Je ne suis ni de ceux qui affirment que tout était noir
avant 1789, ni de ceux qui idéalisent ce que l’on a appelé l’Ancien Régime, qui
recouvra d’ailleurs des réalités très différentes.
Je
crois que la monarchie avait pour principaux avantages celui de la continuité
politique et celui de l’indépendance de l’État vis-à-vis des groupes de
pression bien mieux assurée que dans le système républicain.
Dans
la monarchie en effet le pouvoir suprême ne provenait pas de l‘élection qui, en
démocratie, dépend en grande partie des moyens mis en œuvre pour séduire
l’opinion ; dépendance donc par rapport aux puissances d’argent mais aussi
par rapport aux groupes d’influence plus ou moins connus, d’ordre politique ou
idéologique.
Mais
tout comme les régimes républicains, ceux de la royauté ne furent pas, tant
s’en faut, que des moments de gloire, de paix et de prospérité. Et comparer la
meilleure des royautés à la plus mauvaise des républiques ne relève évidemment
pas d’un juste procédé.
Pour
ma part, depuis que je milite pour la France, j’ai pensé que la République
était un système, avec ses avantages et ses inconvénients plus ou moins grands
selon les constitutions et les époques.
Sans
ignorer bien sûr que dès son « An I » et souvent dans son histoire,
notre République Française n’a pas été seulement un système politique de la
désignation des pouvoirs, de leur distinction, de la définition des devoirs et
de garantie des droits des personnes, et de leur activité en tant que
« citoyens ».
Mais
nonobstant toutes leurs imperfections et les tragédies de l’histoire, nos
Républiques en tant que telles étaient devenues un peu moins agressivement
idéologiques. Elles étaient certes toujours très imprégnées d’étatisme jacobin
et de laïcisme bien différent du principe de laïcité. Mais jusqu’à la loi Veil,
elles n’ajoutaient plus de nouvelles amputations au respect de la vie, de la
dignité et des libertés de la personne humaine. Depuis la loi Veil, la folie
utopique et le resserrement totalitaire ont repris leur cours. À la pointe de
cette œuvre de mort, les ministres francs-maçons sont à l’oeuvre, Valls le
premier, et Taubira, et Le Drian et Rebsamen et aussi Alain Bauer, l’immuable
conseiller présidentiel de Sarkozy à Hollande. Et bien sûr, derrière
l’exécutante Najat Vallaud-Belkacem, le grand idéologue jauressiste Vincent
Peillon.
Ces
temps derniers, l’incantation républicaine inter-partis est à son comble :
permanente, obsédante, réitérée, martelée, matraquée. Ingrédient permanent des
discours politiciens sans plus aucune originalité. « Leur
République », ils nous l’infligent à longueur d’inaugurations, de
commémorations, et de congrès. Ils nous la dégoulinent, ils nous l’éructent,
ils nous la dégobillent, ils nous la rugissent, ils nous la triquent, selon
tous les modes et toutes les sauces, à la sauce bolchévique selon Mélenchon, à
la vinaigrette Bakounino-maçonnique de la loge « ni maîtres ni
dieux», selon Valls et Taubira, à la crème fouettée selon la douce Najat
Belkacem, à la nano-bonapartiste à la mode de Sarkozy, à l’assaisonnement
baltique façon Kosciusko-Morizet, à l’émulsion correzo-chiracoïde, à
l’oignonnée pleurnicharde selon François, le chéri de toutes ses dames et même
à la fidélité-Charlot selon Philippot.
Leur
République, comme dans les séquences « Orginet-Porginet » rassemblant
les masses dans le « Meilleur des Mondes », il faut donc plusieurs
fois par jour l’applaudir, la louer, la scander, la vociférer. N’y manquent que
les petits livres rouges à la Mao.
Pour
tout vous dire maintenant, amis lecteurs, de leur République à eux, je n’en
peux plus, je finis par avoir pire qu’une existentielle nausée sartrienne, pire
que l’aversion d’un Jean Zay pour notre drapeau à vocation, selon lui,
torcheculative.
Et
j’en ai ras-le-bol aussi parce qu’ils nous la balancent sans cesse, nuits et
jours, sur les radios, sur les télés, de leur citoyenneté « en veux-tu, en
voilà » pédagogique, civique, écologique, anti-tabagique, anti-alcoolique,
anti-phobique et tutti quanti.
Leur
République à eux, leur citoyenneté à eux, c’est vraiment de la rhétorique
frelatée. À la boursouflure de leurs mots ne correspond que l’atrophie de la
réalité, la mort des libertés, la haine de la vie, le mépris de la vérité.
Et vive la France !