mercredi 17 juin 2015

Sur France Inter à 13 h : « le mensonge utile » de De Gaulle.



Je viens d’entendre à 13 h sur la radio citoyenne de Patrick Cohen les commentaires sur les sujets proposés ce matin pour le bac (on ne dit plus « baccalauréat, d’abord c’est trop long et puis, surtout, les élèves d’origine portugaise croient que ça désigne l’art d’accommoder  la morue, « baccalao » en lusitanien»).Un des sujets proposés a été « la vérité en politique ».

Le commentateur n’a pas franchement pris parti pour l’exigence de vérité. Très franchement plutôt, si l’on peut dire, pour le mensonge. Ainsi a-t-il expliqué : « De Gaulle a crié en 1958 « Je vous ai compris ! » à la foule du Forum d’Alger, c’était certes un mensonge mais un mensonge utile ». Et il a ajouté « un mensonge qui a sauvé l’Algérie ». (sic !)

De Gaulle, menteur ! Voilà du moins une vérité dite. Mais « sauveur de l’Algérie », ce mensonge, il fallait tout de même oser le proférer !

Mais ce mensonge n’était-il pas utile pour renforcer ceux de François Hollande et de nos ministres dans leur constante et déshonorante pratique de culpabilisation de la France, et simultanément d’ailleurs, de la République qui leur est si chère ?

Car, après ses trois heures d’entretien récent, en tête à tête avec Bouteflika (il faut le faire !), François Hollande n’a-t-il pas affirmé sérieusement que ce dernier l’avait subjugué par la pénétration de sa pensée ?

Ainsi, la lenteur des gestes du vieux dictateur, la fixité de son regard, l’extrême lenteur de son débit verbal, non, ne vous y trompez pas, ça ne résulte pas d’un AVC ! Croyez-en M. Hollande, les mots de Bouteflika sont dits lentement parce que d’une infinie profondeur et sagesse dignes de celles des grandes pythies.

Mais trêve d’ironie : et si, par hasard, la vérité était qu’Hollande ne mentait pas ? Et si elle était que, quoique plus agité, il était encore plus intellectuellement diminué que son ami Bouteflika ? Au point, nous a-t-on dit, d’avoir développé pour ce dernier les plus récentes grandes fulgurances de prophétie géopolitique de leur ami commun Jacques Chirac.

PS : À propos de vérité : un article dans le Figaro d’hier sur Vincent Lambert de l’académicien Jean Clair. Ce dernier, sur le fond, n’est pas moins sévère que moi à l’égard de Chantal Delsol et développe d’excellentes réflexions. Mais où diable a-t-il été pêcher que « 40 000 à 45 000 malades mentaux furent dans les hôpitaux, sous Vichy, condamnés à la mort lente par déshydratation et dénutrition » ? Il ne donne sur cela aucune précision, aucune référence. Dans quels hôpitaux d’inhumains médecins ont-ils pratiqué cette abomination ?

Je n’ai rien lu de tel dans les ouvrages d’Amouroux, de Robert Aron, d’Annie Kriegel ou de François-Georges Dreyfus, ni dans les œuvres du Général De Gaulle, et aucun des grands médecins résistants que j’ai connus ne m’a parlé de cela.


La vérité n’a pas besoin de contre-vérités en renfort de ses arguments. Je crains que sur la question Jean Clair n’ait fait quelque fâcheuse confusion, regrettable pour lui, avec l’élimination bien réelle, par injection, des enfants handicapés en Allemagne nazie.