lundi 12 octobre 2015

Enseigner l’histoire avec le vocabulaire « politiquement correct » de notre époque.

Une étudiante de classe préparatoire à l’école des Chartes m’apprend qu’un de ses professeurs d’histoire lui enseigne qu’on ne doit plus, selon les directives des maîtres des programmes, nommer « grandes invasions barbares », les arrivées de peuples germaniques et autres sur notre sol au long des siècles du haut Moyen-Âge.

Il faut désormais les désigner comme des « migrations » ; cé ti pas plus gentil comme ça !

Fini donc cette histoire affreuse où l’on enseignait à des petits enfants terrorisés que les Alains, les Allamans, les Burgondes, les Wisigoths et les Ostrogoths, les Huns et les Normands étaient des envahisseurs barbares. Ouf ! Ils n’étaient donc que des peuples « en migration ».

Ainsi en n’utilisant pas le terme « invasion » pour désigner des phénomènes du passé sans doute évitera-t-on de l’utiliser pour désigner des phénomènes actuels.

N’en déplaise aux méchants polémologistes, l’homme, en réalité, n’est pas souvent un envahisseur mais d’abord un migrateur. Somme toute, comme les hirondelles.

Ainsi les peuples des Huns et des Vandales puis les cavaliers d’Allah de Mahomet étaient-ils simplement des migrateurs, et migratrices aussi les populations de Tamerlan et de Gengis Khan et autres paisibles turcs seldjoukides, tous si diffamés par les historiens xénophobes.

Faut-il préciser qu’il y a certes eu dans l’histoire une invasion, abominable ? Celle des croisades ! Et pour la justifier, il y a eu jusqu’à notre époque de malhonnêtes historiens colonialistes et désinformateurs prétendant que les Seldjoukides ou encore le calife Al Hakim avaient été de grands massacreurs et indicibles tortionnaires ; alors que leurs migrations n’ont apporté que toutes les douceurs de l’Orient et de l’humanisme mahométan.

Repentons-nous donc sans cesse d’avoir été des envahisseurs et soyons toujours prêts à recevoir les migrateurs !