Ce n’est pas parce que la Chine
est devenue, à sa manière, une réussite capitaliste qu’il faut oublier qu’elle
demeure une féroce dictature totalitaire sous la férule d’un parti communiste
confondu avec l’État et qui décide tout.
Cet État persécute notamment les
catholiques refusant l’Église officielle séparée de Rome.
De même, l’accord sur le
nucléaire signé avec l’Iran réjouit, sans doute avec raison, les acteurs
économiques et commerciaux qui rêvaient de prendre pied sur ce marché.
Car l’Iran, ce n’est pas rien.
Son peuple, jadis globalement
converti à l’islam chiite après une féroce conquête, se souvient toujours qu’il
est de très ancienne et magnifique civilisation.
Nous savons combien, avant la
révolution khomeiniste, la monarchie des Pahlavi avait peu à peu fait renouer
son peuple avec un passé prestigieux et fait surgir des élites d’une grande
culture dont notre ami Houchang Nahavandi, alors grand universitaire et puis
grand ministre, est toujours, Dieu merci, le vivant exemple.
La chute du régime du dernier
Shah, Mohammad Reza Palhavi, concoctée par les occidentaux pour raison
d’intérêt pétrolier et par une incommensurable stupidité idéologique, fut une
grande catastrophe non seulement pour le pays mais pour le monde entier.
La révolution de l’ayatollah
Khomeiny fut atrocement sanguinaire, on l’a trop oublié, avec un chiffre
d’environ quatre cent mille victimes. Cette violence révolutionnaire accrédita
l’idée, dans l’opinion occidentale, que les chiites étaient les musulmans les
plus fanatiques, les plus extrémistes.
Aujourd’hui, l’idée inverse s’est
propagée avec le surgissement du terrorisme issu du sunnisme à une échelle
encore jamais atteinte avec les « exploits » de Ben Laden, de l’État
islamique et autres Boko Haram et, chez nous, des fous d’Allah massacreurs,
tous sunnites.
Aussi, comme ils savent sourire
très finement et paisiblement avec leurs barbes bien taillées, leurs turbans et
leurs habits de clercs aux plis artistiques, voilà que l’on prend les
ayatollahs pour de gentils rois mages !
Or, leur régime, avec notamment
le pouvoir des pasdarans (leur organisation de type SS-KGB à la mode chiite),
demeure férocement totalitaire et liberticide. Mais un Juppé qui avait trouvé
très fréquentables les frères musulmans du Caire, si policés, pourrait
peut-être de même être séduit par de si bienveillants et raffinés ayatollahs.
Ce serait ignorer qu’ils sont des
maitres dans la taquiya, l’art de la dissimulation et du mensonge pour le bien
de la cause d’Allah et en l’occurrence tout autant de celle d’Ali, le quatrième
calife et le premier de leurs imams aussi honoré par les chiites que le
prophète Mahomet.
Je n’accorderai donc pas pour ma
part une confiance sans méfiance aux maitres de l’Iran qui savent habilement
accréditer qu’il y a chez eux des « modérés » avec lesquels on peut
s’entendre. Toujours ce gag des modérés !
Cela dit, le régime iranien n’est
pas aujourd’hui pire que celui de l’Arabie Saoudite plus féroce encore
peut-être dans sa stricte application de la charia.
Et n’oublions pas que le Pakistan
possède l’arme nucléaire, non sans la menace des talibans qui rêvent de s’en
emparer.
PS : J’apprends les
nouvelles donnes dans la situation libanaise. Je les commenterai dès que je
connaitrai un peu le dessous des cartes.