lundi 1 février 2016

« Selon que vous serez puissant ou misérable… »

Laurent Gbagbo jugé, Raoul Castro honoré !
Tout le monde jadis connaissait ces deux alexandrins de La Fontaine, les deux derniers des « animaux malades de la peste ».
« Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous feront blanc ou noir ».
L’actualité politique et judiciaire, nationale ou internationale les vérifie peu ou prou constamment mais aujourd’hui tout particulièrement avec le procès qui s’est ouvert jeudi dernier à La Haye devant le Tribunal Pénal International. Celle-ci va juger au long de plusieurs années selon elle nécessaires l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.
Certains écrivent que si l’affaire n’était pas bien menée, la CPI se discréditerait gravement. Comme si le seul fait de ce procès, grotesquement unique, ne la déconsidérait pas déjà totalement.
Je n’ai pas de sympathie particulière pour Laurent Gbagbo qui a été l’ennemi de nos soldats en interposition dans la guerre civile qui l’opposait à son rival vainqueur et aujourd’hui au pouvoir, le musulman Alassane Ouattara. Gbagbo et son lieutenant Charles Blé Gondé sont poursuivis pour crimes contre l’humanité. Ils seraient responsables de la tuerie de 3000 victimes.
Mais ce qui semble possible également, c’est que la soldatesque du « puissant » Ouattara ne s’est peut-être pas toujours mieux comportée que celle du « misérable » Gbabo. Et la CPI à ce jour ne s’est pas penchée sur ses crimes, dont certains, peut-être moins nombreux, mais pas moins atroces pourtant à ce que l’on en sait, ne seraient donc pas des crimes contre l’humanité. Comprenne qui pourra.
Le gag pourtant, c’est qu’au moment où débute ce procès, trop à sens unique pour n’être pas inique, le bolchévique Raoul Castro est accueilli en France par François Hollande avec tous les honneurs dus à un chef d’État. Et pour montrer à Castro sa magnanimité de rose monarque, Hollande a même invité le rouge camarade Mélenchon, qui vient de le traiter de « dégoûtant », à être dans le déjeuner officiel de réception.
Or la dictature communiste des deux frères Castro conjointement, avec ses massacres, ses assassinats, son goulag tropical, a fait assassiner beaucoup plus que 3000 victimes ; et dans le plus parfait mépris aussi de leur humanité. En 1959, dans la seule prison de La Loma de los Coches, plus de mille « contre-révolutionnaires » furent fusillés. Des milliers d’autres au long des années, furent liquidés par le Département de la Sécurité d’État (DSE), la Tchéka castriste surnommée par les Cubains « la Gestapo rouge ».
Selon le livre noir du communisme, sous le régime castriste de 15 000 à 17 000 personnes ont été fusillées. Des milliers d’autres victimes ont péri en prison ou dans le goulag castriste du fait des tortures ou des privations. Et dans tous ces crimes du communisme castriste, n’oublions pas l’immonde tueur sanguinaire Che Guevara dont des générations de crétins ignorants portent des tee-shirts à son effigie comme s’il avait été un bienfaiteur de l’humanité !
Il faudrait bien sûr des pages entières pour lister les chefs d’État qui ont massacré, dix fois, cent fois, mille fois plus que Gbagbo.
Mais pour aujourd’hui s’impose le cri de justice : « Castro, Gbagbo, même procès ! ».