vendredi 29 avril 2016

La gauche dans tous ses gravats

Le socialiste Guy Mollet avait au siècle dernier estampillé la droite de l’expression « la droite la plus bête du monde », depuis, fréquemment resservie.
On ne peut en dire autant de la gauche qui, en vérité, dans son sale travail de « déconstruction sociétale » génocidaire, n’aura pas souvent été bête mais quelquefois d’une grande habileté maçonnique venant soit en renfort de la droite, quand elle est dans l’opposition, pour faire passer des lois scélérates (anti-racisme, loi Veil), soit, quand elle est au pouvoir, en se jouant de ses divisions et de son manque de pugnacité (loi Taubira).
Mais cette gauche, toujours unie pour les projets mortifères, est aussi, non seulement idéologiquement et même psychologiquement, la plus passéiste qui soit, mais toujours divisée.
Pour faire bref, il y a d’une part la gauche dite de gouvernement, aujourd’hui sous le masque de carnaval de François Hollande, mais qui, avec tous ses ministres rassemblés, faisant le bilan de ses 4 années au pouvoir, n’a pu que discourir avec la même rhétorique creuse pour tenter de dissimuler ses échecs et reculades successifs.
Mais celle qui fait aujourd’hui l’unanimité, et de cette gauche et de l’autre, dont je vais traiter, c’est la misérable Marisol Touraine dans sa frénésie de propagande pour l’avortement remboursé, sans frein et sans limite, et pour l’euthanasie qu’elle veut de même imposer.
Le seul facteur d’unité des gauches est donc une quasi-totale adhésion aux lois d’incitation et de décision de mise à mort de vies innocentes.
L’autre gauche que la hollandine, c’est la vieille extrême-gauche confite dans toutes ses postures mimétiques :
-         Celle du bolcho-cégétiste Martinez, caricature de Peppone défilant avec ses milliers d’apparatchiks, permanents payés avec l’impôt de tous et recevant aussi, en certaines grandes entreprises, les « gratifications » d’un patronat se croyant expert dans l’achat de la paix sociale.
-         Extrême-gauche communiste bientôt centenaire, sans repentance aucune pour un siècle de collaboration au sein du plus gigantesque système d’esclavage et d’extermination de l’histoire, entrecoupé d’ailleurs par l’occurrence de la collaboration avec le nazisme d’août 1939 à juin 1941.
-         Extrême-gauche aussi de tous les vieux groupuscules, trotskystes, maoïstes et anarcho-nihilistes avec, reconnaissons-le, un extraordinaire génie de reproduction à l’identique de blablateurs bakounino-marxistes et de sartrolâtres et émules de Simone de Beauvoir s’efforçant de faire du mai 68 comme leurs géniteurs le leur ont raconté.
Elle est vraiment inénarrablement grotesque, cette gauche de toutes appartenances qui ne cesse de vouloir « du passé faire table rase » mais qui ne fait que de l’imitation. « Plus tradi que les gauchistes, tu meurs ! », me disait un étudiant. Et après tout, la révolution n’est-elle pas une très ancienne activité puisant son inspiration dans la grande Révolte satanique ?

Le 1° mai, Jeanne d’Arc, les Le Pen et… Macron le 8 mai.
Je ne serai le 1° mai ni avec Jean-Marie Le Pen place des Pyramides ni avec le Front National de Marine au grand banquet je ne sais où.
Je ne serai pas non plus le 8 mai à Orléans avec Emmanuel Macron. Voici pourquoi.
Jean-Marie Le Pen, dans les années heureuses de son parcours politique, dans le dernier quart du XX° siècle, voulut en une de ses idées originales dont il avait le secret, symboliser l’union du « national » et du « social » en commémorant simultanément la fête du travail du 1° mai et en célébrant Jeanne d’Arc, héroïne de la patrie française et sainte de l’Église catholique. Ceci pouvait soulever des objections mémorielles mais je m’y ralliais sans difficulté.
Je pensais que le socialiste patriote Charles Péguy, notre grand poète national des vertus du travail et de l’humble et simple bergère de Domrémy, salvatrice de la souveraineté royale et française, n’aurait point vilipendé pareille collusion.
Pour reprendre, une fois n’est pas coutume, une formule gaullienne, la politique étant ce qu’elle est et les Le Pen étant ce qu’ils sont, voilà leur clivage politico-familial brisant aussi cette commémoration fusionnelle.
Je ne serai pas avec Jean-Marie Le Pen. Non pas parce que je lui tiendrais rigueur de ce qu’ayant démissionné jadis seulement du Bureau Politique par loyauté, afin de pouvoir m’exprimer sans contrainte, il accepta mon exclusion du Front National sous de successifs et mirobolants prétextes par celui que j’avais eu pour ami et devenu Secrétaire Général, Louis Aliot. J’ai d’ailleurs pardonné également à Louis. La politique, surtout quand elle est assortie d’impératifs de couple, est un métier difficile. Il faut être indulgent !
Je ne serai pas avec Le Pen père parce que je ne crois pas qu’il puisse encore incarner aujourd’hui la tradition nationale dans la mystique de Jeanne d’Arc et aussi de Charles Péguy. Ce dernier ne serait pas tendre avec les malheureux obsessionnels des groupuscules négationnistes et antisémites aux cerveaux envahis par ce que j’appelle une « inversion idolâtrique du peuple juif ».
J’ai donc compris que Marine, une fois mise sur orbite par son père, ait voulu en finir avec une auto-relégation masochiste et suicidaire dans cette mouvance plus ou moins raciste où se perdent de bons garçons et filles pour l’heure tristement gouroutisés.
Mais pour le reste, et sans que j’aie la moindre aversion à son endroit pas plus que pour son père et pour Louis Aliot, je ne me sentirais tout à fait chez moi dans le Front National modelé par elle.  J’y compte certes encore de bons amis mais d’autres, et non des moindres, n’emportent guère de ma part une confiance enthousiaste.
En vérité, pas plus que Jean-Marie aujourd’hui ne me semble incarner un renouveau national, je ne crois que Marine incarne un renouveau social.
Aussi a-t-elle, je crois, finalement raison d’avoir la pudeur et l’honnêteté de ne pas vouloir récupérer Jeanne d’Arc.

A Orléans le 8 mai, que dira Macron ?
J’apprends ce jour qu’Emmanuel Macron est l’invité de la ville d’Orléans le 8 mai prochain pour y célébrer la mémoire de Jeanne d’Arc. Je n’ai pas pour l’heure d’opinion bien étayée sur le personnage de Macron et ce n’est pas parce qu’il est dans la mode médiatique que je me sens obligé d’en avoir tout de suite une.
Je n’ai gardé de lui qu’un long entretien publié le 8 juillet 2015 dans « le Un », périodique culturel philosophico-politique. Il y répond à des questions sur son intérêt pour la philosophie, notamment aristotélicienne, et sa reconnaissance pour son maître Paul Ricoeur. Mais laissons cela pour le moment.
Ce que j’y ai relevé, ce sont les lignes suivantes : « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléoniens et gaullistes notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace… Pourtant, ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. »
Et si c’était là la clé d’interprétation du personnage de Macron ?