Il fallait toute la débilité de bien des commentateurs
(« avisés » bien sûr) et politologues (toujours
« distingués ») de nos télés et radios nationales pour oser annoncer
une inéluctable défaite d’Erdogan aux élections d’hier.
Ce dernier en effet, depuis le précédent scrutin, a
d’abord su admirablement réveiller la guerre avec le PKK kurde, organisation
d’extrême-gauche dont les maîtres à penser et à agir sont toujours Marx et
Lénine. Rien de tel pour coaliser derrière le pouvoir la majorité des Turcs non
kurdes et même une partie des kurdes (qui sont aussi, ne l’oublions pas, à leur
manière, très islamistes), préférant la paix sous la schlague d’Erdogan à une
guerre sans espoir).
Ensuite Erdogan ne fait que développer et fanatiser
l’énorme courant islamiste que le nationalisme kémaliste pan-ottoman n’avait
fait que canaliser dans une laïcité nullement anti-islamique, n’en déplaise aux
ignorants. Car Kémal et les Jeunes-Turcs dont il était issu, tous également
acteurs de l‘éradication génocidaire des chrétiens, n’admettaient pas d’autre
culture en Turquie que l’ottomane, pas d’autre religion que celle de l’islam.
Erdogan a su simplement se rallier de plus en plus nombreux les nationalistes
turcs exigeant toujours plus d’islam.
Et ces derniers, comme la plupart des Turcs, ont vu
d’un très bon œil la politique mise en œuvre par ce dernier d’expulsion
vigoureuse des réfugiés irakiens et syriens, presque tous musulmans, vers une
Europe qu’il faut pour eux islamiquement reconquérir.
Ajoutons encore à cela qu’ils ne tolèrent pas
l’intervention russe en Syrie. Car pour eux, l’ennemi principal n’est
évidemment pas l’État islamique ou encore Al-Qaïda et toute la nébuleuse
terroriste mais ceux qu’ils appellent eux aussi « les croisés »,
russes ou occidentaux.
Ainsi, la vérité c’est que partout en Orient et en Afrique
l’islamisme progresse avec simplement des différences de degrés et non de
nature dans l’application de la charia, de ses châtiments, de son principe de
dhimmitude.
Cela n’empêche pas les dirigeants politiques et plus
tristement encore les religieux de continuer à nous parler de
« Daech », pour ne pas dire « État islamique ».
Faut-il donc encore le rappeler, « l’État
islamique » dit Daech selon son acronyme en arabe s’inscrit dans la
continuité des régimes de barbarie de l’islamisme avec toutes les abominations,
cruautés et atrocités qui accompagnent toujours et partout le jihâd.
L’Arabie Saoudite, la Turquie, le Qatar, le Soudan, l’Iran
et tant d’autres États, ne sont que des « Daech » institutionnalisés,
un peu codifiés, à peine moins ostensiblement sadiques. Et pour ce qui est des
trois premiers, ce sont nos alliés !