mercredi 15 juillet 2015

La praxis de Tsipras

Les naïfs non europhiles qui croyaient jusqu’au bout que Tsipras voulait sortir son pays de l’ornière eurocratique, grâce notamment à quelque stratégie d’alliance avec la Russie, ne peuvent pour l’heure que constater leur erreur.

Cela ne signifie pas que la Grèce ne finira pas, comme on dit, par « sortir de l’euro ». Mais cela, ce sera la décision de l’Allemagne et autres États finissant par l’imposer au gouvernement des Etats-Unis. Car le problème grec, redisons-le, n’est pas seulement économique mais tout autant, sinon plus, géo-stratégique. 

Le marxiste-léniniste Tsipras pourra d’ailleurs, si le peuple grec, finissant par se lasser, ne le chasse pas, s’adapter à de nouvelles donnes.

Il pourra sans mal revenir sur ce qu’il présentait hier comme des vérités et des valeurs indispensables à respecter. Le discours n’est-il pas fait pour nier le réel si nécessaire ? La « praxis » pour un révolutionnaire n’est-elle pas plus importante même que les idées-force, toujours modifiables ?

En attendant, nous allons encore payer plus d’impôts pour la nouvelle ponction de la dette de l’État grec et des banques.

Cela dit, la tragi-comédie euro-grecque aura en tous cas quasiment occulté ce qui se passe en Chine depuis que l’on nous a annoncé un effondrement, un krach terrible de la bourse de Shanghaï. Quel gag d’ailleurs que ce krach en régime communiste censé être à l’abri des fluctuations capitalistes !

Qui se souvient du président Mao, ce « phare de la pensée universelle » selon Giscard d’Estaing, qui, justifiant les immenses hécatombes de son fait, affirmait être prêt à sacrifier jusqu’à la moitié de l’humanité pour instaurer enfin le paradis socialiste sur terre.


Les cent millions de morts de ses exterminations n’ont vraiment servi à rien ! Ironie de l’histoire, sous la férule du parti communiste, le capitalisme a triomphé : à l’évidence, le krach le prouve !