Et voilà que nous apprenons aux
informations de 13h que l’OTAN s’apprêterait à défendre Ankara contre toute
nouvelle intrusion russe dans l’espace aérien turc.
Or, si intrusion il y a eu la
semaine dernière on sait bien qu’elle n’a été effectuée que par erreur, très
brève, et sur un espace dérisoire.
Pour ma part je trouve que
l’intrusion de Mr Erdogan à Strasbourg se conduisant en terrain conquis a été
beaucoup plus grave.
On le sait, après des années de
suivi de la situation au Liban, je ne suis guère un inconditionnel du régime
bassiste en Syrie. Je ne le suis pas non plus du régime de Poutine tant qu’il
exaltera la grandeur de l’URSS et protègera les statues de Lénine.
Mais, une fois de plus, je
choisis le moindre mal. Et dans l’affaire, non seulement le moindre mal mais le
mieux, c’est que les islamistes ne s’emparent pas de la Syrie et ensuite du
Liban.
Le soutien fréquent à l’empire
ottoman puis à la Turquie, pourtant notre ennemie en 1914, a d’ailleurs été
selon moi une des plus graves erreurs fréquentes des diplomaties occidentales.
Et ce le fut aussi quelquefois,
hélas, de la diplomatie vaticane. Ainsi le très bon pape Benoit XV
s’employa-t-il en 1915 à demander à l’Allemagne un grand effort militaire pour
que les Russes ne s’emparent pas de Constantinople qui aurait été rendue aux
Grecs, donc à l’orthodoxie ! Oui, il préférait que Constantinople devenue
Istanbul demeure sous occupation ottomane.
On le voit, à l’époque l’œcuménisme
n’était pas le souci premier. Mais je compte traiter de cela plus à fond dans
un prochain Reconquête.
Quoiqu’il en soit, aujourd’hui,
qu’elle bombarde l’État islamique ou Al-Qaida, même au prix d’une petite
digression en Turquie, je souhaite que l’armée russe soit très efficace.