mardi 19 janvier 2016

L’accord avec l’Iran : une bonne chose ?

Ce n’est pas parce que la Chine est devenue, à sa manière, une réussite capitaliste qu’il faut oublier qu’elle demeure une féroce dictature totalitaire sous la férule d’un parti communiste confondu avec l’État et qui décide tout.

Cet État persécute notamment les catholiques refusant l’Église officielle séparée de Rome.
De même, l’accord sur le nucléaire signé avec l’Iran réjouit, sans doute avec raison, les acteurs économiques et commerciaux qui rêvaient de prendre pied sur ce marché.
Car l’Iran, ce n’est pas rien.

Son peuple, jadis globalement converti à l’islam chiite après une féroce conquête, se souvient toujours qu’il est de très ancienne et magnifique civilisation.

Nous savons combien, avant la révolution khomeiniste, la monarchie des Pahlavi avait peu à peu fait renouer son peuple avec un passé prestigieux et fait surgir des élites d’une grande culture dont notre ami Houchang Nahavandi, alors grand universitaire et puis grand ministre, est toujours, Dieu merci, le vivant exemple.
La chute du régime du dernier Shah, Mohammad Reza Palhavi, concoctée par les occidentaux pour raison d’intérêt pétrolier et par une incommensurable stupidité idéologique, fut une grande catastrophe non seulement pour le pays mais pour le monde entier.

La révolution de l’ayatollah Khomeiny fut atrocement sanguinaire, on l’a trop oublié, avec un chiffre d’environ quatre cent mille victimes. Cette violence révolutionnaire accrédita l’idée, dans l’opinion occidentale, que les chiites étaient les musulmans les plus fanatiques, les plus extrémistes.
Aujourd’hui, l’idée inverse s’est propagée avec le surgissement du terrorisme issu du sunnisme à une échelle encore jamais atteinte avec les « exploits » de Ben Laden, de l’État islamique et autres Boko Haram et, chez nous, des fous d’Allah massacreurs, tous sunnites.

Aussi, comme ils savent sourire très finement et paisiblement avec leurs barbes bien taillées, leurs turbans et leurs habits de clercs aux plis artistiques, voilà que l’on prend les ayatollahs pour de gentils rois mages !

Or, leur régime, avec notamment le pouvoir des pasdarans (leur organisation de type SS-KGB à la mode chiite), demeure férocement totalitaire et liberticide. Mais un Juppé qui avait trouvé très fréquentables les frères musulmans du Caire, si policés, pourrait peut-être de même être séduit par de si bienveillants et raffinés ayatollahs.
Ce serait ignorer qu’ils sont des maitres dans la taquiya, l’art de la dissimulation et du mensonge pour le bien de la cause d’Allah et en l’occurrence tout autant de celle d’Ali, le quatrième calife et le premier de leurs imams aussi honoré par les chiites que le prophète Mahomet.

Je n’accorderai donc pas pour ma part une confiance sans méfiance aux maitres de l’Iran qui savent habilement accréditer qu’il y a chez eux des « modérés » avec lesquels on peut s’entendre. Toujours ce gag des modérés !
Cela dit, le régime iranien n’est pas aujourd’hui pire que celui de l’Arabie Saoudite plus féroce encore peut-être dans sa stricte application de la charia.

Et n’oublions pas que le Pakistan possède l’arme nucléaire, non sans la menace des talibans qui rêvent de s’en emparer.

PS : J’apprends les nouvelles donnes dans la situation libanaise. Je les commenterai dès que je connaitrai un peu le dessous des cartes.