N’ayant
que de pitoyables présidents, bien des français éprouvent quelquefois
compréhensiblement beaucoup d’attirance pour les chefs de l’État d’autres pays.
Cela
ne relève pas forcément du phénomène « collabo » tel qu’analysé par
un Charles Maurras dénonçant une libidineuse fascination pour le vainqueur…
Je
ne dis pas qu’il s’agit de cela pour ce qui est de tous les inconditionnels de
Wladimir Poutine. À force de déceptions chez nous, on peut en effet quelquefois
penser qu’il n’y a plus qu’à « attendre les cosaques et le Saint
Esprit » selon l’expression de Léon Bloy dont le pape François aime
répéter quelques phrases tirées de sa cartouchière à citations.
Et
Poutine, c’est tout de même un sacré cosaque. Sans pour autant frémir pour son
regard glacé avec ses yeux bleus de Samoyède, on peut évidemment préférer des
aspects de sa politique, et notamment sur la Syrie, à celle de notre
gouvernement et des occidentaux en général.
Ces
derniers persistent hélas, pour combattre l’État islamique, dans une alliance
de dupes avec l’Arabie-Saoudite et le Quatar qui l’ont soutenu longtemps et
avec la Turquie du dictateur islamiste Erdogan menant aujourd’hui comme hier la
politique de double jeu que l’on sait !
Mais
voilà que tel un éléphant dans le magasin de porcelaine des jeux diplomatiques
a surgi Donald Trump le bien-nommé. Et voici que lui aussi suscite déjà chez
nous des inconditionnels.
Normalement,
les fans de Poutine devraient ne pas beaucoup apprécier ceux de ce brutal
yankee. Mais croire cela ce serait par trop raisonner politiquement et
rationnellement. Car je vois surgir plusieurs catégories nouvelles
d’enthousiastes.
De
même que pour Poutine, au-delà de ceux qui, comme moi, le considèrent froidement
plutôt favorablement, il y a d’ardents poutinophiles et même de véritables
poutinolâtres, sont apparus les trumpetophiles et même des trumpetolâtres. Ces
derniers ne sont sans doute pas des nostalgiques des trumpettes de Jéricho
puisque Trump s’est fait accrocher par François qui l’a accusé de vouloir dresser des murailles
plutôt que de jeter des ponts…
Mais
j’ai écouté aussi avec beaucoup d’intérêt peut-être le premier,
poutino-trumpephile, un précurseur peut-être.
Je
crois en effet beaucoup à l’importance de la psycho-morphologie pour expliquer
(partiellement au moins) les personnages politiques.
Trump,
c’est du Le Pen tout craché, la moumoutte en plus : aussi extravertis l’un
que l’autre, même sacré culot, même gestuelle, même franc-parler sans trop craindre
un brin d’invectives contre les concurrents. Et à ce qu’il m’en paraît, un
semblable talent aussi. Seule différence, et ce n’est pas un détail, Trump est
cent ou mille fois plus riche que Le Pen. Même si ce dernier a enterré une
demi-douzaine de Napoléons que le fisc n’a pas encore trouvé sous la niche de
ses gentils dobermans à Montretout.
Mon
précurseur poutino-trummpetiste m’a affirmé, il ne me trompe jamais, que les
deux hommes s’estiment et même s’admirent plutôt. Ça ne m’étonne pas. Cela me rappelle
la connivence, nuancée de méfiance, que j’ai observée dans ma jeunesse sportive
entre un catcheur et un judoka, tous deux de haut niveau, et aimant bien se
« tirer la bourre » comme on dit dans le parler des salles de sport.
Si
Trump est élu, plutôt que l’horripilante Hillary, je crois que la politique
internationale va être assurément renouvelée, avec sans doute, des séquences
théâtrales.
Fasse
le ciel que Trump ne mène pas en politique internationale une politique aussi
désastreusement criminelle pour la paix de l’humanité que celle de cet imbécile
de W.W. Bush.