’est bien de leur corps qu’il s’agit ; la « sanctuarisation de la contraception »,
visiblement sans restriction ni mesure, et comme on ne sanctuarise que le
sacré, la perspective d’une société où la manipulation hormonale par pilule
interposée doit être considérée comme un dogme a de quoi interroger ; la
« non-remise en cause de
l’avortement », même pas un peu, même pas pour la démographie, même
pas pour la galerie.
On sera aussi heureux d’apprendre
que « le machisme, le
traditionalisme, le conservatisme » se trouvent chez les adversaires
du FN qui est donc en toute logique féministe, progressiste et
anti-traditionaliste… gauchiste en somme ! Tout ceci est en effet « sublime » et les femmes ont tout à
gagner à se faire « sublimer »
de la sorte.
Gardons-nous d’opposer
dialectiquement un ancien Front au nouveau, car c’est bien Jean-Marie Le Pen
qui a jadis imposé et approuvé sa fille sur toute la ligne, notamment dans son
approbation de la loi Veil. Notons par ailleurs que les dernières restrictions
que posaient naguère Marine Le Pen et Louis Aliot, en dénonçant les « avortements de confort », semblent
avoir disparu, si l’on s’en tient aux propos de Sophie Montel. Cela dit en
toute amitié pour les dirigeants du Front National qui ont encore des principes
solides. On espère d’eux qu’ils contribueront à la renaissance
du mouvement du pays libre dont la France a tant besoin. Inquiets pour
l’avenir de la France, en particulier de sa démographie, nous ne pouvons que
nous demander avec un souci brûlant si c’est cela, le Front National en 2016,
ou si nous n’avons assisté qu’à un triste braiment d’un politiquement correct
encore minoritaire au sein du parti.
Pierre
Henri