Bernard Antony, président de l'Agrif, communique :
Le
secret de ce que certains appellent la radicalisation n’est pourtant pas bien
difficile à trouver : il suffit de parcourir le Coran et aussi les hadîths
(« faits et gestes du prophète ») en vente dans toutes les librairies
musulmanes et dans bien d’autres. Ce sont les livres sacrés de l’islam. C’est
dans ces textes qu’est enseigné le modèle du prophète Mahomet que jusqu’ici
l’islam a présenté comme devant être imité en toutes choses : dans la paix,
dans la guerre, dans l’amour et ce jusqu’aux détails de mœurs les plus intimes.
On
y lit les récits, avec les « chaînes de témoignages »
(« isnad ») concordants, des égorgements, lapidations, crucifixions,
amputations, tortures, distributions des femmes et des enfants des ennemis
massacrés comme butin de guerre.
Dans
ce modèle, et pas ailleurs, réside le nœud de la question islamique :
-
selon qu’il soit à imiter comme l’a prôné l’ensemble de l’islam des origines à
ce jour,
-
ou qu’il soit à relativiser, à replacer dans son contexte historique et à lire
d’une manière historico-critique comme certains musulmans éclairés le
préconisent.
Pour
l’heure, à son haut niveau, seul le maréchal Sissi a affirmé la nécessité d’en
finir avec la sacralisation et l’absolutisation des textes inspirateurs de tous
les jihâdismes et terrorismes islamistes au long des 14 siècles d’islam.
Tous
ceux qui affirment, quel que soit leur niveau ou leur charge, que tous les
livres sacrés de l’islam sont des textes de paix et de tolérance mentent. La
déradicalisation et la paix passent par leur relativisation.